Ne vous excitez pas, cette chronique ne parle ni d'Inquisitor, ni d'Inquisition. Ce ne sont pas les Inquisitor qui manquent et celui-ci est lituanien. Après deux démos en 2004 et 2005, notre quintet a livré en mars dernier un premier album au titre mystique. La promotion en est assurée par le bonhomme derrière le fanzine Forgotten Path, ce qui explique le long délai entre la sortie officielle et l'envoi aux medias. Le gars se démerde tout seul dans son coin et ses journées ne font que 24 heures, contrairement aux vôtres qui font 35 heures. Précisons que la bestiole est sortie sous licence Creative Commons, autrement dit légalement téléchargeable et diffusable à l'envie.

Côté contenu, Inquisitor pratique le black progressif tel qu'il est inscrit dans les tablettes. Les structures des morceaux sont chahutées, les riffs s'enchaînent rapidement même s'ils restent peut-être trop évidents pour vraiment interpeler. Les Lituaniens tentent le pari audacieux de venir prendre la place de No Hand Path dans le petit truc noir et tout sec qui me sert d'organe cardiaque. Et là, ça ne le fait pas. Les Baltes ne soutiennent la comparaison avec les dieux grecs sur aucun point, que ce soit la qualité et l'audace des compositions comme la production. Nous restons ici sur du black progressif (dans la forme) travaillé et correct, mais surtout du black progressif un peu trop scolaire. Le genre qui s'affranchit trop vite des moments d'évasion pour se concentrer sur des parties quelque peu m'as-tu-vu. Rien de bien exaltant, hélas, à moins d'être un client très facile.

Le digipack est sobre, mais chouette avec sa pochette qui évoque un peu Oxiplegatz. Si vous appréciez ce son 100% Vilnius, il légitime d'acheter le "produit" et pas de se contenter de stocker des octets sur son disque dur. A bon entendeur, bande de voleurs de bruit.


Rédigé par : Prince de Lu | 11,5/20 | Nb de lectures : 12252