INSOMNIUM - Shadows of the Dying Sun (Century Media) - 08/10/2014 @ 07h40
Plus le temps passe, plus je suis exigeant… Qui plus est avec un groupe comme INSOMNIUM, au talent indéniable et aux aptitudes incroyables…
Depuis leurs débuts, le groupe n’a cessé d’avancer, d’évoluer, et de progresser. Pour atteindre l’acmé artistique, voir l’apothéose, sur leurs deux albums ‘Above The Weeping World’ et ‘Accross The Dark’, des perles de Death Mélodique comme seuls les suédois (ou presque) savent le faire.
Mais, sans être mauvais, loin de là, c’est bien le dernier album en titre, ‘One For Sorrow’, qui a cristallisé la majeure partie des déceptions et quolibets, faisant figure d’album faible, trop facile ou moins inspiré…
INSOMNIUM n’est pas infaillible, l’ascension au sommet est semée d’embûches, et leur dernier opus l’a prouvé. Mais la bande à Ville est de retour, avec son 6ème album.
Et cette facilité, que l’on espérait passagère, semble, étrangement, se résorber. Comme une maladie chronique, un cancer véreux, que les chimiothérapies parviendraient à détruire, la banalité et la facilité, ont déserté notre INSOMNIUM pour laisser (de nouveau) place à une créativité furieusement attractive.
Comme un lien indicible entre les différentes périodes du groupe, ‘Shadows of the Dying Sun’ s’apparente à un bilan musical de plus de 15 années de présence sur la scène Death mélodique.
Plus qu’un nouvel album : une renaissance.
On retrouve avec ‘Shadows of the Dying Sun’ les cavalcades furieuses et la rage maîtrisée des débuts. On retrouve les leads enflammés et mélancoliques, qui subliment les morceaux. On retrouve l’équilibre fragile et fugace de ‘Accross The Dark’, où l’efficacité et les mélodies s’agencent avec la puissance du Death. On retrouve les émotions et les ambiances sombres de ‘Above the Weeping World’, renforcées par des accords mélodieux irrésistibles.
Mais plus qu’un assemblage réussi de fragments du passé, ‘Shadows of the Dying Sun’ est avant tout cohérent et logique, unit autour d’une forme de spleen qui enrobe l’album et l’auditeur en retour.
L’ambiance véhiculée tout au long des 56 minutes procure des frissons et renforce l’adhésion et l’addiction à cet album. Il émane des riffs, électriques et acoustiques, une force qui captive l’auditeur, et facilite grandement l’assimilation de l’album.
INSOMNIUM assume totalement ce qu’il est, et avance (enfin) sans se préoccuper du regard extérieur. Il est ce qu’il est, et ne cherche plus à paraître ce qu’il n’est pas.
Il en résulte des morceaux tour à tour percutants et envoûtants, aventureux et directs. Que ça soit dans le déroulement des titres comme dans l’agencement rythmique, INSOMNIUM ose et assume son identité.
Le groupe passe sans soucis des blast-beats teigneux ponctués de leads accrocheurs aux passages acoustiques et apaisants, sans l’ombre d’une hésitation, et surtout avec une fluidité qui rend ‘Shadows of the Dying Sun’ extrêmement intéressant.
INSOMNIUM va mieux, c’est indéniable. Il est techniquement irréprochable, émotionnellement expressif, et sa maîtrise instrumentale nous éblouit.
Le groupe a retrouvé du mordant, tant dans les riffs efficaces que dans les cris rauques et puissants de Niilo, et c’est incontestablement un plaisir que d’entendre de nouveau des morceaux hargneux, violents et percutants, sublimés par l’aspect mélodique et entraînant.
Aborder ici l’album titre par titre serait à la fois vain et réducteur, tant la diversité du mode d’expression et les ambiances lourdes et grises subliment l’album.
Rapidité et violence côtoient apaisement et mélancolie au sein d’un même morceau, sans qu’aucune anicroche ne vienne ternir le ressenti. Ville a conservé quelques passages chantés en voix claire, mais ceux-ci se comptent sur les doigts d’une main. Et le groupe a grandement privilégié les hurlements profonds et graves du bassiste comme mode d’expression, apportant un aspect frontal et sombre fort appréciable.
Tout semble embelli sur cet album, des riffs imparables au chant, de la Prod parfaitement équilibrée et puissante aux ambiances éthérées et éplorées. Et ce, malgré quelques fragrances de facilité ou de redite, sur certains titres...
Jamais l’équilibre entre violence et apaisement n’a été aussi fort, jamais la fragilité de l’instant et la subtilité de l’antagonisme entre Death et mélodies n’auront été aussi poignantes. Plus que jamais, INSOMNIUM a su magnifier son style, le complexifier tout en le rendant plus accessible, créant un cocon à la fois inquiétant, séduisant et hypnotisant, dans lequel l’auditeur aime se perdre et se laisser absorber.
‘Shadows of the Dying Sun’ regorge de détails et de subtilités, tant dans les orchestrations et claviers que dans les variations rythmiques, qui subliment le style du groupe.
Avec, toujours, en toile de fond, cette volonté de rendre les titres facilement assimilables au travers de riffs totalement ancrés dans la tradition du Death Mélodique, et sublimés par la touche du groupe.
Dans le langage populaire, on appelle ça un coup de génie.
Bravo, et merci pour cette petite heure envoûtement intense addictif.
Eh ben... Quelle chronique !!! Très belle tirade et en plus parfaitement juste. Cet album est un enchantement et une fois que l'on appuie sur "play" impossible d'en sortir. A la diffusion de "while we sleep" j'avais très peur en constatant la présence de voix claires dont j'avais peur qu'elles soient omniprésentes. Mais point du tout. D'une part elles sont effectivement très peu présentes mais en plus s'intègrent magnifiquement aux compositions. Bref, je ne vais pas réécrire une deuxième chronique, tout y est déjà.
Cet album est le chef d'oeuvre d'Insomnium, rien de moins. Et un des meilleurs de Melodeath de ces dernières années.
Floyderz Membre enregistré
Posté le: 08/10/2014 à 09h37 - (113901)
Ca m'a donné envie cette chronique! j'ai toujours Dark Tranquillity à l'esprit quand j'écoute ce groupe et je me dis qu'ils ont repris les choses où DT les avait arrêté après Projector...Très bonne nouvelle donc que cette nouvelle offrande!
lolo IP:92.103.133.164 Invité
Posté le: 08/10/2014 à 09h49 - (113902)
Très bon album en effet.
En revanche, je ne partage pas l'avis sur son prédecesseur, que je trouve tout aussi bon (et meilleur qu'Across the Dark, qui fait selon moi figure de brouillon pour les deux albums suivants). Et je n'ai pas l'impression qu'il ait été aussi conspué que le chronique l'indique...
hammerbattalion Membre enregistré
Posté le: 08/10/2014 à 10h03 - (113903)
Floyderz@ c'est exactement çà!
Excellent album, comme d'hab. Je n'ai pas vu non plus trop de trucs négatifs sur le précédent.
J'apprécie de plus en plus tes kros ..::Ju::..N'y vois aucune ironie!
JTDP Membre enregistré
Posté le: 08/10/2014 à 10h11 - (113904)
Pour ma part je n'avais pas trouvé "One for sorrow" foncièrement mauvais mais (et en cela je rejoins .:Ju:.) tout de même moins bon qu'"Across the dark". En fait, depuis leur premier album Insomnium avait toujours évolué et s'était amélioré d'album en album. "One for sorrow" incarnait une certaine forme de redite par rapport à "Across the dark". Enfin en tout cas je trouve. Avec "Shadows of the dying sun", et comme le dit très bien .:Ju:. encore une fois, ils ont réussi à faire un condensé de tout ce qui faisait jusqu'ici leur force (à savoir ambiance mélancolique, mélodie envoûtante, growls et riffs death puissant) pour finalement arriver à se transcender et à accoucher d'un album qui les fait entrer dans le panthéon des maîtres du genre !
Bon, mon propos est assez dithyrambique mais j'ai vraiment adoré cet album ! :-)
Floyderz Membre enregistré
Posté le: 08/10/2014 à 11h32 - (113906)
Sur One for Sorrow, le diptyque d'intro "Inertia/Trough the shadows" est quand même un sommet du genre!
JTDP Membre enregistré
Posté le: 08/10/2014 à 11h53 - (113907)
Ah oui attention, il y a de très bons morceaux sur One for sorrow aussi (je lui met un petit 14-15/20). Mais il y a également quelques titres plus faibles, plus que d'habitude en tout cas pour Insomnium, et qui me font un peu décrocher.
gothenburg Membre enregistré
Posté le: 08/10/2014 à 11h55 - (113908)
le digne successeur de Above the weeping world. Production naturelle plus puissance naturelle, des compositions simples mais efficaces et parfois assez inspirées. Les deux albums entre ces deux derniers n'étaient qu'égarement.
gothenburg Membre enregistré
Posté le: 08/10/2014 à 12h01 - (113909)
@ JTDP : excellent l'avatar haha
JTDP Membre enregistré
Posté le: 08/10/2014 à 12h39 - (113910)
@gothenburg : héhé merci ! ;-)
tarnow Membre enregistré
Posté le: 08/10/2014 à 17h57 - (113916)
Je dis oui !
Pendant que l'ancien dieu du death melo se morfond dans une sorte de pop rock sans âme, INSOMNIUM revient à ce qu'il sait faire de mieux : du pur death melo, puissant, jouissif et bien produit !
Quel come back !!!
..::Ju::.. Membre enregistré
Posté le: 08/10/2014 à 22h59 - (113918)
Merci beaucoup pour vos retours, c'est sympa, et ça ne me laisse pas indifférent...
Je suis totalement en phase avec JTDP : j'aime bien "One For Sorrow", mais je le trouve inférieur à "Accorss The Dark", notamment sur certains titres et certaines mélodies trop faciles, pas assez émotives ou poignantes.
J'ai encore réécouté "Shadows of The Dying Sun" hier, il s'approche de la perfection, tant dans les ambiances que dans les émotions. On y retrouve de l'agressivité et de la mélancolie, et il y a une osmose entre toutes ces facettes. A confirmer ou infirmer dans, disons, 2 ans, mais pour l'instant C'est de loin mon album préféré d'INSOMNIUM ! La classe.
gardian666 Membre enregistré
Posté le: 08/10/2014 à 23h49 - (113919)
Excellent chronique, excellent album, je ne m'en lasse pas, de nombreux passages fabuleux qui me donnent la chair de poule dans de bien nombreuses situations.
hammerbattalion Membre enregistré
Posté le: 09/10/2014 à 08h52 - (113922)
Par contre, sans faire mon rabat joie, je mets un petit bémol sur la prod, un son à la Amorphis, clair et puissant, et là, vraiment on friserait la perfection.
Floyderz Membre enregistré
Posté le: 09/10/2014 à 09h33 - (113924)
Ecouté complet hier au casque, et franchement c'est une pépite! le son me va bien et de nombreuses mélodies sont franchement superbes! je revendique encore plus mon sentiment de filiation à Dark Tranquillity période Projector/Haven, mais avec sa propre personnalité!
A l'haure où ses derniers sont quand même moins inspirés qu'il y a dix ans, et que la bande à Anders se fourvoie immuablement dans la bouse, je suis bien content d'avoir quelque chose de cette qualité à me mettre dans les oreilles!
Le roi est mort, vive le roi?
JTDP Membre enregistré
Posté le: 09/10/2014 à 12h49 - (113927)
@.:Ju:. : concernant "One for sorrow" c'est tout à fait ça et d'accord aussi avec toi sur la durée de vie de cette oeuvre magistrale. Ils auront fort à faire pour le prochain album, car faire aussi bien voire mieux que celui-ci va être difficile...
Kairos IP:86.220.180.215 Invité
Posté le: 11/10/2014 à 15h57 - (113967)
Juste regardé le clip, je n'ai pas entendu où étaient les riffs imparables et efficaces.
Tout cela est bien exécuté, c'est sucré mais entendu 100 fois et pas très intéressant au final.
A moins que le clip ne soit pas représentatif de l'album
gothenburg Membre enregistré
Posté le: 12/10/2014 à 00h56 - (113970)
@ JTDP: ce n'est que mon avis mais faire mieux que celui ci, c'est déjà fait. Above The weeping world pour moi c'est l'apotéose, les ambianves sont ouf, les compos sont toutes super fouillées, y'a de rien de facile mais malgré les structures bien taffées, c'est super efficace et émouvant. y'a même une ou deux morceaux de 8 minutes ou pratiquement tout est efficace du début à la fin.
Pour moi ça restera le gros truc qu'ils auront fait. Après c'est mon avis, mais je trouve ça dommage que certaines personnes ne le mentionnent pas comme s'ils étaient passés à côté de ce qu'il est vraiment
JTDP Membre enregistré
Posté le: 13/10/2014 à 16h34 - (113983)
@gothenburg : "above the weeping world" est un excellent album au même titre que "across the dark" d'ailleurs. Il y a véritablement plusieurs pépites et classiques du groupe sur ce disque ("Change of heart", "At the gates of sleep", "In the groves of death" par exemple) mais je lui trouve "shadows of the dying sun" quand même supérieur. Ce dernier n'est peut-être pas fondamentalement meilleur en terme de composition, mais je trouve l'ambiance générale bien plus fouillée et plus prenante de bout en bout. J'ai la sensation qu'avec ce disque ils ont vraiment franchi un palier décisif et qu'ils sont parvenu à faire une vraie oeuvre homogène, ce qui n'est, je trouve pas forcément le cas avec leur précédent. Malgré d'excellent titres et morceaux sur chaque.
De toute façon leur disco est pour moi quasi parfaite (à part peut-être "one for sorrow" comme je l'ai dit plus haut et "in the hall of awaiting" qui souffre des erreurs de jeunesse d'un premier album). On pourrait aussi parler de "Since the day it all came down" pour lequel j'ai une tendresse particulière (Raaa...cette intro suivi du titre éponyme !!!)
Bref on pourrait en parler des heures de leur disco sans forcément être d'accord et en les trouvant quand même géniaux. Et c'est ça qui est bon ! :-)
gothenburg Membre enregistré
Posté le: 17/10/2014 à 15h47 - (114137)
ouais je suis d'accord, pour l'affaire de supériorité de toute façon c'est une question d'expérience personnelle et de vision donc bon.
Mais c'est clair que les deux albums avant ce dernier sont décevants, je les ai à peine écouté c'est pour dire! il y avait cette absence d'âme qu'on retrouve ici.
Toutefois c'est vrai que sur Above il y avait un exercice de style qui bénéficiait d'un aspect un peu foufou qui ici semble plus maitrisé d'où le fait que tu le trouve plus efficace de bout en bout, j'ai aussi ce sentiment. D'ailleurs les ambiances sont plus homogène ici, car même si le patchwork était assez assombri sur Above, il y avait des expérimentation qui rendait le tout plus discernable genre in the groves of death que beaucoup rapprochent à du opeth. Mais bon j'ai tellement de plaisir à retrouver des mélodies comme sur at the gates of sleep que c'est difficile de me défaire de l'album en question.
Sinon pour le vieux cd, je trouve qu'ils sont à part, car le côté super naïf des compos font justement tout le charme, tu mattes les pochette du premier et de since the day et dès les premières notes, les images prennent forme, on est tout de suite emporté dans l'univers, sans chercher à diagnostiqué une erreur par-ci par-là. Ils auront toujours cette saveur particulière et tant mieux.
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Depuis leurs débuts, le groupe n’a cessé d’avancer, d’évoluer, et de progresser. Pour atteindre l’acmé artistique, voir l’apothéose, sur leurs deux albums ‘Above The Weeping World’ et ‘Accross The Dark’, des perles de Death Mélodique comme seuls les suédois (ou presque) savent le faire.
Mais, sans être mauvais, loin de là, c’est bien le dernier album en titre, ‘One For Sorrow’, qui a cristallisé la majeure partie des déceptions et quolibets, faisant figure d’album faible, trop facile ou moins inspiré…
INSOMNIUM n’est pas infaillible, l’ascension au sommet est semée d’embûches, et leur dernier opus l’a prouvé. Mais la bande à Ville est de retour, avec son 6ème album.
Et cette facilité, que l’on espérait passagère, semble, étrangement, se résorber. Comme une maladie chronique, un cancer véreux, que les chimiothérapies parviendraient à détruire, la banalité et la facilité, ont déserté notre INSOMNIUM pour laisser (de nouveau) place à une créativité furieusement attractive.
Comme un lien indicible entre les différentes périodes du groupe, ‘Shadows of the Dying Sun’ s’apparente à un bilan musical de plus de 15 années de présence sur la scène Death mélodique.
Plus qu’un nouvel album : une renaissance.
On retrouve avec ‘Shadows of the Dying Sun’ les cavalcades furieuses et la rage maîtrisée des débuts. On retrouve les leads enflammés et mélancoliques, qui subliment les morceaux. On retrouve l’équilibre fragile et fugace de ‘Accross The Dark’, où l’efficacité et les mélodies s’agencent avec la puissance du Death. On retrouve les émotions et les ambiances sombres de ‘Above the Weeping World’, renforcées par des accords mélodieux irrésistibles.
Mais plus qu’un assemblage réussi de fragments du passé, ‘Shadows of the Dying Sun’ est avant tout cohérent et logique, unit autour d’une forme de spleen qui enrobe l’album et l’auditeur en retour.
L’ambiance véhiculée tout au long des 56 minutes procure des frissons et renforce l’adhésion et l’addiction à cet album. Il émane des riffs, électriques et acoustiques, une force qui captive l’auditeur, et facilite grandement l’assimilation de l’album.
INSOMNIUM assume totalement ce qu’il est, et avance (enfin) sans se préoccuper du regard extérieur. Il est ce qu’il est, et ne cherche plus à paraître ce qu’il n’est pas.
Il en résulte des morceaux tour à tour percutants et envoûtants, aventureux et directs. Que ça soit dans le déroulement des titres comme dans l’agencement rythmique, INSOMNIUM ose et assume son identité.
Le groupe passe sans soucis des blast-beats teigneux ponctués de leads accrocheurs aux passages acoustiques et apaisants, sans l’ombre d’une hésitation, et surtout avec une fluidité qui rend ‘Shadows of the Dying Sun’ extrêmement intéressant.
INSOMNIUM va mieux, c’est indéniable. Il est techniquement irréprochable, émotionnellement expressif, et sa maîtrise instrumentale nous éblouit.
Le groupe a retrouvé du mordant, tant dans les riffs efficaces que dans les cris rauques et puissants de Niilo, et c’est incontestablement un plaisir que d’entendre de nouveau des morceaux hargneux, violents et percutants, sublimés par l’aspect mélodique et entraînant.
Aborder ici l’album titre par titre serait à la fois vain et réducteur, tant la diversité du mode d’expression et les ambiances lourdes et grises subliment l’album.
Rapidité et violence côtoient apaisement et mélancolie au sein d’un même morceau, sans qu’aucune anicroche ne vienne ternir le ressenti. Ville a conservé quelques passages chantés en voix claire, mais ceux-ci se comptent sur les doigts d’une main. Et le groupe a grandement privilégié les hurlements profonds et graves du bassiste comme mode d’expression, apportant un aspect frontal et sombre fort appréciable.
Tout semble embelli sur cet album, des riffs imparables au chant, de la Prod parfaitement équilibrée et puissante aux ambiances éthérées et éplorées. Et ce, malgré quelques fragrances de facilité ou de redite, sur certains titres...
Jamais l’équilibre entre violence et apaisement n’a été aussi fort, jamais la fragilité de l’instant et la subtilité de l’antagonisme entre Death et mélodies n’auront été aussi poignantes. Plus que jamais, INSOMNIUM a su magnifier son style, le complexifier tout en le rendant plus accessible, créant un cocon à la fois inquiétant, séduisant et hypnotisant, dans lequel l’auditeur aime se perdre et se laisser absorber.
‘Shadows of the Dying Sun’ regorge de détails et de subtilités, tant dans les orchestrations et claviers que dans les variations rythmiques, qui subliment le style du groupe.
Avec, toujours, en toile de fond, cette volonté de rendre les titres facilement assimilables au travers de riffs totalement ancrés dans la tradition du Death Mélodique, et sublimés par la touche du groupe.
Dans le langage populaire, on appelle ça un coup de génie.
Bravo, et merci pour cette petite heure envoûtement intense addictif.
Rédigé par : ..::Ju::.. | 17/20 | Nb de lectures : 14005