Joey Jeremiah est un combo vosgien formé en 2004 exerçant un hardcore/punk très influencé par la scène suédoise des Refused, Raised Fist ou Section 8, mais aussi par The Hope Conspiracy et Snapcase. Après avoir sillonné la Lorraine ces deux dernières années, Unexpected Hate constitue ses premiers émoluements sonores gravés sur silice.

Ce qu’il y a d’impressionnant en 2007 avec tous les progrès technologiques dans le numérique et l’informatique et leurs applications dans le milieu musical, c’est que le moindre enregistrement local bénéficie d’une meilleure production que les albums de grands groupes sortis il y a à peine 10 ans! Unexpected Hate en est l’exemple parfait: la qualité sonore est tout simplement bluffante, à tous les niveaux. Les lignes de guitare sont à la fois puissantes et claires, le chant est correctement dosé, on distingue bien la basse, et la batterie n’écrase pas tout, ce qui arrive pourtant souvent sur les demos ou productions DIY. Pour trouver des traces d’inexpérience, il faut plutôt chercher du côté technique des musiciens, notamment au niveau du jeu de batterie et du chant, qui paraissent moins assurés que la guitare ou la basse. Ceci dit, dans l’ensemble, le niveau des 4 lascars n’est absolument pas à mettre en cause et surtout pas leur talent de composition.

Les 6 morceaux de ce maxi s’inscrivent ainsi dans une veine rapide, mélodique et hargneuse à la fois, dans la plus pure tradition suédoise des années 90: le chant aigu aboyé de Mike fait immanquablement penser à celui de Dennis Lixsen (leader charismatique des regrettés génies de Refused) alors que les lignes de gratte tranchantes et précises d’Arnaud rappellent plus volontiers Misconduct ou Raised Fist, du temps où ils faisaient encore de la musique valable. On ne va pas parler de révolution musicale à propos de cet album, mais comme la France ne possède pas pléthore de groupes dans ce style, et surtout pas de cette qualité, on ne va surement pas faire la fine bouche. Car pour tout vous dire, Unexpected Hate va en souffler plus d’un. Les 3 superbes morceaux que sont ‘Can’t Fight’, ‘Unexpected Hate’ et ‘Unlimited Strike’ s’enchaînent de façon imparable: tout y est, des riffs mélodiques mais agressifs à souhait aux breaks dévastateurs, du chant hurlé ou plus posé aux singalongs entraînants... Il suffit d’une écoute de ‘Can’t fight’ pour que le riff principal reste en tête toute la journée, tellement il est bien trouvé et ‘dansant’. Ces titres déchirent tant que les 3 morceaux restants paraissent ‘moins bons’ et plus mous alors qu’ils ont d'autres qualités, mais sont seulement un peu moins accrocheurs et convaincants. En tout cas, pour un premier maxi, y a pas à dire, ça promet grave, comme disent les djeunz !

Avec une telle première production, les Joey Jeremiah entrent en défonçant la porte dans la cour des groupes de punk/HC plus que prometteurs et contribuent à faire des Vosges une des scènes les plus actives de l’Est, avec Anarchophobia, I’m Afraid, Headust ou encore Escarres. Si vous aimez Refused, Misconduct ou Raised Fist, n’hésitez pas une seule seconde à vous procurer ‘Unexpected Hate’ et à aller les voir en live, vous ne le regretterez pas.


Rédigé par : Candiria-Thon | 7.5/10 | Nb de lectures : 14328