Périlleuse mission de chroniquer le dernier In This Moment sur VS-webzine tant le groupe se prend une volée de bois vert à chaque news postée. Quoique j’ai la solution, je n’ai qu’à dire que c’est une grosse bouse, vu que c’est ce que pratiquement tous les lecteurs attendent, et hop voilà c’est réglé :) Hum pas de chance, je n’ai pas détesté l’album en question même si l’on est loin d’une oeuvre majeure.

Petit retour en arrière pour commencer : après un premier album de metal-core sans grande originalité et bien loin d’un Killswitch Engage pour ne citer qu’eux, la musique du groupe prend un virage osé, avec le très controversé « The dream » sur lequel la sulfureuse Maria Brink abandonne pratiquement le chant crié au profit de compositions heavy/rock un tantinet trop mielleuses pour la plupart, typiquement US, à écouter dans sa décapotable sur la route menant à Las Vegas (bon si on roule en Twingo dans la Creuse, ça le fait moins).
La presse et les fans se déchaînent alors sur le groupe malgré un album correct de par le single « Forever » ou bien « The great divide » sur lequel Maria utilise sa voix death.

Pour cette nouvelle galette, le groupe s’est entouré à la composition ainsi qu’à la production de Kevin Churko, qui a officié sur l’excellent dernier Ozzy. Autour d’un artwork plutôt bien fichu basé sur le far-west, avec des photos mettant bien en avant les formes généreuses de la miss, « A star crossed wasteland » est en fait un mix des deux albums précédents, avec certaines nuances tout de même.

Cela débute avec « The gun show », qui réintroduit la voix death de Maria, poussée à son paroxysme tant on a l’impression qu'elle souffre par moment (cela va en horripiler beaucoup à coup sûr), se terminant avec un riff bien lourd tiré tout droit d’un album de Pantera. Même chose pour « Blazin » que l’on classera dans la catégorie chanson de gueularde.

Le reste de la galette souffle le chaud et le froid, avec un mélange de morceaux catchy et de titres plus ou moins dispensables, la chanteuse utilisant ses deux voix ; si la hurlée peut vite devenir pénible pour les auditeurs, il faut bien avouer que la belle a fait des progrès de ce côté, ainsi que dans l’utilisation de la claire, qu’elle arrive à moduler plus facilement.

« Just drive », « Standing alone » et son mini blast, font partie des compos accrocheuses dotées de refrains mélodiques mais dont on risque de vite se lasser (enfin pour cela il faudra déjà passer par plusieurs écoutes, ce qui risque de ne pas être le cas pour beaucoup).

Le chanteur d’Otherwise (Adrian Patrick) fait son apparition sur plusieurs morceaux avec plus ou moins de réussite : « The promise » est calibré 100 % public US, avec son duo de voix alternées, très efficace mais vraiment trop commercial ; « The road » sur lequel la voix de Maria se fait plus sensuelle et qui bénéfice d’un changement de rythme trop peu présent tout au long de l’album ; « Iron Army » dont le seul intérêt est la présence d’un synthé au tiers du morceau, cassant un peu la monotonie ambiante ; enfin « The last cowboy » au refrain pompeux au possible.

Pour finir, impossible d’éviter les deux sempiternelles ballades qui finiront de faire fuir les derniers amateurs de metal-core (du moins s’ils étaient encore présents).

In This Moment est tout à fait le groupe qui a le cul entre deux chaises, capable de pondre un morceau violent comme une guimauve sans nom. Sans compter que les compos sont vraiment trop axées pour le public américain. Il est clair que le groupe compte en grande partie sur les atouts de sa chanteuse (et je ne parle pas de la voix) pour s’assurer le succès escompté, pourtant le potentiel est là, mais je reste perplexe sur leur capacité à se surpasser. On aura peut-être la réponse avec le prochain album... ou pas. Néanmoins, ITM ne méritent pas de se manger autant de critiques négatives depuis leurs débuts. A suivre…


Rédigé par : Dimmu 77 | 11/20 | Nb de lectures : 13838