Symbole, à leurs débuts, d’un style musical en pleine expansion, Job For a Cowboy s’est révélé au monde Metal via une notoriété basée sur l’amitié virtuelle des sites communautaires. Bien qu’éphémère, ce fonctionnement leur a néanmoins permis de se voir offrir un contrat avec le label MetalBlade.
2 ans après leur premier essai, J4AC est donc de retour avec un second album, ‘Ruination’. Et inutile d’espérer un retour aux sources, les 4 gaillards de l’Arizona ont délibérément et définitivement abandonnés leurs pérégrinations des débuts, pour se tourner vers un style toujours brutal mais plus proche du traditionnel Death Metal Moderne. Les connotations ‘modernes’, résidus de leurs débuts Deathcore, s’expriment majoritairement au travers de nombreux breaks ou Mosh Part, apanage des groupes récents qui prennent le partie de mélanger influences traditionnelles Death, brutalité excessive et ralentissements inspirés de la sphère HardCore.

‘Ruination’ est dans la lignée de ‘Genesis’ : un condensé de Death Metal plutôt brutal, mais majoritairement basé sur des Mid-tempos aux intentions headbanguantes. La principale différence avec leur précédent effort se situe d’ailleurs dans le rythme global des compos : les tempos rapides sont plus disparates, au profit de breaks et de Mid-Tempos variés, mais malheureusement lassants.
Les riffs sont le principal point positif, car bien qu’écartés des trames mélodiques de l’Ep ‘Doom’, ils sont suffisamment travaillés et variés pour maintenir un certain attrait durant les 40 minutes de ‘Ruination’. Quelques soli sont même présents, et une attention particulière semble avoir été fournie à la composition des riffs, comparativement au premier opus des gardiens de vaches. Cette inspiration retrouvée n’est pas étrangère au changement de line-up, puisque la venue d’Al Glassman, transfuge des géniaux Goratory, a surement du apporter une touche de variété et de qualité.

Mais, pas de bol, le reste ne suit malheureusement pas ; et là où de régulières accélérations dévastatrices ou changements de rythmes furieux auraient été un support idéal à ces riffs recherchés, l’entêtement dans les mid-tempos pataud plombe au contraire toute cette démarche de créativité. Les amateurs de Mosh Parts bien lourdes seront ravis, et seuls quelques blasts en débuts de morceaux, associés aux régulières cassures rythmiques, viennent aérer les morceaux. Jon Rice, le batteur, s’en donne d’ailleurs à cœur joie, et varie considérablement ses frappes en alternant roulements et autres enchainements ultra-techniques. Sympa au début, mais fatiguant au bout de plusieurs écoutes ; car parfois, rien ne vaut un bon vieux Blastbeat pour envoyer la purée.

Vocalement parlant, rien de neuf sous la glotte de Jonny Davy : ses growls de qualité sont toujours légion, et même plus profond que sur Genesis. On note avec un certain plaisir le retour des hurlements criards, rompant ainsi la monotonie du précédent opus, et apportant une diversité vocale forte appréciable. Mais le bonhomme est encore loin des démonstrations et des variations dont était paré le premier Ep du groupe.

Au final, le sentiment est clairement mitigé. On a l’impression que les J4AC ont voulus renouer avec leur démarche musicale initiale, en mêlant complexité, technicité, brutalité et accroche, et sans pour autant perdre les auditeurs gagnés grâce à ‘Genesis’. Cette tentative de démarcation du côté formaté est louable, mais ils ont oubliés au passage d’être efficaces. Et à trop vouloir en faire, ils négligent peut être le principal : l’inspiration. Car après 40 minutes d’écoute, il ne reste malheureusement pas grand-chose de ce ‘Ruination’.
Dommage, car des morceaux comme ‘Butchering the Enlightened’ ou ‘Psychological Immorality’ restent fort efficace tout en étant à la fois brutal et aéré, et tous les titres auraient gagnés à être du même acabit. Mais il faut croire que leur renommée à précédé leur talent, et que leur capacité à composer des albums de qualité est à l’image de leur popularité : virtuelle.


Rédigé par : ..::Ju::.. | 12/20 | Nb de lectures : 12278