Issu du label Zeitgeister, créé pour sortir tous les groupes des hyperactifs Christian Kolf et Florian Toyka (Woburn House, Valborg, Klabautamann...), ISLAND est sans aucun doute le groupe le plus difficile à cerner depuis ses débuts en 2003. Parti d'un proto-death rugueux et atmosphérique sur les EP "Orakel" et "Island" (réédité en 2008 sous la forme d'une compilation sortie par Vendlus), les Allemands sortaient finalement leur premier album, éponyme, en 2010 dans un style beaucoup plus calme, planant et mystérieux avec des compositions allongées pour un résultat réussi. Tout ça pour dire que je ne savais pas à quelle sauce j’allais être mangé avec ce nouvel EP, composé de 4 morceaux, issus de la dernière session d’enregistrement concernant l’album, que le groupe annonçait comme plus nerveux.

Force est de constater que les Allemands n’ont pas menti, et cela se vérifie dès les premières secondes du percutant "Storm Guardian" que l'on croirait sorti d'un album de VALBORG pour le côté froid et rugueux (les riffs tendus et incisifs, le chant) ou de WOBURN HOUSE pour ce côté aérien. Pas de grosse surprise en outre, si ce n'est ce mix judicieux qui fait mouche derrière de sublimes ambiances.
On notera aussi que le groupe a raccourci son propos avec seulement un titre au-dessus des 8 minutes, mais rassurez-vous, leur avant-prog metal est toujours aussi riche.
Si ce premier morceau fait penser aux différents groupes de Christian Kolf, il en est tout autre avec les 3 titres restants. « Apex » alterne moments de beautés (l’intro) et passages plus tendus avec un riffing sec à la ENSLAVED des derniers albums, sur un ton plus grave (la fin plus épique avec les cuivres en fond). « Enigma Of The Stars » est plus atmosphérique, les 8 minutes qui passent sont variées, légères, mais n’empêchent pas de trouver quelques blasts sur des riffs une nouvelle fois nerveux qui refont sentir la patte des Norvégiens cités précédemment. On retrouve le côté progressif de l’éponyme, l’alternance est toujours juste et cette ambiance rêveuse et à la fois mystérieuse fait son effet.
« Solitary Night » est quant à lui un morceau acoustique des plus lumineux et qui pourtant contient des accords bien intriguants, la voix de Kolf se fait discrète mais profonde. Joli morceau, qui montre la versatilité des Allemands.

Très bon EP, vraiment plaisant où rien n’est à jeter pour qui apprécie l’univers de Christian Kolf et compagnie. Plutôt impatient de voir ce que nous réservera ISLAND sur leur prochain album sur lequel ils planchent actuellement, à coup sûr cela risque d’être une nouvelle fois différent (où il y aura d’ailleurs de la basse fretless, ce qui n’est pas pour me déplaire).


Rédigé par : Arnaud | 07.5/10 | Nb de lectures : 12105