I-REMAIN - Brutality of Terror (Goldencore Records) - 31/10/2007 @ 09h36
Posons les choses d'entrée : ce nom inconnu est bien celui d'un nouveau groupe, mais il a des références et il va nous faire faire un petit saut dans le passé. L'occasion pour les anciens de retrouver l'esprit du Power-Thrash (appelé ThrashCore par certains) des années 90, et pour les autres de le redécouvrir autrement que par les deux classiques que l'on ressort toujours. La pochette ressemblant à celle des vieux SKINLAB constitue déjà un indice certain.
Il s'agit d'un groupe anglais, de Stockport. Les six musiciens ne se présentent que par des pseudonymes, mais derrière celui du chanteur Zander se dissimule Alex Creamer qui n'est autre que l'ancien vocaliste de DEARLY BEHEADED. C'est lui qui est à l'origine de ce nouveau groupe. Après la séparation douloureuse d'une des formations les plus prometteuses de la scène Power Metal et quelques années difficiles, il avait réuni autour de lui quelques amis pour jammer de temps en temps. Était-ce voulu ou pas de sa part, toujours est-il qu'il réussit à faire prendre patiemment la sauce, convainquant ses partenaires de répéter de plus en plus, de donner des concerts, d'enregistrer des titres originaux… Et I-Remain sortit enfin un premier EP en 2004, et son premier album est disponible cet automne.
Mais alors, ce nouveau départ est-il dans la continuité d'un style devenu rare et passé de mode ou l'occasion de se reconvertir vers d'autres horizons ? Les influences revendiquées par le groupe, comme presque toujours, sont trop vagues et disparates : ils citent ensemble BLACK SABBATH, CHIMAIRA, THE HAUNTED, DEFTONES… Il faut donc écouter directement ce qu'ils font pour établir des ressemblances plus évidentes. Dès la première audition, il est clair qu'il s'agit d'un bon Power-Thrash rappelant bien les années 90, à l'écart des modes actuelles malgré quelques concessions, facile d'accès et efficace. On pense alors aux deux premiers MACHINE HEAD, au PANTERA de la période "Far Beyond Driven" et aux autres groupes européens qui leur ont emboîté le pas : HATESPHERE, FACE DOWN, KILL II THIS… Mais bien évidemment, la ressemblance la plus évidente est avec DEARLY BEHEADED ; c'est le choix de la continuité qui a prévalu en dépit de quelques évolutions notables. Allons plus loin.
La puissante agressivité des onze titres se situe dans la droite lignée de "Chamber of One" (le second album de Dearly dont la chronique est disponible dans la rubrique "Remember"). Toutefois, il y a une approche mélodique bien présente, qui se présente différemment de celle qui avait caractérisé jadis "Temptation" (le premier album de Dearly, cette fois). Car I-REMAIN ne se coupe pas complètement de notre époque : les incursions mélodiques sacrifient au MetalCore, avec quelques riffs rappelant MAROON. On l'entend dès le riff d'introduction du quatrième titre "2nd Method of Death", on le constate encore avec la vraie vis sans fin qui sert de riff à "Taking Pictures". À moins que cette petite ouverture aux tendances actuelles ne soit la trace de l'influence suédoise annoncée au départ. Après tout, l'influence Sabbathienne annoncée est bien présente dans les passages centraux de "Fear" et "Beast", on dirait presque CROWBAR ou DOWN sur le coup.
La différence essentielle avec le passé se situe pourtant ailleurs. On trouve beaucoup d'effets ou de samples Indus venant rehausser beaucoup de passages (ah, les quatre petites notes cristallines de piano qui illuminent "Empires Burning" !). Presque toutes les intros et outros sont arrangées, les extraits de films ou les samples sont très fréquents. Il y a même des scratches sur "Beast". Tous ces effets restent néanmoins très classiques voire déjà entendus, il n'y a aucune prise de risque de ce côté. Juste une volonté d'être plus efficace, exactement comme chez NO RETURN (période récente) ou ZUUL FX et la ressemblance avec PRONG reste donc confuse. Pour les solis, par contre, il faudra passer son chemin. Il y a bien quelques notes en lead ici ou là, mais aucun vrai solo. La batterie est pesante, carrée mais moins omniprésente que du temps de Simon Dawson. Le chant hargneux de Zander est tout à fait reconnaissable, mais moins puissant qu'il y a dix ans. Il se soumet souvent à des effets vocaux qui sont aussi bien sentis que les trucages Indus. Les deux traits se rejoignent très souvent d'ailleurs. Le titre éponyme qui débute l'album offre un bon résumé de l'ensemble d'un contenu très homogène : intro de bidouillages Indus d'où surnage rapidement la voix compressée du chanteur, celle-ci s'éclaircit à mesure et domine peu à peu le bruitage qui s'efface… Et lorsqu'elle est parfaitement limpide et seule, le reste du groupe se met à l'attaque pour un titre rapide, lourd mais entièrement sous contrôle jusqu'à un refrain plus ralenti et bondissant. Ravageur !
On pourrait reprocher peut-être un abus des passages bondissants justement. Comme ce sont des Anglais ils savent écrire des morceaux et aucun d'entre eux n'arrive artificiellement en cours de titre. Mais sur l'ensemble de l'album, on est quand même très souvent invité à sauter sur place. Ça s'explique, on sait bien que le Power-Metal étant un style qui se veut physique, fait pour emballer toute l'assistance en concert.
Les trois titres présentés sur la page Myspace sont fidèles au contenu de l'ensemble de l'album, on peut s'en faire une idée correcte en les consultant (l'homogénéité, disions-nous).
L'album n'est visiblement pas distribué en France, mais on peut le trouver facilement sur les plus importants sites internationaux de vente en ligne. Le groupe tourne un peu, s'ils ont enfin de la chance ils passeront peut-être la Manche.
Ben les titres myspace m'ont pas super engagés, faut dire que moi Machine Head...
Le fait est que je ne saute pas sur place.
Zepekegno Membre enregistré
Posté le: 31/10/2007 à 18h16 - (48802)
Aaaah DEARLY BEHEADED, toute une époque, magnifique! Sinon les titres sur myspace mettent clairement l'eau à la bouche...
ouaih IP:89.83.6.180 Invité
Posté le: 31/10/2007 à 20h18 - (48809)
hé cool les titres sur leur myspace, je m'en vais de ce pas me procurer cette galette qui va beaucoup me plaire.
Vision Of Beuh Membre enregistré
Posté le: 01/11/2007 à 02h47 - (48818)
Sympa les titres sur Myspace. J'adore la voix.
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Il s'agit d'un groupe anglais, de Stockport. Les six musiciens ne se présentent que par des pseudonymes, mais derrière celui du chanteur Zander se dissimule Alex Creamer qui n'est autre que l'ancien vocaliste de DEARLY BEHEADED. C'est lui qui est à l'origine de ce nouveau groupe. Après la séparation douloureuse d'une des formations les plus prometteuses de la scène Power Metal et quelques années difficiles, il avait réuni autour de lui quelques amis pour jammer de temps en temps. Était-ce voulu ou pas de sa part, toujours est-il qu'il réussit à faire prendre patiemment la sauce, convainquant ses partenaires de répéter de plus en plus, de donner des concerts, d'enregistrer des titres originaux… Et I-Remain sortit enfin un premier EP en 2004, et son premier album est disponible cet automne.
Mais alors, ce nouveau départ est-il dans la continuité d'un style devenu rare et passé de mode ou l'occasion de se reconvertir vers d'autres horizons ? Les influences revendiquées par le groupe, comme presque toujours, sont trop vagues et disparates : ils citent ensemble BLACK SABBATH, CHIMAIRA, THE HAUNTED, DEFTONES… Il faut donc écouter directement ce qu'ils font pour établir des ressemblances plus évidentes. Dès la première audition, il est clair qu'il s'agit d'un bon Power-Thrash rappelant bien les années 90, à l'écart des modes actuelles malgré quelques concessions, facile d'accès et efficace. On pense alors aux deux premiers MACHINE HEAD, au PANTERA de la période "Far Beyond Driven" et aux autres groupes européens qui leur ont emboîté le pas : HATESPHERE, FACE DOWN, KILL II THIS… Mais bien évidemment, la ressemblance la plus évidente est avec DEARLY BEHEADED ; c'est le choix de la continuité qui a prévalu en dépit de quelques évolutions notables. Allons plus loin.
La puissante agressivité des onze titres se situe dans la droite lignée de "Chamber of One" (le second album de Dearly dont la chronique est disponible dans la rubrique "Remember"). Toutefois, il y a une approche mélodique bien présente, qui se présente différemment de celle qui avait caractérisé jadis "Temptation" (le premier album de Dearly, cette fois). Car I-REMAIN ne se coupe pas complètement de notre époque : les incursions mélodiques sacrifient au MetalCore, avec quelques riffs rappelant MAROON. On l'entend dès le riff d'introduction du quatrième titre "2nd Method of Death", on le constate encore avec la vraie vis sans fin qui sert de riff à "Taking Pictures". À moins que cette petite ouverture aux tendances actuelles ne soit la trace de l'influence suédoise annoncée au départ. Après tout, l'influence Sabbathienne annoncée est bien présente dans les passages centraux de "Fear" et "Beast", on dirait presque CROWBAR ou DOWN sur le coup.
La différence essentielle avec le passé se situe pourtant ailleurs. On trouve beaucoup d'effets ou de samples Indus venant rehausser beaucoup de passages (ah, les quatre petites notes cristallines de piano qui illuminent "Empires Burning" !). Presque toutes les intros et outros sont arrangées, les extraits de films ou les samples sont très fréquents. Il y a même des scratches sur "Beast". Tous ces effets restent néanmoins très classiques voire déjà entendus, il n'y a aucune prise de risque de ce côté. Juste une volonté d'être plus efficace, exactement comme chez NO RETURN (période récente) ou ZUUL FX et la ressemblance avec PRONG reste donc confuse. Pour les solis, par contre, il faudra passer son chemin. Il y a bien quelques notes en lead ici ou là, mais aucun vrai solo. La batterie est pesante, carrée mais moins omniprésente que du temps de Simon Dawson. Le chant hargneux de Zander est tout à fait reconnaissable, mais moins puissant qu'il y a dix ans. Il se soumet souvent à des effets vocaux qui sont aussi bien sentis que les trucages Indus. Les deux traits se rejoignent très souvent d'ailleurs. Le titre éponyme qui débute l'album offre un bon résumé de l'ensemble d'un contenu très homogène : intro de bidouillages Indus d'où surnage rapidement la voix compressée du chanteur, celle-ci s'éclaircit à mesure et domine peu à peu le bruitage qui s'efface… Et lorsqu'elle est parfaitement limpide et seule, le reste du groupe se met à l'attaque pour un titre rapide, lourd mais entièrement sous contrôle jusqu'à un refrain plus ralenti et bondissant. Ravageur !
On pourrait reprocher peut-être un abus des passages bondissants justement. Comme ce sont des Anglais ils savent écrire des morceaux et aucun d'entre eux n'arrive artificiellement en cours de titre. Mais sur l'ensemble de l'album, on est quand même très souvent invité à sauter sur place. Ça s'explique, on sait bien que le Power-Metal étant un style qui se veut physique, fait pour emballer toute l'assistance en concert.
Les trois titres présentés sur la page Myspace sont fidèles au contenu de l'ensemble de l'album, on peut s'en faire une idée correcte en les consultant (l'homogénéité, disions-nous).
L'album n'est visiblement pas distribué en France, mais on peut le trouver facilement sur les plus importants sites internationaux de vente en ligne. Le groupe tourne un peu, s'ils ont enfin de la chance ils passeront peut-être la Manche.
Rédigé par : RBD | 15/20 | Nb de lectures : 10091