C'est la fin du monde. Et oui, ça devait bien arriver. Faut dire qu'avec toutes les saloperies que l'humain s'efforce à faire subir à la planète depuis de nombreuses années, fallait bien que ça nous tombe sur le coin du nez. Heureusement, un gars, Jérémie Grima aka Le gardien, a eu une bonne idée. Il a construit un abri, spécialement pour les metalleux (tant pis pour les autres), le METAL BUNKER. Il a sélectionné 29 artistes du milieu et les a calés dedans en leur laissant l'ultime choix d'embarquer 3 disques avec eux, et seulement trois. Dur dur comme choix, mais bon, nos 29 privilégiés ont joué le jeu et sont descendus dans le bunker du metal avec seulement trois rondelles issues de leur discothèque avant que tout ne s'écroule.

Heureusement pour eux, aussi, Jérémie a penser à établir une connexion entre le bunker et son antre (sûrement un autre bunker, mais perso cette fois-ci) et ce afin de les questionner sur leurs choix discographiques embarqués et de les enregistrer, puis de les diffuser, sous forme de podcast, aux rares survivants foulant encore ce vaste monde dévasté. Et ce livre que nous tenons entre nos mains en est la forme retranscrite sur papier, histoire d'en avoir une trace écrite, compilant les 29 interviews des nouveaux habitants du METAL BUNKER. On retrouve donc dans cette vaste sélection un panel d'artistes représentatifs de la scène metal française. Qu'il soit musicien, gérant de label ou journaliste, les voici tous rassemblés sous une même étiquette, celle de survivant.

Le concept en lui-même est sympa et simple. On pourrait se dire qu'on s'en tape un peu le coquillard de savoir ce qu'une poignée de gars pourrait embarquer avec eux si la fin du monde survenait, mais en fait non. Vu la diversité des intervenants, on en apprend à chaque chapitre. On a beau traîner ses guêtres dans le milieu metal depuis un bail, il faut bien reconnaître que de nombreux albums, voire groupes, nous passent souvent au dessus de la tête pour la simple et bonne raison qu'on ne peut pas tout écouter. Et là, avec ce METAL BUNKER, on se retrouve avec 87 témoignages, 87 coups de cœur, pour des disques qui, pour certains, nous sont totalement inconnus. Lorsqu'on décide d'embarquer uniquement 3 albums pour le reste de sa vie, on choisit généralement ceux qui nous ont le plus marqué, pour une raison ou pour une autre.

Ce METAL BUNKER est une véritable mine d'or pour rattraper certains oublis discographiques. D'un point de vue purement personnel, j'ai pu découvrir des formations telles que POISON IDEA, CELTIC FROST ou bien encore le style doom si bien expliqué par Frédéric d'ATARAXIE. Si notre curiosité se voit piquée, on peut faire d'excellentes découvertes grâce à ces nombreux témoignages, généralement très bien fournis en détail et anecdotes. On se rend également compte que le metalleux est assez ouvert musicalement. Bien des albums choisis, souvent par des musiciens, sortent des sentiers battus du style metal et il est intéressant de savoir pourquoi ce choix (et surtout si ces disques ont eu une quelconque inspiration dans leur jeu respectif) lorsqu'on va être obligé de n'écouter que cela jusqu'à la fin de notre vie. Les réponses sont toutes assez croustillantes, bien souvent empreintes de nostalgie (époque de la cassette et du tape-trading) et, le plus important, respirent la passion du début à la fin. On déguste chaque interview sans une once d’ennui et on s'instruit, et découvre, à chaque chapitre.

On déguste chaque interview sans une once d’ennui et on s'instruit, et découvre, à chaque chapitre. si je n'avais que 3 disques à emporter avec moi, lequel serait-ce ? En fin de compte, le choix est extrêmement difficile, mais il faut en faire un et si cela me tombait dessus, je prendrais ces 3 là :

DEVIN TOWSEND – Infinity (1998) : j'aurai pu choisir « Ocean Machine » mais mon choix s'opère sur cet album unique. Ce disque représente la folie de Townsend à son paroxysme. Pour faire simple, ce disque, c'est lui, de A à Z. D'ailleurs, il n'est pas étrange de le retrouver uniquement à poil sur la pochette du skeud. Un disque dingue. Son meilleur album.

CONVERGE – Jane Doe (2001) : si on doit rester cloîtré dans un bunker, y a bien un moment où on doit se défouler et une bonne dose de violence passe avec CONVERGE. Outre sa violence, on retrouve toute un panel d'émotions dingue dans ce disque. Tout y est énorme : compos, productions, jeu. Tout.

SIGUR ROS – Takk (2005) : Il n'y a qu'un seul mot qui puisse décrire ce disque : voyage. Et quand on est enfermé, on ne souhaite que s'évader et avec cet album l’évasion est garantie tant la musique des islandais est magique de bout en bout.

Et vous, quels seraient vos 3 albums ultimes ?


Titre : Metal Bunker
Par : Jérémie Grima
Editeur : Zone 52
Nombre de pages : 334
Prix : 17 Euros
http://zone52.bigcartel.com/product/metal-bunker-de-jeremie-grima


Rédigé par : Velvet Kevorkian | Krobook/20 | Nb de lectures : 9095