"Mais quesque ça fou là se genre de groupe sur VS"... Le genre de commentaires (avec toutes les fautes habituelles bien entendu) qui risquent de débouler à la suite de cette chronique du nouveau JESUS ON EXTASY! Et pour cause...

Point de gros riffs qui tachent, de blasts furieux ou de voix pitchées. JOE sert en effet toujours un rock gothique mélodique cul-cul la praline comme dirait ma grand-mère. On retrouve quelques riffs catchy sautillants plutôt efficaces dans leur genre, des rythmes binaires ultra linéaires mais qui collent plutôt pas mal aux titres et des arrangements électroniques qui transforment immédiatement la musique du combo allemand en hymne de dancefloor rock'n'goth.

On y trouve bon nombre de morceaux plaisants à l'écoute, de lignes vocales popisantes bien trouvées bien que téléphonées, de refrains fédérateurs qui vous hantent l'esprit et qui font qu'on ressort de ce "Beloved Enemy" tout guilleret. Le groupe arrive même à nous pondre à plusieurs reprises des titres quasi new-wave qui les rapprocherait du style que proposaient les Américains d'ORGY il y a quelques temps, groupe qui a sévèrement tourné sur ma platine. Ce qui marque surtout l'esprit à l'écoute de ces titres, c'est cette étonnante fraîcheur, cette quasi candeur qui habite le rock made in djeun's à la SUPERBUS et consort, qui font qu'on aime ou qu'on aime pas mais qui possèdent une spontanéité indéniable. SUPERBUS??? Mais il n'y a pas des masses d'électro chez ce combo merdique français.

Eh bien, c'est-à-dire que JOE a décidé de mettre au second plan ses parties électro/indus et ce feeling glacial pour se rapprocher d'un groupe de rock basique arrangé électro, poussant le vice jusqu'à virer sa BAR et d'utiliser un vrai batteur qui fonctionne avec des baguettes en vrai bois d'arbre de la forêt. C'est bien la grosse différence entre "Holy beauty" et "Beloved Enemy", cette perte de personnalité au profit d'une aseptisation de leur musique à l'extrême. Et quand le côté un peu original du combo disparaît, c'est le songwriting que l'on regarde avec le plus d'insistance et là, force est d'avouer que ces 13 titres ne font pas toujours mouche, à l'image d'un "Lies" bien pataud et construit sûrement entre deux séances ciné-Mc Do.

Question paroles, on frôle le vide sidéral avec des "I will never change the world for you, I will never change my soul for you" ("Change the World") ou encore des "Your love seems so real like a flower on the moon" ("Direct Injection") qui vous rappelle à chaque écoute que JESUS ON EXTASY s'adresse en premier lieu à un public préadolescent. Pourtant, le groupe se défend d'avoir mûri son propos avec notamment un morceau comme "Dead Presidents"... Mouais... Pour le coup, il faudra sûrement repasser parce que dans le cas présent, ça ressemble plus à une tirade pseudo politique de la rubrique "Comme papa" du Journal de Mickey.

Ressort de ce "Beloved Enemy" une musique mainstream axée radiofriendly qui laisse un goût pas si dégueu dans la bouche et qui se laisse écouter sans trop broncher, arrivant même à vous faire taper du pied. Peut-être pas un gage de qualité mais ce n'est déjà pas si mal que ça.


Rédigé par : Foofur | 13/20 | Nb de lectures : 10786