Que de changement chez INSANIA (les Suédois, pas les Allemands) depuis le précédent album. On avait quitté avec “Fantasy” un clone d'HELLOWEEN, de GAMMA RAY, et d'ANGRA période “Angels Cry” et qu'est-ce qu'on retrouve aujourd'hui? Je vous le donne en mille. Un clone d'HELLOWEEN, de GAMMA RAY et d'ANGRA période “Angels Cry”.
En écoutant le quatrième album d'INSANIA, on ne peut s'empêcher de repenser à ce que l'on écrivait en chroniquant la démo de GOD DAMN, à tous ces groues qui ont construit toute une carrière sans pour autant posséder la moindre once d'originalité. INSANIA fait partie de cette étrange catégorie de groupes qui sévit malheureusement tout particulièrement en matière de Heavy Metal (et notamment en matière de Heavy-Speed).
Et le pire dans tout ça, c'est que ça marche puisque beaucoup de gens s'en contentent, voire même en redemandent... On peut donc difficilement leur jeter la pierre mais on ne peut s'empêcher tout de même de trouver un peu triste le fait de n'être toujours, et ceci après plusieurs albums signés, ni plus ni moins qu'un tribute band officieux. D'autant plus qu'il y a une marge qualitative plus que conséquente entre “la musique d'INSANIA” et celle des groupes précités (surtout au niveau vocal). Si on fait abstraction de ce chant pour le moins discutable, le zic passe sans problème, ça a déjà été entendu quantité de fois mais c'est plutôt bien foutu et efficace. Le nouveau guitariste Peter Östros est plutôt bon (vu le style, c'est quand même préférable) et ça s'écoute sans déplaisir mais dès lors que le chanteur Ola Halén (qui est manifestement bien resté bloqué sur M.KISKE et, surtout, sur A.MATOS) s'époumone dans les aigus, c'est un peu limite limite et même parfois clairement stressant (“Facing My Destinity” et “Valley Of Sunlight” me donnent toujours furieusement envie de me précipiter sur ma bouteille de whiskey quand c'est pas sur ma boîte de Prozac, voire sur les deux en même temps). On appréciera tout de même l'utilisation parcimonieuse mais judicieuse du clavier qui apporte un peu d'oxygène à cet album ultra stéréotypé (sans doute l'influence Strato clairement mise en avant par le groupe).
L'album est bien évidemment trop long (11 titres si l'on excepte l'intro instrumentale) et ça en est même assez étonnant tant le groupe a toujours aussi peu de choses à dire. Ils se contenteraient de 7-8 titres, ça pourrait déjà faire un peu plus illusion. On a beau l'écouter et le réécouter, on a toujours ce sentiment de vacuité, de musique en roue libre. En étant gentil on retiendra “To Live An Other Day” (dans lequel on retrouverait presque la fraîcheur et la candeur d'un VIPER), “Dreams” et “Times Of Glory”, quasiment le seul titre qui puisse être qualifié de Power grâce à des rythmiques soudainement bien appuyées et accompagnées d'un clavier aux sonorités organiques et presque anglaises. On préfèrera oublier l'intro de ce dernier titre qui voit s'enchaîner sans modestie aucune plusieurs extraits de vieux titres d'INSANIA (comme si on les cherchait sur une vieille radio).
Un album qui ravira les inconditionnels du genre mais qui s'épuise beaucoup trop rapidement.


Rédigé par : BigHenry | 09/20 | Nb de lectures : 9627