Istapp est un groupe qui nous vient du froid, du fin fond des bois enneigés du cœur de la Suède. Enfin ça, c'est d'après les photos promo, parce que nos Scandinaves habitent en réalité sur la côte méridionale du pays, comme leurs proches voisins de Vanmakt. Formé en 2000, le combo pas très chrétien ne sort une première démo qu'en 2005 et la bête est intitulée "Må Det Aldrig Töa". Puis une seconde démo, baptisée "Ljusets Förfall" voit le jour l'année suivante (le 6 juin 2006, je vous le donne en mille). L'ensemble est alors récupéré par le label Sol Invictus Recordings qui propose les deux sorties sur une unique galette fin 2007. Tant mieux me direz-vous, les démos étaient limitées à une soixantaine d'exemplaires.

Contrairement à ce que pourrait laisser croire l'imagerie très forte du groupe, Istapp propose un black fort mélodique et finalement peu agressif. Les clins d'œil à la scène de Göteborg sont plus que fréquents dans des thèmes qui rappellent fréquemment les premières mélodies d'In Flames ou de Dark Tranquillity. Bon, j'ai été un peu déçu parce que je pensais qu'ils allaient tabasser un maximum, alors qu'en fait point du tout. On peut être mélodique et envoyer, ce n'est pas le souci. Mais ce n'est pas non plus le souci des Suédois qu'Istapp d'être efficaces ou non.

Passée cette première déception, j'avoue que l'opus a des côtés accrocheurs. Le zinbreck s'écoute en tapotant du pied et, pire encore, Istapp parvient à vous vriller une mélodie dans la tête pour la journée. La force du combo réside clairement dans ses leads mémorisables, car les rythmiques sont bien moins sympathiques (ne cherchez pas plus loin le manque de patate).

J'ajoute à mes petits griefs que ces titres cumulés sont plutôt hétérogènes, les plus anciens étant les plus excitants. Enchaînant fréquemment des riffs bien thrashy avec de longs blasts sans une réelle envolée des titres, Istapp alterne entre des morceaux intéressants et du bien plus inutile. A ce sujet, les trois titres de la seconde démo ont été stratégiquement placés au cœur de l'ouvrage, histoire qu'on ne se rende pas trop compte qu'ils sont plus creux.

Dans tout ça, on en oublierait qu'il y a trois titres inédits sur les dix que compte l'opus, à savoir "Köldens Union" en deux versions et "Digerköld" qui s'avère le titre le plus accrocheur et efficace de l'album.

"Köldens Union" est une sortie qui reste gentillette tout du long. Si vous aimez les mélodies et que les derniers Naglfar vous ont semblé extrêmes, vous serez client. Pour ma part, j'écoutais ce genre de trucs il y a dix ans, en me passant de doux ersatz comme Gates of Ishtar ou The Everdawn. Toute une époque, mais loin derrière, et dont le souvenir s'étiole dans ma mémoire, probablement comme le fera celui de ce "Köldens Union".


Rédigé par : Prince de Lu | 10,5/20 | Nb de lectures : 10888