Depuis ses débuts en 1990, le combo suédois In Flames n’a cessé de faire évoluer sa musique. Les fans des premières heures regretteront, eux, le revirement stylistique « FM » apparu au sein de l’usine scandinave au XXIe siècle. Les autres, quant à eux, voient la bande comme une formation de qualité, autant en studio que sur scène, qui a su atteindre le summum artistique au fil des années.

« Sounds of a Playground Fading » marque de son côté le départ d’un des piliers du quinquet en la présence de Jesper Strömblad. Ce dernier a choisi de soigner son addiction à l’alcool, bien que cela ne lui ait pas empêché de monter The Resistance avec des anciens de The Haunted, In Flames et autres Carnal Forge ou The Despite. Niclas Engelin remplace donc au pied levé Strömblad, mais ne compose aucune note sur ce nouvel opus. Pour parfaire l’attente des fans, In Flames a rapidement dévoilé un single, « Deliver Us », qui aura fait couler de l’encre. Mais à quoi bon essayer de se donner un avis sur « Sounds of a Playground Fading » sans avoir penché l’oreille dessus ?

A l’image de son titre éponyme, l’opus modernise une fois de plus la musique d’In Flames sans toucher aux ingrédients qui ont fait le succès des Suédois. Les mélodies sont accrocheuses, la voix d’Anders ne cesse de montrer ses facettes mélancoliques et assurées, les guitares sont un concentré brut de thrash « made in Göteborg » associés à des rythmiques catchy aux accents pop.

In Flames fait une fois encore des leçons de mélodie, à l’image des nébuleux « Fear is the Weakness » ou « Where The Dead Ships Dwells » sur lesquels le frontman démontre ses talents vocaux. La troupe suédoise revient également sur le terrain des ballades avec le bluesy « The Attic » ou l’énorme « A New Dawn » où des orchestrations s’accouplent avec brio aux sonorités mélodramatiques d’In Flames.

Contrairement à son prédécesseur, « A Sense of Purpose », « Sounds of a Playground Fading » est un album intimiste destiné aux puristes des dernières heures du groupe. D’un point de vue musical, In Flames revient fort, avec des compositions travaillées et soignées, qui leur permettront de rester plus que jamais sur le devant de la scène. Alors oui, Jesper n’est plus là, mais il n’empêche que les quatre membres restants ne se sont pas reposés sur leurs lauriers. La production d’Anders Friden reflète avec clarté les ambitions de l’usine « made in Göteborg » et pour cela, rien n’a été laissé pour compte. Ce dernier aura d’ailleurs avoué l’importance de Daniel Bergstrand dans ses prises, le poussant toujours plus loin.

Pour ce qui est de l’orientation FM assumée, il y aura une nouvelle fois bon nombre de critiques, négatives et positives à l’égard d’In Flames. Sur le terrain musical, In Flames prouve sa compétence en terme d’ambiance, de son et de production. Scéniquement, les titres devront passer le cap en s’intégrant à la setlist du groupe.

« Sounds of a Playground » aura ses fans, son contenu montre un groupe en pleine confiance qui ne se laisse pas abattre par les évènements. La paire de compositeurs Gelotte/Friden démontre qu’In Flames reste bel et bien en vie, avec une formule modernisée. A l’instar de ses compères suédois de The Haunted, la formation suédoise développe l’envie naturelle d’aller plus loin dans sa musique, au risque de décevoir, et cela est à mettre à leur crédit.

Les choses ont bien changé en Scandinavie, mais qui a dit en pire ?


Rédigé par : Choko | 15/20 | Nb de lectures : 16446