Je n'avais jamais écouté ce groupe allemand auparavant, tout juste les avais-je aperçus au Fury Fest 2004 et avais pu apprécier modérément ce qu'il m'avait semblé être un Hardcore old-school plutôt classique. Je n'attendais donc vraiment rien de On The Outside, le 2ème album des Teutons après The Firing Line sorti en 2003 et 2 autres EP depuis leurs débuts en 1999. En explorant la bio des membres du groupe, je me suis aperçu qu'il compte des anciens Veil et Miozan, des groupes de HC plutôt agressifs et sombres assez actifs dans la 2nde moitié des 90s. Une sacrée reconversion pour ces gugusses, passer de trucs agressifs à des choses plus mélodiques est souvent un phénomène constaté.

I Defy nous joue donc effectivement un Hardcore old-school aux intonations très mélodiques: on pense ainsi immédiatement à Dag Nasty, H2O ou Vision quand résonnent 'Scandal' ou 'The Legacy', par exemple. La part belle est faite aux refrains accrocheurs à base de choeurs et aux solis haut-perchés un peu discordants, dans la plus grande tradition punk. Les morceaux s'enchaînent très vite et très bien, et l'évidence se matérialise au fur et à mesure des écoutes: la patte du groupe est indéniable, les lascars montrent ce que 'mélodie' signifie tout en sachant être efficaces et groovy par ailleurs. Contrairement à trop de leurs congénères, I Defy joue la carte de la positivité à 100%, laissant les clichés tough-guy loin derrière eux et préférant justement les stigmatiser au travers de morceaux comme 'To The Haters' et 'Lost Generation'. Certains titres font vraiment mouche et devraient entrainer des circle pits et singalongs monumentaux dans les salles, notamment le terrible 'Lost Generation' avec ses 'woo ooo' permanents et le non-moins superbe 'Punk Rock Soap' où le chant se fait plus agressif par moments. Mais, oui il y a un mais, le gros problème de cet album est la trop grande répétitivité des rythmes et structures, il est finalement assez difficile de distinguer les morceaux entre eux dans un premier temps. Et puis l'ensemble paraît quand même un peu réchauffé en 2006, le punk-hardcore mélodique ayant vu son heure de gloire il y a déjà 10 ans, I Defy semble un peu anachronique de ce point de vue-là.

I Defy nous délivre donc un album énergique et positif à réserver aux fans de hardcore ultra-mélodique et dopé aux amphétamines comme le jouent encore des groupes comme Strech Arm Strong, Murphy's Law ou H2O, ou le jouaient des groupes maintenant séparés comme Reach The Sky ou Vision. Pour ma part, voilà un bon ptit album qui ne tournera pas éternellement dans ma platine, mais qui m'a donné envie de revoir le groupe sur scène et c'est déjà plus que je n'en attendais au départ.


Rédigé par : Candiria-Thon | 13/20 | Nb de lectures : 12507