Magnifique région sauvage de tertres accidentés et de forêts friedrichiennes coincée entre la Bavière et la République Tchèque, le Erzgebirge m'est très cher à titre personnel, et si ce n'était pour les 22% de votants d'extrême droite et à peu près autant de taux de chômage, je chercherais à m'y installer par tous les moyens. Alors quand le promo CD de ce groupe inconnu a atterri dans ma boîte aux lettres, mon petit coeur fragile de métalleux s'est mis à crépiter comme un épi de maïs dans le micro-ondes.. avant d'être douché d'un flot de scepticisme lorsque j'ai lu que j'avais affaire au one-man-band d'un membre d'Andras, groupe qui, la dernière fois que j'en avais ouï note, se traînait en queue de remorque du déjà très lourdingue équipage made in Last Episode...
Le fait de savoir à quoi m'en tenir m'épargna une sévère déception. En effet, si Isenburg a le mérite d'être moins médiocre que l'Andras de mes souvenirs, aucun des six morceaux en présence ne justifie un contrat – comme quoi les bonnes vieilles habitudes de la scène teutonne ne se perdent pas, quand on voit des groupes comme Lunar Aurora ou Nagelfar réduits à autoproduire leurs albums... “Erzgebirge” renferme un black archivé depuis la nuit des temps, monté sur des échasses rythmiques particulièrement inoffensives, et pas seulement à cause du son rachitique de la machine à laver – heu... à taper, pardon. Les synthés sont omniprésents dans le fond, bien qu'on ne les entende pas beaucoup, ce qui n'est pas très conséquent et ne fait que rendre l'écoute plus confuse. En même temps, si l'on en juge par leur embarrassante allure de série Z les rares fois où ils prennent les devants, le sac qu'ils ont sur la tête est en définitive plutôt seyant en comparaison.
Mais bon, le jour où je ne ferais pas trop la fine bouche, j'accepterai que mon voisin passe de Isenburg à fort volume sans nécessairement me sentir obligé d'aller lui reconfigurer la mâchoire. Encore une fois, c'est loin d'être le pire CD de black de la création. Hélas c'est bien là le seul compliment qu'on puisse lui faire avant de se rendre coupable d'hypocrisie. Ah si, l'usage des samples est par contre catastrophique: sur “Hymn to the Son”, des miettes de chorale liturgique viennent s'écraser comme du pudding derrière la section metal, pour un rendu absolument ridicule.
Enfin, Isenburg a jugé bon de greffer un supplément de folklore du pays sur l'emblématique morceau “Erzgebirge” qui conclut l'album. L'idée est légitime et eut pu accoucher d'un résultat sympathique, mais se contenter pour ce faire de ripper quelques extraits de recueils de Noël typiques n'est pas franchement de bon aloi. Et si c'était dans un but de faire de l'humour... ha ha ha, lustig...
Autant dire que, lorsqu'il faudra d'ici quelques années aller repêcher au fond du gouffre de la mémoire humaine quelque vestige de ce projet, il s'agira de sortir les lampes à acétylène!
Rédigé par : Uriel | 07,5/20 | Nb de lectures : 8476
Oulala... Je trouve que tu y vas un peu fort... Même si j'admets qu'un groupe comme Lunar Aurora mérite beaucoup mieux. Pour revenir à Isenburg, je trouve que de passer de Andras à ça, c'est à saluer... Mais bon, faudra voir la suite. J'ai pas trouvé ça si mal. Pas excellent mais... il y avait quelque chose.
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Le fait de savoir à quoi m'en tenir m'épargna une sévère déception. En effet, si Isenburg a le mérite d'être moins médiocre que l'Andras de mes souvenirs, aucun des six morceaux en présence ne justifie un contrat – comme quoi les bonnes vieilles habitudes de la scène teutonne ne se perdent pas, quand on voit des groupes comme Lunar Aurora ou Nagelfar réduits à autoproduire leurs albums... “Erzgebirge” renferme un black archivé depuis la nuit des temps, monté sur des échasses rythmiques particulièrement inoffensives, et pas seulement à cause du son rachitique de la machine à laver – heu... à taper, pardon. Les synthés sont omniprésents dans le fond, bien qu'on ne les entende pas beaucoup, ce qui n'est pas très conséquent et ne fait que rendre l'écoute plus confuse. En même temps, si l'on en juge par leur embarrassante allure de série Z les rares fois où ils prennent les devants, le sac qu'ils ont sur la tête est en définitive plutôt seyant en comparaison.
Mais bon, le jour où je ne ferais pas trop la fine bouche, j'accepterai que mon voisin passe de Isenburg à fort volume sans nécessairement me sentir obligé d'aller lui reconfigurer la mâchoire. Encore une fois, c'est loin d'être le pire CD de black de la création. Hélas c'est bien là le seul compliment qu'on puisse lui faire avant de se rendre coupable d'hypocrisie. Ah si, l'usage des samples est par contre catastrophique: sur “Hymn to the Son”, des miettes de chorale liturgique viennent s'écraser comme du pudding derrière la section metal, pour un rendu absolument ridicule.
Enfin, Isenburg a jugé bon de greffer un supplément de folklore du pays sur l'emblématique morceau “Erzgebirge” qui conclut l'album. L'idée est légitime et eut pu accoucher d'un résultat sympathique, mais se contenter pour ce faire de ripper quelques extraits de recueils de Noël typiques n'est pas franchement de bon aloi. Et si c'était dans un but de faire de l'humour... ha ha ha, lustig...
Autant dire que, lorsqu'il faudra d'ici quelques années aller repêcher au fond du gouffre de la mémoire humaine quelque vestige de ce projet, il s'agira de sortir les lampes à acétylène!
Rédigé par : Uriel | 07,5/20 | Nb de lectures : 8476