Ils sont basques, ils sont 4, ils ont les cheveux au vent (enfin, sauf deux, qui n’en ont pas beaucoup), et ils débarquent sur le devant de la scène avec ‘Moshroom’, un condensé de Grind Core de grande qualité.
Comment ça, qui sont-ils ? M’enfin, les INFEST, les Bayonnais fous, les grindeux basques, bref : les INFEST, quoi. Vous n’avez encore jamais entendu parler d’eux ? Vous n’avez jamais jeté un tympan sur leur première déflagration ‘Feel The Rage’ parue en 2007 ? Alors voici une bonne occasion de réparer cette bévue.
Formé en 2003, les INFEST nous présentent ici leur second opus, monstrueux de puissance et d’efficacité, qu’on peut dès à présent classer comme étant l’un des 5 meilleurs opus de Grind de 2009. La preuve, argumentée et structurée :

Plan Analytique de l’impact et de la qualité de ‘Moshroom’

I) Approche qualitative et quantitative
- Second album des Basques, comportant 20 titres dévastateurs pour 30 minutes. C’est du Grind, pas de doute. Comparativement à ‘Feel The Rage’, le format des chansons a considérablement évolué, pour passer d’une moyenne de ‘3min’ à ‘1min/1min30’. Moins de blabla pour plus de blast. Un peu à la façon de MUMAKIL sur leur dernier album, les Infest ont décidés d’aller droit au but et d’épurer leurs compos. Sauf que les Basques ont conservés ce qui faisait tout leur charme : le groove. Mais pas n’importe lequel : celui qui décolle le papier-peint et qui réussirait à rendre champion olympique de saut à la perche un tétraplégique unijambiste. Et il en résulte 20 morceaux variés et racés, où le tempo varie de ‘Blast’ à ‘Furie Grind’ en passant bien souvent par les étapes ‘Break’ et ‘Mosh’. Sur des formats de chansons courts, les régulières variations de rythmes et les ralentissements headbanguants s’avèrent donc très efficaces et surtout terriblement accrocheurs.
- Influences Hard Core qui, outre les Breaks, se manifestent surtout via les très convaincants hurlements de Bud, majoritairement braillés de façon criarde et rageuse. Mais ce dernier n’oublie cependant pas d’aller parfois beugler du côté guttural et de poser quelques growls.
- Les riffs fleurent bon le punk, le crust, le Grind, et parfois un peu tout ça à la fois. Souvent basiques, jamais comiques, ils comportent parfois quelques aspérités mélodiques et sont surtout tous rapides et ultra-efficaces.
- Le son est idéal, ni trop UG, ni trop formaté. Puissant, clair et avec un léger grain au niveau des guitares, il permet de parfaitement distinguer chaque instrument, mettant bien en valeur la vrombissante basse de Pat, mais tout en plaquant violemment l’auditeur contre le mur avec une puissance décuplée, en adéquation totale avec l’hystérie des 20 titres.
- Après ‘Deadsun/Hurricane Entertainment’ pour leur première déflagration, les Infest se sont tournés vers ‘Metal Age Production’ pour la promotion de ‘Moshroom’.

II) Aspect Positif/Aspect Négatif
- Objectivement brutal et intense, ‘Moshroom’ est une ode au défoulement et au déboîtage de nuque. Le format plutôt court des titres permet d’éviter toute lassitude, et s’avère surtout être un excellent vecteur de la rage des Basques.
Plus qu’un simple album de Grind Core, ‘Moshroom’ est un condensé parfait de furie et de Groove. Ce dernier terme, arme de destruction massive de prédilection des Bayonnais, est ici merveilleusement couplé à la brutalité inhérente au Grind ; preuve en est faite sur les implacables ‘Identifical Bodies’ ou ‘Mr. Polkak’. L’apparition de quelques growls bien placés renforce cette impression.
Et surtout, la quasi-totalité des titres possède une accroche terrible, grâce à de nombreux passages bâtis sur un tempo ‘sautillant’, inspiré du punk et digne du groove légendaire d’un SOIL OF FATE ou d’un PHOBIA. ‘20th Century Fucks’ et ‘This Song Is Called’ en sont des exemples flagrants. Techniquement affutés, les 4 Bayonnais délivrent avec ‘Moshroom’ une tuerie auditive, à la fois hystérique et accrocheuse, et supportée par une production puissante.
- Un poil linéaire pour le néophyte (comme tous les albums de Grind, en fait), cet opus ne comporte aucun solo (comme tous les albums de Grind, en fait), et est dépourvu de passage acoustique (comme de nombreux albums de Grind, en fait). On peut aussi signaler l’absence totale de samples pseudo-Gore ou cinématographiques. A part ça, non, je ne vois aucun autre point négatif.

III) Impact à court terme - Impact à moyen et long terme
- A court terme (plusieurs jours) : l’impact de ‘Moshroom’ est entièrement positif : c’est une déflagration sonore puissante, brutale et accrocheuse qui s’abat sur nos pauvres petits conduits auditifs. Passé la surprise de la première écoute (lié à l’évolution entre ‘Feel The Rage’ et ‘MoshRoom’), les écoutes suivantes sont purement jouissives.
- A moyen terme (plusieurs semaines) : l’impact de ‘Moshroom’ est extrêmement positif : défouloir de haute qualité, l’intensité de l’opus s’avère être une excellente substance addictive, bien plus stimulante que la weed et bien moins nocive que la résine de cannabis. La variété des titres, alliée à la furie pure qui s’en dégage, et associé à l’aspect terriblement accrocheur, font de cet opus un album monstrueux dont la force de percussion est inaltérable.
- A long terme (plusieurs mois) : Prendre les deux impacts précédents, les mélanger, les multiplier par 10 et vous aurez une petite idée de ce qui vous attend

IV) Conclusion
‘Moshroom’ tue. Du pur GrindCore rageur et groovy.
Achetez-le, c’est du 100% basque et 200% brutal. Grind Is Life.


Rédigé par : ..::Ju::.. | 18/20 | Nb de lectures : 13426