Déjà le septième album ? Crevindiou, que le temps passe vite. Je me souviens encore de l'époque où les albums d'In Extremo ont commencé à être distribués en France. Leur orientation musicale si particulière a fait pas mal parler les journaleux et il était de bon ton de glisser un album des allemands dans sa playlist mensuelle, histoire de bien figurer dans la jet-set métallique et de montrer qu'on est pas qu'un gros bourrin écervelé. Depuis, l'eau a coulé sous les ponts et les ambiances moyennageuses, l'incorporation de flûtes, de bombardes ou de cornemuses n'éveille souvent qu'un hochement de tête poli, la saturation ayant été atteinte depuis belle lurette. D'ailleurs, tout comme leurs compatriotes de Subway to Sally, les In Extremo ont au fil des albums, décidés de diminuer la quantité d'instruments traditionnels et de virer vers un métal quand même un peu plus classique. Si le résultat m'a plutôt déçu pour STS, il n'en est pas de même pour In Extremo qui, déjà avec son précédent disque "Sünder ohne Zügel" avait pondu un bien bon album de métal aux influences médiévales. Ce "Sieben" a d'ailleurs un gros penchant pour les gros riffs et le métalleux ne pourra qu'être enchanté de cette puissance guitaristique et on ne peut que reconnaître que ces petits gars là sont doués pour donner du groove à un morceau. Il suffit de se mettre l'excellent "Nymphezeit" pour avoir immédiatement envie de sauter dans tous les sens et ses accents dansants à la Saltatio Mortis ne pourront qu'enchanter les slammeurs patentés. La plupart des titres de ce "Sieben" sont d'ailleurs assez enlevés et on pourra citer quelques titres costauds comme "Madre deus", "Erdbeermund", "König Nimrod", "Albtraum", "Pferdesegen", "Segel letzen" ou le single "Küss mich". Les titres typiquement médievaux ne sont représentés que par "Melancholie" et "Davert-Tanz" et l'ambiance se calme un peu sur un très agréable et émouvant "Mein Kind", le progressif "Sagraga Taubar" ou "Ave Maria". Au niveau des arrangements, c'est comme d'habitude une vraie fourmillière de sonorités qui nous est présentée. En plus des instruments médiévaux, des petits touches d'électro, des passages de synthés discrets ou quelques bidouillages studio viennent agrémenter la charpente de morceaux souvent très simples mais aisément mémorisables. L'accent a véritablement été mis sur la rythmique et sur la puissance des compositions, peut-être au détriment de la recherche musicale dans laquelle ils excellaient auparavant. On peut même dire qu'on tient ici leur album le plus "Rammsteinien" et ceux qui ont lâché l'affaire depuis quelques albums risquent d'être surpris par le gros son de "Sieben". Je trouve pourtant ce disque un peu moins intéressant à long terme que ses prédécesseurs. Ne me demandez pas pourquoi, il m'a simplement moins marqué sur la durée.
On tient donc ici un bon disque fidèle aux préceptes de In Extremo, qui décevra un peu les vieux fans par son manque d'innovations et son côté frileux, qui ne contient pas de véritable tube mais qui confirme le groupe une fois de plus comme le maître de ce style. Il est indubitable que le véritable attrait de In Extremo se trouve plutôt du côté des concerts. Leur capacité a transformer une salle de concert en antre dédiée aux festivités ancestrales en font une valeur incontournable. Se contenter des albums ne suffira peut-être plus pour entretenir la flamme très longtemps. http://www.inextremo.com/


Rédigé par : Loufi | 14,5/20 | Nb de lectures : 8074