Tout le monde ou presque se souvient de ce désopilant montage visible sur You tube, où l’irrésistible Bob l’Eponge et ses amis se retrouvaient mis en scène dans un répertoire musical extrêmement brutal. On a parlé sur VS comme partout ailleurs et c’était tellement bien fichu que, pour un peu, on en aurait presque oublié de s’intéresser au groupe qui avait servi de support musical. De Glendale, Arizona, j’ai nommé, JOB FOR A COWBOY.

Avec une simple démo et le présent mini CD à son actif, JOB FOR A COWBOY fait partie de ces groupes qui font beaucoup parler d’eux, ce qui leur a même permis d’effectuer leur première tournée européenne en août dernier. Cette série de dates était limitée à la Grande Bretagne mais vous admettrez que le fait de venir en Europe en tête d’affiche avec un simple mini CD en poche est significatif de l’engouement que peut susciter le groupe.

Le plus étrange c’est que JOB FOR A COWBOY est très loin de faire l’unanimité autour de lui et nage même en pleine controverse de l’autre côté de l’Atlantique. Que reproche-t-on exactement au groupe ? Le fait d’avoir 98000 amis sur sa page MySpace ? D’avoir un nom à la con un peu racoleur définitivement associable à une tendance qui frise l’overdose au USA ? Difficile à dire exactement mais JOB FOR A COWBOY semble autant adulé que détesté pour des raisons qui ne doivent probablement pas toutes être musicales. Il n’en fallait pas moins pour que Metal Blade ne brandisse un contrat sous le nez de ces jeunes prodiges et s’approprie leur mini pour le ressortir agrémenté d’un ghost track inédit.

Et parlons-en de ce mini justement. JOB FOR A COWBOY se situe à la jonction de plusieurs genres, à savoir le metalcore, le thrash, le grind et principalement le death. « Doom » nous présente sept titres solidement fignolés qui tiennent parfaitement la route. Le chanteur est assez spectaculaire dans la variation de son chant. A l’aise dans les growls comme dans les grunts, son registre s’étoffe également du côté de braillements plus basiques qui s’écorchent dans des aigus de façon assez déplaisante à la longue. Côté riffs, le groupe nous joue, là aussi, la carte de la diversification puisque les titres alternent des plans, des riffs qui tiennent autant du death que du grind sans omettre de placer des énormes breaks puissamment rythmiques trop lents pour être associés à des mosh-part. JOB FOR A COWBOY aime également incorporer des dissonances savamment dosées pour ne pas rendre l’ensemble trop complexe, de même que des riffs plus mélodiques directement empruntés à un background thrash de la « bay area ».

Là, où la plupart de ses congénères nous pondent des disques formatés où des gus essayent benoîtement de planter des riffs honteusement pompés sur AT THE GATES, JOB FOR A COWBOY incarne une sorte de nouvelle scène deathcore US qui a plus d’affinités avec un groupe comme DESPISED ICON qu’avec MISERY INDEX.

Ce côté « très à la mode » est peut-être bien la source des critiques que JOB FOR A COWBOY essuie dans ses chroniques dans les médias ricain. A force d’avoir été gavé à en vomir de groupes plus dispensables les uns que les autres, nos confères d’Outre-Atlantique en sont arrivés à une véritable allergie à tout ce qui touche de près ou de loin le metalcore, qui possède un nom de plus de deux mots et qui s’est forgé sa réputation sur le plébiscite des teenagers incultes qui pullulent sur myspace. Pourtant il se pourrait bien que dans cette chasse aux sorcières, certains de nos alter-egos d’Outre-Atlantique se soient plantés sur le cas de JOB FOR A COWBOY qui devrait faire encore du bruit pendant quelques temps.


Rédigé par : Tonton | 07,5/10 | Nb de lectures : 14512