C’est en plein revival Holy Terror que revient INTEGRITY, papa d’un genre qu’il a créé de toutes pièces. Depuis « To Die For », leur dernier album qui date de 2003, plusieurs bandes de jeunes zazous se sont lancé à l’assaut du trône du Roi Dwid. Les précurseurs s’appelaient Length Of Time, les nouveaux venus, et plus virulent challengers, se nomment Pulling Teeth et Rise And Fall. Comment Dwid allait-il réagir face à ses « enfants » ? Eh ben avec force et fermeté. INTEGRITY revient avec « The Blackest Curse » qui se place dans la droite lignée de ses meilleures livraisons. Ni plus, ni moins. Il y avait « Seasons In The Size Of Days », « System Overload » et « Those Who Fear Tomorow », il faut maintenant ajouter « The Blackest Curse » au panthéon du groupe. Le plus belge des Ricains vient de livrer ce qu’on appelle vulgairement un putain d’album hardcore.

Pour ceux qui ne le savent pas, le Holy Terror est un mix de hardcore et de thrash couplé à une imagerie sombre, satanique et apocalyptique. Un casquette avec un pentagramme et un marcel des Cavs de Clevo floqué 666. Voilà pour résumer fortement. Qu’est-ce qui fait de « The Blackest Curse » l’égal des plus grands albums du groupe. La prod déjà, moderne et plus puissante que par le passé mais qui a su conserver le grain et le son typique du groupe. Ce mélange de saleté, de noirceur et puissance metal. Dès les première notes de « Process Of Illumination » on est replonge dans le son de « System Overload » avec ce riff d’introduction à la fois noir et plein d’un groove vicelard. Vocalement Dwid tient la forme et grogne mieux que jamais, à croire que, ces sept dernières années, il a passé son temps à avaler de la limaille de fer à chaque repas. Clairement un mec à qui t’as pas envie de chercher des noises. « Simulacra » s’ouvre sur un solo de gratte avant d’embrayer sur le riff thrash que Slayer rêve de balancer depuis 10ans. Et on a toujours l’impression que les gars de Cleveland, Belgique, font ça sans vraiment se forcer, juste avec l’envie de montrer qu’ils sont toujours bien là. Le groupe fait dans l’agression, entre hardcore, thrash et punk (« Learn To Love The Lie » et ses grattes à la Black Flag) depuis le début des hostilités mais ce qui a fait la réputation du groupe ce sont aussi ces longs titres semi acoustiques fleurant bon l’odeur du napalm au petit matin. Après avoir terrassé tout le monde, Dwid met la chair de poule à l’assistance avec l’impeccable « Before The Vvorl Vvas Young » et ses relents de fin de civilisation, de monde en ruines et bâtiments en fumée. Magistral. Viens que Mr Hellion te serre dans ses gros bras musclés.

Les musiciens passent mais Dwid reste le seul maître à bord. Les modes passent mais INTEGRITY résiste encore et toujours. Bien que fidèle à ce qu’on attend d’un album du groupe et pas surprenant pour un sou, « The Blackest Curse » est un album riche et étonnamment direct, presque catchy comme le prouve « The Last Great Seance », dansant et bâti sur une rythmique pleine de patate. L’album supporte les écoutes répétées et tient la route sur la longueur, pas le genre de skeud qui en met plein la vue avec une prod en béton armé avant de se dégonfler aussi sec au bout d’une semaine bien que la dernière partie (entre « Before The Vvorld Vwas Young » et « Invocation Of The… ») accuse une petite, toute petite baisse de régime mais le final du disque nous rappelle pourquoi on aime le groupe. Parce que c’est un groupe à part, différent, un groupe qui a son univers, souvent copié mais rarement égalé, un groupe qui a toujours fait ce qu’il a voulu sans rien demander à personne et parce ce groupe possède Dwid. Ou est-ce Dwid qui possède ce groupe. Un peu des deux très certainement.

Si INTEGRITY a toujours eu pour habitude de balancer tout et n’importe quoi (lives moisis, inédits faisandés, compiles périmées etc, etc.) pour ravir les fans, cette fois ils ont fait les choses bien et ne se foutent pas de la gueule du monde. Une chose est certaine : on a vraiment bien besoin d’un INTEGRITY en pleine forme pour venir nous rappeler dans quel monde pourri on vit. Fini de plaisanter les amis, papa est de retour à la maison et ça va barder. Encore une fois.


Rédigé par : Seb On Fire | 16/20 | Nb de lectures : 14359