JANUS - Nigredo (Avantgarde/Season of Mist) - 31/07/2014 @ 08h51
Janus, groupe italien jadis abrité par le prolifique label ATMF, ressort sa démo de 2004 réarrangée et totalement réenregistrée dix ans plus tard, sauf quelques interludes laissées de côté et une track-list remaniée. Grand bien nous en fasse car le jeu en vaut largement la chandelle.

J’aime bien ce groupe, dont le black metal lent, profond, atmosphérique et très mélodique rend parfaitement hommage à la splendeur de la nature, à la puissance de l’Homme appréhendé dans son Individualité. Cette démo en est la parfaite illustration.

Dès le premier titre, "Abisso", l’emphase est de mise, comme le mid-tempo au service d’un black metal racé, ultra mélodique et mélancolique, articulé autour d’une belle charpente guitare/basse/batterie au touché subtil. Pas de débordement de violence ici mais de la profondeur, des sentiments, de l’émotion et une voix hantée – que le mix ne noie pas trop et que le son, excellent, met bien en valeur.

Ces remarques sont totalement transposables au second titre, "Imperium", dont le départ majestueux annonce la couleur et la tonalité générale. La voix traînante plonge le morceau dans un grand bain de tristesse et de larmes que la chaleur des guitares, par contraste, rend encore plus solennel. Le son est très chaud, très rond, ultra organique aussi, ce qui n’est pas un hasard lorsque l’on joue une musique aussi « personnelle ». Le mid-tempo lancinant sied merveilleusement bien à cette formation ; "Nigredo" en atteste suffisamment. Les 6’30 du titre passent tellement vite. Car les arrangements sont nombreux, subtils et discrets mais assez pertinents pour que le morceau semble se renouveler sans cesse. Du très beau travail.

"Suicidio" et "Rovina" débutent sur des bases identiques : un mid-tempo très mélancolique, ultra mélodique, avec voix chuchotée et lead mélodiques entêtant. La science de Janus – comme sur Fulgures, leur premier véritable album – est de parvenir à scotcher l’auditeur grâce à des riffs simples mais extrêmement bien pensés, quasi addictifs (la fin du titre semble jouée à l’orgue Hammond…). Les changements de plans sont nombreux mais là encore très discrets, très naturels, ce qui constitue une force supplémentaire du groupe.

Quant au dernier titre, 793, il ne figurait pas sur la démo mais constitue l’apport du groupe à un tribute à Enslaved, Önd, réalisé en 2012 et qui, pour le coup, tranche du reste de l’album mais présente une autre facette, tout aussi brillante, du groupe (plus viking).

Globalement, en dépit du soleil qui orne la pochette, c’est le froid intense qui ressort de ces titres, un froid polaire juste traversé d’un rai de lumière céleste. Janus, c’est profond comme le bleu de l’océan et léger comme un papillon.

La pochette du digipack est juste sympa mais le livret intérieur, qui est l’œuvre de Francesco Gemelli, est de toute beauté, dans un style un peu Art déco du meilleur effet.

Un très beau produit pour les amateurs exigeants de black atmosphérique de grande qualité.



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Rédigé par : Raziel | 17/20 | Nb de lectures : 11998




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