Une fois n’est pas coutume, la nouvelle sensation dark/prog/metal vient de… Scandinavie ! Et bien oui, l’air y est peut-être moins saturé de saloperies là-bas, permettant une meilleure oxygénation des neurones des petits Vikings, à moins que ce ne soient les interminables nuits polaires qui favorisent la créativité en stimulant l’imagination, toujours est-il que plus de dix ans après son avènement, la scène nordique est toujours aussi prolifique et intéressante malgré le changement de direction de beaucoup de ses leaders d’alors.

IN VAIN fait partie de la dernière génération de groupes pour qui le terme de « frontières stylistiques » n’a aucun fondement et qui, à l’instar de ses cousins suédois OPETH, laisse libre cours à sa passion du prog et de l’extrême en l’enrichissant de tout ce qui lui passe sous la main : classique, folklorique, métal traditionnel, prog 70’s, etc. Son premier album après deux démos acclamées, « The Latter Rain », laisse transparaître une assurance et une maîtrise du sujet surprenantes pour une formation aussi jeune (quatre ans seulement), et même s’ils n’évitent pas toujours l’écueil du fourre-tout un poil bordélique qui pend au nez de tous les groupes du style, nos Norvégiens s’en sortent incroyablement bien ! J’ai cité OPETH un peu plus haut, référence incontournable de nos jours dès qu’on a affaire à un groupe proposant de longs morceaux alternant plans extrêmes et passages calmes quasi planants, mais il faut y ajouter une pincée de DEAD SILENT SLUMBER, le projet black « mélodique » de Jens Rydén (PROFUNDI, ex-NAGLFAR), de PINK FLOYD (les saxos de « I Total Triumph » ou encore de MANOWAR (le riff principal du pesant « Their Spirit Rise With The Wind ».)

Homogène malgré des transitions entre parties calmes et extrêmes pour le moins sèches, « The Latter Rain » s’apprécie sur la longueur et devrait faire parler de lui dans la scène. L’impression première d’apprécier les morceaux plus pour l’intelligence d’assemblage des nombreuses influences que pour leurs qualités intrinsèques laisse après quelques écoutes la place à une belle satisfaction quand on se rend compte que ces longues plages de sept minutes en moyenne ne sont jamais épuisantes et qu’on en redemande une fois la grosse heure que dure le CD écoulée. Le minutage des passages extrêmes et des parties calmes est parfaitement réalisé si bien qu’on ne lâche jamais prise, ni dans les moments les plus progressifs, ni dans les plus éthérés. Hétéroclite, bourrin, technique, mélodique, mélancolique parfois, IN VAIN a maintenant toutes les cartes en main pour exploser sur la scène européenne, souhaitons qu’on lui en laisse la chance !


Rédigé par : Dungorpat | 15,5/20 | Nb de lectures : 10970