Autant mettre d’emblée les pieds dans le plat, si vous ne supportez ni ICED EARTH ni IRON MAIDEN, il n’est peut-être pas utile d’aller plus loin dans cette chronique… Si par contre la révélation récente de l’artwork et de la date de sortie du prochain EP d’ICED EARTH vous font trépigner d’impatience et que vous n’arrivez plus à mettre la main sur vos CD du groupe, INTENSE pourra peut-être apaiser cette tension qui vous ronge.

Avant de continuer, faites donc un tour sur leur page MySpace ou dans la section « Music-Discography-As Our Army Grows » du site officiel (cf. liens au bas de la chro), vous y trouverez respectivement un titre en entier et un lecteur proposant des extraits de chaque morceau qui illustreront de la meilleure façon qui soit mes propos. Bien sûr, il est toujours dommage de ne considérer un groupe ou un album que comme une somme d’influences, aussi prestigieuses soient-elles. Dans le cas d’INTENSE, il est cependant difficile de faire autrement tant les Anglais s’attachent à obéir à la lettre aux préceptes dictés par le grand prêtre de la rythmique qui déboîte et de la mélodie qui fait chialer les barbus tatoués, Jon Shaffer. Intros acoustiques, rythmiques en aller-retours à la METALLICA, riffs/chorus à la MAIDEN, structures de chansons progressives avec un premier couplet-ballade suivi d’une explosion de guitares, voix chaude à la Matthew Barlow (« Watching Over Me » oups !!! « Insanity’s Call », pardon), trilogie en fin d’album… Y z’auraient voulu se faire passer pour ICED EARTH qu’y s’y seraient pas pris autrement !

Si le premier réflexe est de disséquer chaque note de « As Our Army Grows » et d’y chercher son origine dans un des albums des groupes susmentionnés, il faut bien admettre dès le troisième titre, « Our Last Hope », que si peu original soit-il, INTENSE sait écrire de bonnes chansons, pas loin d’être aussi poignantes que celles de qui vous savez, et il en faudrait peu (un Sean Hetherington plus impliqué au chant, une pointe de sensibilité supplémentaire dans les parties calmes, une touche personnelle) pour qu’il devienne plus qu’un ersatz d’ICED EARTH. Comme « Second Sight », sorti il y a trois ans, le petit dernier navigue entre thrash américain mélodique et heavy metal bien burné imprégné d’ambiances chères à MAIDEN (« You Die Today », « Our Last Hope »), les tempos sont plutôt énergiques et variés dans l’ensemble, sans être excessivement rapides. Neil Ablard fait néanmoins un gros boulot à la batterie avec son jeu de double pédale en gonflant les rythmiques de guitares quand l’humeur est à l’agression, ce qui donne un côté rentre-dedans plus marqué que si les accélérations étaient franches. A la manière d’un NEVERMORE, que les membres du groupe citent également parmi leurs formations favorites.

Difficile de dire si l’armée d’INTENSE va continuer à grossir, ni même si elle a déjà commencé, mais je dois avouer que cette découverte s’avère au final pas si inutile que je le craignais. J’ai commencé par lui reprocher, comme beaucoup le feront ou l’ont déjà fait je pense, de sonner comme un sous-ICED EARTH, mais plusieurs refrains ont fini par s’enraciner dans ma caboche d’indécrottable grincheux (« Our Last Hope », « Insanity’s Call », « Fear Is Not Enough ») et je n’ai pas mis bien longtemps à tronçonner comme un possédé les cordes d’une guitare imaginaire en balançant dans un micro tout aussi imaginaire tout ce que j’avais dans les poumons (bien réels eux, les voisins peuvent en témoigner). Sean Hetherington n’est pas Matt Barlow, loin de là, et malgré les similitudes il ne faudra surtout pas attendre de « As Our Army Grows » autre chose qu’un groupe « à la » honnête qui devra s’affranchir de ses influences s’il veut un jour véritablement percer, mais si vous choisissez de leur laisser leur chance, vous aurez entre les mains un album en forme d’amuse-gueule idéal pour patienter jusqu’en juin…


Rédigé par : Dungorpat | 13/20 | Nb de lectures : 11473