Iskald ("Glacé" dans le texte) est un groupe qui vient du nord de la Norvège (si, si, ça existe). Ils viennent du Sortland, petit coin à côté duquel Oslo a des airs de station balnéaire marocaine. Voilà un groupe qui s'implique pleinement dans son patronyme. Après une démo en 2005 et avant un EP auto-financé, Iskald a sorti ce premier album en auto-production l'année dernière. Je n'avais pas entendu parler de tout ça, mais c'était sans compter sur Indie Recordings qui nous a réédité la bête fin mai 2007 avec un nouvel artwork.

J'ai quand même eu un gros doute sur le démarrage de l'album. "Palsambleu, Greg m'a envoyé du doom". Mais que nenni, l'intro est trompeuse et Iskald lance la machine dès "The Shadowland". Nos Norvégiens pratiquent un black/thrash fortement mélodique. Hormis l'intro donc, les huit titres restants sont toniques et globalement pulsés les cheveux au vent. Etonnamment, Iskald ne suinte pas la Norvège par tous les pores. Non, son black/thrash a même des airs de la grande époque mélodique suédoise. Et certains riffs thrashy sautillants sentent parfois à plein nez le Dark Tranquillity époque "The Gallery" (comme le début de "Då Gjallarhorn Song").

Alors oui, certains breaks sont abrupts et quelques riffs souffrent parfois d'une impression de déjà-entendu dans un style labouré dans tous le sens. Par contre, "Shades of Misery" s'avère ultra efficace et cela sauve complètement cet album. Les morceaux sont variés et vraiment pas lassants, s'étalant entre trois et neuf minutes selon ce que le groupe a à raconter. Iskald ne donne jamais l'impression de forcer la dose, ce qui est très plaisant. Au contraire, dans des titres aux rebondissements imprévisibles, le groupe nous réserve quelques moments très bien amenés, comme le pont central de "Pesten".

Le son est net et sans bavure. Qu'attendre autrement de Nils Johannson ? Car Iskald, non content de s'inspirer de la scène suédoise, va jusqu'à se rendre à Umeå, au Ballerina Audio AB pour enregistrer. Dans l'antre même où ont été accouchés des albums de Naglfar, Vintersorg, Setherial ou Elite (tiens, qu'est-ce qu'ils foutent dans ma liste eux ?). La production est donc vigoureuse et claire comme de l'eau de roche, avec des guitares mélodiques et enchanteresses à souhait.

Iskald ne vaut pas ses compatriotes de Keep of Kalessin, que ce soit dans les riffs ou dans l'ambiance. Mais si vous aimez les groupes cités plus haut, jetez une oreille curieuse à ce combo venu du Nord. C'est toujours une bien bonne découverte à faire.


Rédigé par : Prince de Lu | 15,5/20 | Nb de lectures : 10749