« Symphonic Black Metal » qu’il nous dit le label. OK.
« Symphonic Black Metal »… avec une gonzesse au chant, se rend-on compte en lisant la fiche promo ou le livret du disque... MouuOk… mais là une question se pose concernant le chant : elle grogne la madame ou elle se la joue voix angélique ?

Contre toute attente étant donné le style pratiqué, c’est en effet un chant parfaitement clair qui a été adopté sur tout l’album, ce type de chant qu’affectionnent NIGHTWISH ou EDENBRIDGE et qui ravit tout autant qu’il horripile, selon la sensibilité de chacun. Autant le dire tout de suite, si vous n’êtes pas clients, laissez tomber directement ; IN SILENTION NOCTIS ne vous fera qu’enrager d’entendre des compos massacrées par cette vocaliste exécrable. Le jugement est peut-être sévère, mais quand on décide de bouleverser les habitudes d’un style bourré de règles et de stéréotypes, il faut s’attendre à ce que les éléments nouveaux soient disséqués. Ici, dans le registre orienté Black Metal annoncé, qui plus est assez violent, on s’attend plus à des vocaux haineux, éventuellement soutenus par des vocaux féminins clairs, qu’à un unique chant lyrique. C’est pourtant ce qu’on doit supporter et le calvaire est d’autant plus pénible qu’Ami Païvinen n’a absolument aucune émotion dans la voix. L’effet est peut-être voulu, mais la monotonie qui s’instaure rapidement fait passer au second plan des compos pourtant intéressantes, qui mélangent avec bonheur plans Heavy Speed et Black dans une atmosphère sombre renforcée par des claviers/effets très présents même si quelque peu prévisibles : piano sur les couplets, nappes sympho sur les refrains ou les breaks le plus souvent.

A contrario, si vous êtes inconditionnels de ce genre de vocalises, cette version plus brutale des formations Heavy jouant dans le même registre est à même de vous séduire. Les compos sont en effet solides et la prod correcte avec des guitares dont la distorsion sonne plutôt naturelle, un son de basse peut-être un peu étouffé mais néanmoins audible et une batterie bien présente même dans les blasts. Le dépaysement ne sera donc pas total pour quelqu’un n’appréciant pas le black, et inversement : un amateur de black appréciera la rugosité des guitares quand le jeu se fait plus extrême et l’agressivité du jeu de batterie, qui tamponne quand même pas mal, tout en regrettant le côté synthétiseur des passages symphoniques, bien que les chœurs aient été enregistrés avec de vrais chanteurs.

« Through Fragments Of Christianity » n’est pas vraiment un album de Black Sympho de plus, puisqu’il a au moins cette particularité d’avoir un chant féminin. Concernant l’affiliation au Black, disons qu’il l’est autant qu’un CRADLE ou un DIMMU BORGIR : les atmosphères et la thématique antichrétienne sont plus proches du style que la musique elle-même, ce qui pose une fois de plus le problème de la définition d’un style musical. Ne vous attendez donc pas à du blast en rafales à la ANOREXIA NERVOSA ou LIMBONIC ART, IN SILENTIO NOCTIS est clairement dans une veine plus Heavy tout en conservant beaucoup d’agressivité. A tester donc.




Rédigé par : Dungorpat | 12/20 | Nb de lectures : 12019