Je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais fréquemment, je me pose des questions existentielles. Par exemple, je me demande qui de l’œuf ou de la poule est arrivé en premier... comment on pouvait bien vivre avant l’invention de la bière... la Côtelette est-elle vraiment l’avenir de l’Homme... ce genre de chose sans grand intérêt mais qui ne peuvent vous sortir de la tête pendant plusieurs jours, et le seul moyen d’y échapper, c’est de boire des bières en quantité industrielle pour oublier tout ça.
La question existentielle qui me tarabuste à l’heure où je tape ces lignes est la suivante : à quoi va ressembler la musique dans le futur ? Dans 10 ans ? 20 ans ? 100 ? 1000 ans ? Il est en effet hallucinant de voir à quel point ça évolue. Pensez qu’il y a 50 ans, le Rock n’existait même pas ! 50 ans, ce n’est rien ! Il y a encore des personnes ici présentes qui ont connu le monde avant que le Rock’n’Roll ne soit apparu... comme le décrit si bien AC/DC avec « Let there be Rock » ! Plus fort encore : le Hard Rock/Heavy Metal n’a que 35 ans ! Vous imaginez un peu ? Pour nous, c’est un fait acquis, car on est né et on a évolué avec, enfin, la plupart de ceux qui me liront. Comment le Rock est-il devenu Hard à la fin des années 60 ? Les fondateurs sont bien sur à chercher parmi HENDRIX, DEEP PURPLE, LED ZEPPELIN... auxquels les puristes ajouteront CREAM évidemment. Mais le plus étonnant reste le passage au Heavy Metal proprement dit. Certains disent que les quantités astronomiques d’herbe fumées par Ozzy Osbourne, Tony Iommi et leurs compères de BLACK SABBATH sont responsables en partie de cette transformation du Rock en Metal, avec l’apparition de ce son, tout droit sorti de l’Enfer !
Depuis les premiers BLACK SABBATH ou LED ZEPPELIN, bien du chemin a été parcouru, des mutations nombreuses ont eu lieu, surtout dans les années 80 et l’explosion du genre en multitudes de courants.
Vous allez me dire : « mais il est fou ce Shaka, pourquoi il nous fait un speech là-dessus ! On s’en branle, on veut savoir ce qu’il pense de l’album dont il est censé faire la kronik ! ». Eh bien, quand j’écoute JACK STARR'S GUARDIAN OF THE FLAME, j’ai l’impression que toute cette notion d’évolution musicale n’est que chimère, que certaines choses sont figées et qu’elles ne changeront jamais. Ce groupe est le projet de Jack Starr, bien connu des fans de VIRGIN STEELE, qui s’est ici associé avec des potes à lui : Joe Hasselvander (PENTAGRAM, RAVEN), Ned Meloni (JOE LYNN TURNER) et Shmoulik Avigal (PICTURE, THE RODS)... et on peut même noter en invités spéciaux : Paul Chapman (UFO) et Mark Gallagher (RAVEN). Je suis certain que si je faisais écouter ce « Under a savage sky » à un Metalleux, il me dirait : « encore un de tes vieux groupes du début des années 80 ! ». Eh bien oui, avec ce CD, on se croirait revenir plus de 20 ans en arrière, à l’heure de gloire de la fameuse N.W.O.B.H.M. ! Alors, pensez bien que cet album va passer à 15000 km au-dessus de la tête des ptit jeunots bavant sur le nouveau METALLICA ou les dernières productions de DEFTONES, LINKIN PARK ou autres groupes à la mode (mais pour combien de temps ?).
Alors, voici un album plus que rétrograde, de Heavy Metal tout ce qu’il y a de plus classique, mais qui possède un certain charme et les qualités de ses défauts (pochette, production, musique...). Et ce que j’adore, c’est parcourir le livret avec les notes de Jack Starr himself. On voit à quel point il a été marqué par la France, car il y a vécu. Ainsi, on apprend que l’instrumental « Anthem for the nations » a été inspiré par la chanson du film « Emmanuelle ». Je rappelle aux plus jeunes que ce film érotique a fait un carton dans les 70’s et que sa B.O. est signée Pierre Bachelet, qui nous a pondu d’autres titres cultes, comme « Quand on aura des dents, en an 2001 », « Pleure pas Jaquouille » ou « Au nord, y avait les gros cons ». Ce n’est pas tout ! « I stand alone » a été inspirée par une chanson de Johnny Hallyday ou d’Eddy Mitchel, Jack ne se souvient plus trop, tellement c’est lointain dans ses souvenirs. C’est amusant de voir les quelques mots d’ailleurs, qu’il glisse en français dans le livret. C’est bourré de fautes, mais c’est l’intention qui compte après tout !
Pour en revenir à ma question existentielle d’ordre musicale, bien sur, je n’ai toujours pas la réponse et je pense que personne ne l’aura jamais et il va falloir patienter pour s’en rendre compte... quoique 1000 ans, c’est long. Et ce n’est pas avec une petite kronik que je pourrais faire avancer le schmilblick, il vaudrait mieux que je fasse un bouquin ! Mais, une chose est sûre : il y aura toujours des gens comme Jack Starr pour nous faire de la musique que l’on pourrait croire disparue... et des personnes pour écouter et apprécier.


Rédigé par : Shaka | 13,5/20 | Nb de lectures : 7451