Je ne pensais pas me replonger dans JESU si vite, tant les dernières sorties du père Broadrick ne m'avaient pas franchement enthousiasmé, avec une évolution plus ambiente qui à défaut de me convaincre et m'endormir, m'aura surtout poussé à mettre le projet de côté quelque temps. Mais l'annonce d'un nouvel album, m'a donné envie de redonner un chance à l'Anglais, curiosité quand tu nous tiens...

Cet "Infinity" est en fait composé d'un seul morceau de 49 minutes, exercice audacieux et risqué, où Justin Broadrick se charge de tous les instruments. Le moins que l'on puisse dire, c'est que nous sommes en terrain connu, une fois passé les quelques notes de l'intro, avec l'apparition de riffs massifs et majestueux qui nous ramènent à la très bonne période "Conqueror"/"Silver" et son indus/ambient teinté de shoegaze. La musique est toujours aussi organique et Jesu développe cette ambiance si particulière, avec ces quelques riffs qui se répètent et un chant crémeux envoûtant (en retrait dans le mix), où l'on se retrouve plongé dans cet univers froid et empli de grisaille, mais aussi planant. A noter la présence d'une BAR qui renforce la froideur qui se dégage, bien aidé en cela par les nappes de claviers mystérieuses.

C'est fluide, tout s'enchaîne bien jusqu'à la neuvième minutes et sa cassure où un riffs plus menaçant assez jouissif fait son apparition. On tend vers du Godflesh, mais demeure ce contraste avec des passages plus atmosphériques et lumineux réussis. On se laisse aller petit à petit dans l'univers brumeux de Justin Broadrick, qui pousse quelques cris rageur assez inattendus, s'intégrant parfaitement ici et nous ramenant vers son glorieux passé.

Voilà pour la première partie de "Infinity", puisqu'en suite on repart vers quelque chose de plus ambient avec quelques légères notes de guitare ponctuées ici et là, comme sur les dernières sorties de Jesu. C'est loin d'être déplaisant et la transition est même plutôt bien, l'ambiance se faisant plus désabusée, mais c'est nettement moins captivant que les monstrueuses 25 premières minutes de ce "Infinity". La fin tout en douceur où l'ennui pointe le bout de son nez, renforce cette dernière impression.
Je n'attendais rien de ce nouvel album et si ce nouvel album n'est pas un chef-d'oeuvre, il m'aura au moins réconcilié avec Jesu et rien que pour la première partie bien captivante, cet album vaut l'achat.
Introspectif.


Rédigé par : Arnaud | 14/20 | Nb de lectures : 11159