Groupe japonais formé en 1991, Intestine Baalism évolue dans un Death Metal fortement teinté de ‘A l’ancienne’ (dit Old School pour les puristes).
J’avoue sans honte ne pas connaître ce groupe (mais je ne pense pas être le seul : qui d’entre vous a acheté en ’94 leur première démo ?), c’est donc avec une oreille vierge de tout a priori que je me suis lancé dans l’écoute de cet opus. Seiji, le leader du groupe, est plutôt du genre motivé et acharné ; en effet, moults problèmes de line-up et autres ‘unexpected troubles’ vont contraindre les Japonais à attendre près de 6 ans entre la sortie de leurs 2 premiers opus, puis à nouveau 5 ans avant le suivant. Paru en 2008, ‘Ultimate Instinct’ est donc la troisième offrande du groupe depuis leur formation, et prétend être un concept album (concept qu’il ne m’aura pas été offert d’appréhender, la feuille promo ne contenant ni parole, ni descriptif...)

Les Japonais tapent dans le Death Old School, donc, pas spécialement brutal, aux antipodes même des récentes recherches absolues de brutalité paroxysmique, qui s’oriente avant tout sur des riffs mélodieux et des rythmes souvent mid-tempos, et parfois blastés et plus speed.
Tout d’abord, le son des guitares, bien grave et gras, saute aux oreilles, apportant d’agréables relents d’Entombed (époque ‘Left Hand Path’) ou de Grave (comme le son). Clairement Old School, encore une fois, mais ce grain particulier donne un cachet pas dégueu aux compos.
Les riffs, teintés de Heavy ou de Thrash, apportent une bonne dose de mélodie et s’accouplent plutôt bien aux tempos. De nombreux solos parsèment chaque titre, et renforcent ce côté mélodique que l’on trouve souvent chez les groupes de Black/Death. Certains riffs font furieusement penser à quelques groupes typiquement Black, tandis que d’autres évoquent plutôt la scène suédoise plus récente.

Autre parallèle avec la frange Black, la voix de Seiji (qui en plus de composer et de jouer de la gratte, joue aussi les sopranos) flirte souvent avec les hurlements chers à nos amis trve (d’où le lien avec Baal dont est peut-être tiré le patronyme du groupe). La moitié des titres le voit officier dans un registre typiquement Death, guttural et grave, tandis que sur l’autre moitié des compos, se sont les hurlements aigus et donc fortement teintés Black qui prennent le pas. Heureusement, tous les titres ne sont pas segmentés de cette façon, et Seiji prend un malin plaisir à alterner ses hurlements de façon plus régulière et sensée. Malheureusement, bien qu’expressifs, ses hurlements de caniche sont rapidement saoulants, et je n’aime pas trop lorsqu’il jappe au nez ainsi, préférant ses cris bien graves.

Le rythme est souvent mid-tempo, mais n’oublie heureusement pas d’aller régulièrement taper dans les blasts-beats bien Death, via de fulgurantes accélérations, aérés par de nombreux autres passages plus posés.
Les musiciens maîtrisent leurs instruments, et jouent leur partition sans fausse note.

Bien foutu, plaisant, Old School : mais il manque tout de même un petit quelque chose pour s’emballer et s’extasier de façon dithyrambique. Les titres sont assez prévisibles, et malencontreusement un peu vides. La noirceur et la qualité des compos ressortent assez bien, mais l’ennui aussi, malheureusement.
Peut-être ne suis-je pas le meilleur client pour cet opus après tout ; mais ce ‘Ultimate Instinct’ s’apparente encore trop à un patchwork d’influences assemblées sans trop de personnalité. Bien qu’assemblé avec talent, ça n’en reste pas moins qu’un assemblage, non dénué de qualité, mais pas assez accrocheur.
Nippon ni mauvais, donc.


Rédigé par : ..::Ju::.. | 13/20 | Nb de lectures : 10602