Comment appelle-t-on un groupe de Southern metal original ? On l'appelle DOWN.
Abstenez-vous de me bondir dessus en me traitant de tous les noms, c'était juste une blague. M'enfin reconnaissez que si ce style de musique est très jouissif, il est assez rare de trouver des combos (hormis les champions de la discipline) qui font avancer le schmilblik et jouent une "musique sudiste originale".
Et c'est là que Jack Daniels Overdrive (quel nom magique) intervient, nos chers Polonais ayant décider de venir nous donner une petite leçon de groove.
Ici, la musique sonne comme si elle sortait des eaux boueuses du Mississipi, ce qui tend à prouver une fois de plus que le Metal sudiste a fait largement entendre sa voix éraillée aux quatre coins du monde.
J.D OVERDRIVE a le son qu'il faut, la technique qui va bien et cette envie de jouer de la musique comme d'autres conduisent les camions. La guitare est bien grasse et sifflante, la basse ronfle comme un vieux moteur de Harley et la batterie ne s'embarrasse pas de finesses stylistiques. Mais au-delà de la bonne technique des musiciens, ce sont les chansons qui sont vraiment bonnes. Sans avoir vraiment de hits qui se dégagent du lot, l'album possède néanmoins une cohérence qui fait qu'on l'écoute d'une seule traite sans avoir besoin de le segmenter. J'ai rarement ressenti cela à l'écoute d'un album de Southern Metal. On a presque l'impression que le groupe nous raconte une longue histoire où se mêlent le whiskey, les femmes, le jeu et les bagarres... le tout serré entre les griffes du Malin, souriant de voir les hommes se perdent dans les dédales de l'âme.
Car oui, cet album a aussi un côté evil qui se dégage de certaines de ses ambiances. Je ne parle pas des ambiances classiques à base de triton, mais plutôt de ces ambiances bluesy qui te font penser à «Crossroad » et à tout ceux qui ont vendu leur âme au diable.
A l'image de la voix du chanteur Susel, cet album fait voyager. Notons d'ailleurs la qualité du chant, qui, pour une fois dans du Southern Metal, fait plus penser à James Hetfield qu'à Phil Anselmo. C'est surtout lors des passages calmes que l'on pense aux morceaux les plus bluesy de Metallica (le groupe est d'ailleurs tout bonnement excellent quand il ralentit le tempo, en atteste la dernière sublime chanson 100% acoustique). Mais point de pillage ici bas, le groupe, s'il emprunte des frappes à la DOWN, n'est pas un voleur de riff. Ils semblent tellement s'amuser d'ailleurs, qu'une impression de sincérité très crue habille ce « Sex, Whiskey & Southern Blood». La reprise du "Purple Haze" de Jimi Hendrix s'inscrit parfaitement dans cette logique. On pourrait accuser le groupe de facilité en reprenant un morceau aussi connu, mais on sent, au vu de la reprise, qu'ils doivent vraiment aimer la chanson. "Purple Haze" est vraiment dynamité par les J.D OVERDRIVE, tout comme les autres chansons de l'album qui semblent toutes avoir été piquées aux hormones pour chevaux.
Un bien bel album au final qui ravira les fans du style et ira peut-être jusqu'à intéresser quelques curieux. Gratulacje !


Rédigé par : Pamalach | 14/20 | Nb de lectures : 13184