WAR !!! C’est avec 3 lettres qu’on peut résumer tout le propos d’IPERYT. Ce groupe polonais formé en 2005 ne fait pas dans la dentelle, nous délivrant des assauts Black-Indus guerriers, frontaux et virulents sans pitié depuis leurs débuts. Sous leurs cagoules et avec leurs pseudos évocateurs (People Hater, Hellhound, Black Messiah, Abuser, The Shocker), les 5 membres d’IPERYT nous ramonent sévèrement la tronche, et on en redemande !

Pourtant, pour son deuxième album, le quintette infernal a décidé de changer un peu son stock de cartouches. Il faut dire que l’EP Particular Hatred (2005) et Totalitarian Love Pulse (2006) avoinaient du début à la fin. Pour No State Of Grace, album qui débarque après 5 ans d’absence et sur le label tout beau tout neuf tenu par le groupe (nommé… Iperyt Productions), IPERYT varie ses plans de guerre. Oh rassurez-vous, le mitraillage en règle est toujours assuré par la BAR apocalyptique à souhait. Mais pour le reste, on s’éloigne du cadre du Black-Indus le plus strict pour une musique à la croisée des chemins entre Black et Death (toujours über-brutôl) voire Metal-Indus tout court (mais pas de trifouillages électro ici, faut pas déconner). Il y a même des breaks rondement menés, des passages un peu moins rapides et des riffs particulièrement accrocheurs. Et ça marche du tonnerre !

Le quota (oups, j'ai dit un mot sensible) rentre-dedans inhérent au style Black-Indus est pourtant assuré avec quelques morceaux pied au plancher ("Scars Are Sexy", "A Pocket Size of Armageddon", "Into the Mouth of Madness", "The Player" aux riffs géniaux). IPERYT se lâche comme il faut mais nous sort aussi des plages plus variées et bien senties : "No State of Grace" enchaîne riffs indus à toute berzingue et breaks quasi-mélodiques (!) ; "Antihuman Hate Generator" et "The Antithesis" sont deux véritables tubes, notamment le premier avec ses riffs death incisifs ; "Blades of Malice & Scorn" et "Keep Your Eyes Closed" présentent des riffs plus lancinants et des ambiances plus sombres appuyées par quelques samples ; "Nuclear Mornings" alterne passages ultra-violents et ralentissements aux allures de death bien poisseux (notamment au niveau des vocaux). L’album se clôt par "In Morbid Rapture" qui résume bien le manifeste musical d’IPERYT sur No State Of Grace : Black-Indus qui décape aéré par des breaks inattendus (ici porté par une guitare mélodique et par des samples inquiétants) et d’autant plus percutants que tout est parfaitement cohérent. L’exécution du commando polonais n’est pas en reste, avec des riffs vraiment accrocheurs et inspirés, un chant vindicatif excellent (qui tranche avec les voix Black aiguës insupportables que l’on retrouve chez certains projets Black-Indus) et une BAR qui bourre avec un son qui fait certes plus speedcore que Black-Metal, mais c’est obligatoire pour le style et il faut s’y faire.

Après un Totalitarian Love Pulse efficace mais gonflant sur le long terme (car très linéaire même si ça poutre), No State Of Grace présente un IPERYT qui se réinvente et sort un peu des clous, même si le tout reste fortement ancré dans le style Black-Indus et que la révolution n’est pas totale. Un bon paquet de riffs véritablement accrocheurs et de morceaux qui restent dans le crâne, pour un album tout bonnement excellent, indispensable pour les mordus de joyeusetés Black-Indus bien guerrières. WAR !!!


Rédigé par : ZeSnake | 16/20 | Nb de lectures : 12883