Quelques mois après son compère Jordan Rudess, et une poignée de semaines avant un Octavarium qui fait déjà beaucoup parler, le front man de Dream Theater se paie sa petite tranche d’ego. Si vous avez eut des accointances avec ces deux précédentes sorties solitaires affublées du patronyme Mullmuzzler, sachez qu’à une exception près, Labrie a reconduit la même équipe. A savoir, au clavier, Matt Guillory de Dali’s Dilemna (dont on a plus aucune nouvelle), le batteur Mike Mangini et le bassiste Bryan Beller. La guitare est confiée à Marco Sfogli, le petit nouveau. Malgré ce léger changement de personnel et en 12 éléments, le canadien nous propose, non pas de revisiter ou de compléter sa vision expérimentale du métal, mais de nous persuader avec des arguments bien plus tonitruants que le progressif n’est pas sa seule danseuse. Et il envoie la purée dès l’ouverture sur un Crucify de 6’qui vous laisse K.O debout. Ce titre annonce d’ailleurs sans fioritures aucunes ce qui va suivre. A l’inverse des paroles à double sens et autres métaphores, voici donc un heavy bien carré, puissant, dénué de complexité au sens D.T mais non d’une certaine sophistication. Et ça fonctionne plutôt bien. Pas de chant trop « énervant » au programme mais une prestation énervée, dans un registre qui sied au fond sonore. Quelques réfractaires regretteront l’inévitable chapitre ballade (3 en tout) et se demanderont ce que cela vient faire aux côtés des 9 brûlots restants. Disons qu’elles sont là comme des respirations bienvenues entre les orages. Alors, c’est vrai, au bout de plusieurs écoutes, on peut quand même trouver le déroulement des festivités un peu répétitif. Mais sur l’ensemble, le côté « pêchu » de l’affaire provoque une agréable et irrépressible envie de taper sur tout ce qui bouge, de riffer dans le style « air guitar » et de se balancer connement en dodelinant de la tête. C’est à peu de choses près l’attitude que j’avais si vous m’aviez surpris l’autre jour, dans ma voiture, en train de frapper sur mon volant comme un dératé pendant que j’attendais patiemment ma moitié. (et avant de me faire tancer par la maréchaussée pour « comportement violent ! »). Une expérience que les fans pourront tenter puisque Labrie et sa bande ouvriront pour Evergrey, lors d’une prochaine tournée dont les dates ne sont pas encore officielles.


Rédigé par : Karadok | 14/20 | Nb de lectures : 11501