C'est en 2003, au moment du départ de son guitariste Azhag, que le trio Dunkelfront a splitté et que les deux membres survivants ont formé Infestus. Chroniken des Ablebens est le second album pour les Bavarois, après l'autoproduit Worshipping Times of Old en 2004. Pour info, le groupe a débuté avec la démo Of Ancient Splendour en 2003 (dont les trois titres sont repris sur le premier album) et il a également sorti un split en 2006 avec Lost Life (où est-ce que je l'ai rangée, merde). L'artwork du nouvel opus a été réalisé par la jeune artiste russe Musta Aurinko. Ah ben, tiens, c'est beau de refuser MySpace et de récupérer une artiste qui expose sur Deviant Art et d'autres sites communautaires. Enfin, bref.

Musicalement, le duo navigue dans la rigueur du black germanique, en privilégiant les atmosphères pluvieuses aux bourinnages des blasts. Froid et puissant, Chroniken... évoque Secrets of the Moon dans la mise en place d'atmosphères variées, multipliant les passages lourds ou éthérés où se déposent de subtiles mélodies. Et dans ses parties plus brutales, je rapprocherai le duo des élans de Helrunar, avec cette même touche folk qui n'est vraiment pas déplaisante et qui apporte la mélancolie aux compositions. Il est certain que les brutosaures qui veulent du super-evil resteront sur leur faim, les bras croisés et ne trouveront rien à ronger ici. Pour ceux qui cherchent un peu plus que du premier degré, c'est par contre tout bénef.

Si l'enregistrement a été réalisé à la maison, Infestus a fait masterisé sa bestiole au Necromorbus, comme grand nombre. La production n'a toutefois rien à voir avec les groupes habituels du studio et reste dans l'esprit des deux combos allemands cités plus haut. Grôsseu patateu, avec un son qui parvient à garder beaucoup de naturel et de chaleur. La basse est notamment bien utilisée dans les passages plus coolants, jusqu'à prendre le devant (je pense particulièrement au passage onirique de "Manifesto Invidiae").

Chroniken des Ablebens s'avère un bien bon investissement à faire pour les amateurs de teutonneries qui ne se cantonnent pas aux blasts. Puissant et vindicatif, il manque uniquement à cet album une réelle identité, qui le détache plus de ses références et qui fasse passer le groupe de "combo efficace" à "formation la tête du peloton". Mais vu le potentiel proposé par le groupe, Infestus reste grandement à surveiller et sa musique à écouter.




Rédigé par : Prince de Lu | 15/20 | Nb de lectures : 11085