Sans parler de ‘mode’ – allez va, je changerai peut-être d’avis le jour où DEATH BREATH jouera en tête d’affiche au Zénith de Paris – ce qui est bien avec la donc ‘tendance’ old-school qui sévit actuellement dans la scène death-metal underground, c’est qu’elle permet un certain nombre de raccourcis. Pas besoin de bosser trop vos instruments (il suffit de dire que vous recherchez ‘l’authenticité plutôt que la technique’) ni d’essayer d’être original, (là l’excuse royale reste l’indémodable ‘on s’en fout d’être original, on veut juste jouer le death que l’on aimerait entendre’) et encore moins de se payer un gros studio à 5 000 brouzoufs la journée. Non, si on est assez malin et surtout assez paresseux, on peut se contenter d’aller enregistrer chez un pote, de piquer aux autres tous leurs plans et de sortir le tout sur un label polonais complètement inconnu… Et mon petit doigt, ainsi que toutes ces heures passées à m’ingurgiter du gros death old-school suédois, me suggérent que c’est exactement ce que les petits gars d’INTESTINAL se sont dits.

Complètement inconnus au bataillon et sortant de nulle part, ces quatre musicos se cachant derrière des pseudonymes ridicules (‘Lord Gorecunt’, ‘Testicular Mutilation’ et j’en passe) sont comme leurs potos de SINNERS BURN de petits filous. On sent les puristes mais hélas, ils ont juste oublié qu’être fans ne suffisait pas. Alors oui, en enregistrant chez leur copain Claes Holmberg (bassiste et producteur de TORMENTED) qui leur a concocté un son bien graisseux, et en gardant les choses assez simples et sans fioritures, ils ont limité la casse et pourraient même avec un peu de chance récupérer quelques fans de PAGANIZER déçus par la (très relative) baisse de productivité de leur idole ces derniers mois. Sauf que sous leurs couches de guitares croustillantes, pas une seule véritable idée ne pointe le bout de son nez, même putréfiée. Rien que cette pochette en noir et blanc ou ces paroles clichés au possible manquant totalement d’humour noir (au contraire des productions RAZORBACK par exemple) soulignent le manque cruel d’imagination d’un ‘Human Harvest’ qui aurait mieux fait de se contenter de sortir sous format démo, genre à 200 exemplaires. Soit le nombre quasi-exact de personnes de par le monde risquant d’être intéressées par ce sous-GRAVE de seconde zone. Et encore, je suis gentil…


Rédigé par : Olivier 'Zoltar' Badin | 07/20 | Nb de lectures : 11873