On le sait depuis la sortie de son premier album l’an dernier dans des conditions pas forcément optimales, IN ARKADIA est un groupe qui a faim et qui entend bien faire ce qu’il faut pour diffuser sa musique. Un an et demi après avoir terminé « Release The Shadow », c’est donc à « Blind Oppression » de voir le jour ; un deuxième album cette fois composé pour Théo, le guitariste-chanteur, qui avait dû pour le précédent s’approprier des compos destinées à un chant heavy. « Blind Oppression » n’est pourtant pas fondamentalement différent puisqu’il conserve les mélodies de guitares de son prédécesseur associées cette fois à un thrash death typé finlandais plus costaud.

Si vous êtes fans du SENTENCED époque « Amok », voire « Frozen », ce nouvel album des lyonnais devrait vous rappeler de bons souvenirs avec son mélange de mélodies viriles et de désenchantement. Les guitares passent de rythmiques modernes en allers-retours à des solos façon CHILDREN OF BODOM pas toujours indispensables mais dans l’ensemble bien foutus et surtout, bien adaptés aux compos. Le chant de Théo, moins linéaire que sur le premier album, accentue le côté finlandais d’IN ARKADIA, cette tonalité un poil rustre de bûcheron aux bras aussi épais que les troncs qu’il abat et dont le cœur est toujours emprunt d’une sorte de spleen poétique. « Blind Oppression » est un album facile d’accès, assez nerveux malgré les tempos peu élevés et ce, en grande partie grâce à des refrains énergiques à défaut d’être tous mémorisables. Ce qui n’est d’un autre côté par la vocation première de ce style, plus orienté sur les ambiances sombres que sur les charts pop. En ce sens, le groupe a fait du bon boulot en composant un album dont la froideur rythmique et dont la pesanteur des tempos est contrebalancée par des mélodies de guitare qui aèrent les compos sans en balayer la tristesse qui en est l’essence. Quelques accélérations font tout de même irruption de temps à autre, mais elles sont trop brèves, comme sur « Obso(u)lescence », pour changer l’atmosphère de l’album. D’autant que ce dernier morceau est peut-être le plus mélodique avec son premier couplet en chant clair et tous ses chorus de guitares.

IN ARKADIA marque des points avec ce second album en proposant quelque chose de plus mâture et ce, même au niveau de l’artwork, plutôt réussit. Cependant, le mastering de Mika Jussila (STRATOVARIUS, FURIA) ne suffit pas à dissimuler le manque d’arrangements des compos, qui sonnent trop dépouillées, trop autoprod encore. Du coup, on a souvent le sentiment d’un travail manquant de spontanéité et de musiciens ne parvenant pas à se libérer, trop concentrés sur leur jeu. Difficile de bien décrire cette impression, qui n’en gâche pas moins le rendu de « Blind Oppression » et fait ressortir ses défauts.


Rédigé par : Dungorpat | 13/20 | Nb de lectures : 10955