Il est des groupes, parfois, dont vous vous demandez pourquoi ils ne sont jamais parvenus jusqu’à vos oreilles…c’est en tout cas la question que je me suis posée dès la première écoute de ce nouvel album des canadiens de INTO ETERNITY (le quatrième tout de même). Passée l’habituelle intro, sombre à souhait, le premier véritable titre de "The scattering of ashes", "Severe Emotional Distress" (en écoute via le lien myspace ci-dessous) m’a littéralement scotché ! Rien de révolutionnaire pourtant : Un riff ultra classique, aux forts accents de heavy scandinave, suivi quelques secondes plus tard par une accélération à la double et d’une voix black alternant avec un chant clair très mélodique (avec un growl additionnel en fond, histoire d’enrichir un peu plus le tout). Le refrain, immédiatement mémorisé, revient tout au long du titre, entrecoupé de passages aux structures plus complexes que ne le laissait présager l’ouverture du morceau. Alors, je vous le concède, cette description un peu fourre-tout a de quoi dérouter…mais elle est à l’image du groupe. Allez donc coller une étiquette à un combo pareil, qu’on pourrait aussi bien qualifier de power-heavy, de prog, de death (voire techno-death), et même de black par instants.

Le moins que l’on puisse dire de INTO ETERNITY, c’est que le groupe ne s’est pas cantonné dans un registre. Vous en connaissez beaucoup, vous, des groupes capables de faire cohabiter un chant black, un autre death, des hurlements halfordiens et un chant clair des plus mélodieux (dans ce dernier cas, il s’agit en fait de plusieurs couches de voix claire superposées) : un titre comme "Out" en est la parfaire illustration. Et que dire de "Pain through breathing" ? Un véritable hymne power mélodique ! Du moins sur le refrain, car pour le reste du morceau, on est plus proche du death technique. Et les exemples de ce type foisonnent sur cet album…

Et malgré toute cette richesse, plusieurs titres ressortent clairement d’une première écoute, si bien qu’on se surprend à entonner quelques passages dès la deuxième. Et ça ne fait qu’empirer par la suite. C’est bien simple, depuis plusieurs semaines, ce disque est devenu mon album de chevet. Le secret d’une telle réussite ? Des parties instrumentales relativement complexes alternant avec des plans très accrocheurs enrobés de mélodies extrêmement efficaces (bien que parfois prévisibles). En un peu plus de 41mn, tout est dit…il ne reste plus qu’à appuyer sur la touche "repeat".

Le risque de ce type de réalisation, c’est, comme on dit, "de ne pas trouver son public". Pourtant, je suis convaincu que tout amateur d’un des styles cités ici a des chances de trouver son compte sur ce disque.

Assurément un de mes albums préférés sortis cette année !


Rédigé par : Sentenced | 17,5/20 | Nb de lectures : 15089