Ca y est. Impossible d’y couper, me v’la acculé, le dos au mur. Cette rondelle aura attendu plus de 6 mois, le temps de faisander encore un peu plus qu’elle ne l’était déjà, mais à un moment, il faut savoir prendre son courage à deux mains (c’est comme ça que je l’appelle, courage...), vider le frigo en se pinçant le nez et mettre à jour ses promos.
2009 et bonnes résolutions oblige, ce festival de Slam publié par Grindethic squatte donc mes enceintes dans l’attente d’un verdict et d’une sentence.

Je l’avoue, je n’aime pas les splits. C’est inexplicable et sans fondement, car ce genre de moyen de promotion, aussi vieux que le tape trading et que la calvitie de Tonton, rappelle plutôt le temps où le Death Metal était un style authentique. D’ailleurs, je n’aime pas le slam non plus, tant qu’on y est. Mais vraiment pas. Et par dessus tout, je déteste les groupes qui utilisent des extraits de film en guise d’intro.
Génial, ce NORTH WEST SLAM FEST qui splitte 5 compos de CREPITATION, KASTRATED et INGESTED réalise justement l’incroyable exploit de tout cumuler, ce qui explique peut-être sans le justifier le manque d’actualité de cette chro.
Bref, t’es en retard, t’es dans la merde et tu tentes lamentablement de trouver des excuses. C’est bien légitime.

INGESTED ouvre le bal et balance bidoche, glaires et bière à volonté. Le combo de Manchester (comme leurs potes d’ailleurs, ce qui explique le titre du split) oscille entre un Brutal Death techno-blasto-rapide, des riffs lourdinges, crasseux, groovy et des petites touches de grind. La production est roots, vrombissante et pour tout dire, pas terrible mais qu’importe, INGESTED c’est rageur efficace et rapeux comme leur vokills tenant à la fois du brachiosaure (pour les gutturaux) et du cri de raptor en rut. Pas si mal que ça, quoi. Pour du slam, bien sûr...

Passons rapidement sur CREPITATION... Le groupe est en effet le plus faiblard du scud, à moins de se passionner pour les vocaux de fond d’évier bouché - les wiiii wuuuu chers à SIKFUK- et les émissions équines anglaises. CREPITATION pratique un Brutal Death Grind rapide, insipide et évidemment alourdi par les riffs plombés et groovy chers au slam. Le tout est sabordé par une production nasillarde et une batterie anémique dont les blasts sonnent comme un baril d’Omo perdu au fond d’une cave. Je ne parle pas des raclements d’oesophage hystériques (certains aiment, moi pas), systématiques, mal placés et ridicules qui à eux seuls justifient l’utilisation de la zapette...

... pour retrouver KASTRATED.
Franchement, faut avoir un putain de sens de l’autodérision ou/et une solide confiance en soi pour appeler son groupe comme ça. Enfin, si on commence à commenter le nom des groupes de Brutal Death, on n’a pas fini, hein?
Bref, KASTRATED, c’est un peu un mélange des deux groupes qui précèdent. Des riffs à la fois directs et vicieux, techniques et swings. Des vocaux possédés (on n’échappera décidément pas aux wiiii) et surtout une batterie dont le travail de cymbales enrichit discrètement mais considérablement la qualité de l’ensemble. Définitivement, KASTRATED est le groupe le moins lourd et le plus énergique du lot, le plus intéressant aussi selon moi.

De toute évidence, ce bon vieux Tom de chez Grindethic travaille à l’ancienne. On fait des splits, on cherche à promouvoir une scène locale, p'têt même des potes... Bref, je m’attends à trouver une tête de bourrin dans mon plumard, mais sans être vraiment mauvais, ce disque fait la part belle à trois groupes qui officient dans le même style (cohérent), qui ont vraisemblablement enregistré dans le même abattoir, qui ont le même style de riffs adipeux et le même humour raffiné. A réserver, donc, pour une soirée bière et pâté au fond des bois.


Rédigé par : La Myxine | 10/20 | Nb de lectures : 10630