Que dire de ce nouveau JAG PANZER, moi qui suis fan de ce groupe depuis mon écoute du titre "Black" (sur "The Fourth Judgement"-1997) et de son somptueux solo de gratte? Dire que je l'attendais avec impatience est un doux euphémisme, leur précédante realisation, l'excellent "Mechanized Warfare" datant déjà de 2001. Certes, entre deux on a eu droit à une remise au goût du jour de leurs meilleurs titres de leurs premiers albums sous la forme de "Decade of the Nail-Spiked Bat", qui était excellente elle aussi. Le line-up actuel de JP n'a pas évolué d'un iota depuis maintenant 5 albums, et de release en release, on ressent les pas en avant de ce groupe pas vraiment comme les autres.
Je dis pas comme les autres, car il faut aimer la musique de JP. Encore un groupe qui, notamment par le timbre très spécial de Harry Conklin, surnommé "The Tyrant", va avoir autant d'amateurs invétérés que de détracteurs volubiles.
La recette de JP est finalement assez simple: Une grosse base de Heavy Metal classique, quelques instruments à corde ou un clavier de temps en temps (d'ailleurs beaucoup plus utilisé ici), une impression de théâtralité dans certains titres (qui prit toute son importance sur "Thane to the Throne"-2000, basé entièrment sur Macbeth de Shakespeare), renforcé par la qualité de chant (ouaip, le père Conklin fut aussi chanteur dans une chorale), et un soliste genre guitare héro particulièrement impressionnant (le bien nommé Chris Broderick, qui fait dans la dentelle guitaristique).
Et tous ces éléments nous sont présentés à nouveau ici, dans ce "Casting the Stone" de bel augure. Je note tout d'abord que l'artwork de Mattias Norén a l'air somptueux (le précédant était superbe aussi, j'attends d'avoir la vraie version pour confirmer), ce qui fait toujours plaisir. Ensuite au niveau musique, c'est assez marrant, mais les quatre premiers titres me font l'effet de tampons entre les précédants albums, la compile de rééditions et celui-ci. C'est d'ailleurs là mon seul reproche à cette galette. "Feast or Famine" n'apporte rien, on évolue en terrain connu. L'excellent "The Mission (1943)" est certainement un des hits de la galette. Son côté IRON MAIDEN lyrique avec choeurs entrainants, ses petites mélodies, ses soli à droite et à gauche, nous replongent dans les années 80.
C'est à partir de "Tempest" que je trouve du neuf. Chris Broderick fut le second guitariste de NEVERMORE pour la tournée suivant "Enemies of Reality". Eh bien, je suis sur que le jeu de Jeff Loomis a influencé en très positif celui de Chris, car je retrouve une approche très Power Metal à la NEVERMORE dans certains titres: Gros riffs qui tuent, passages acoustiques, soli hyper mélodiques (Chris ayant à mon sens toujours préféré être agressif dans ses soli, contrairement à son prédécesseur Joey Tafolla). Le reste de l'album est de cet acabit, le groupe nous pondant toujours des riffs ultra simple mais dont la rythmique est imparable (les quatres notes de "Legion Immortal"), un quota de soli brilliants (rha, celui de "Starlight's Fury" d'inspiration classique, quelle merveille), une alterance de titres lourds ou plus speeds. La production est nickel, on retrouve le son du groupe, puissant et d'une clarté limpide, le mix et le mastering ayant une fois de plus été réalisés au Morrisound Studio par Jim Morris himself.
Bref malgré ma petite remarque sur le début de l'album, le reste dépasse mes espérances plus folles, et présente un groupe qui aura pris le temps, mais va finir par avoir des armes vraiment imparables pour venir s'imposer. Et paradoxalement c'est en durcissant ainsi le ton, qu'ils vont y arriver.


Rédigé par : BozKiller | 17/20 | Nb de lectures : 9340