INFEST définit la déferlante de blasts et de hurlements hystériques qui sort des enceintes à chaque lancement du CD comme un « style agressif à mi-chemin entre Death, Grind et Brutal HxC ». J’y rajouterai une louche de punk bien énervé pour être complet et nous voilà parés pour onze titres et vingt-huit minutes de poésie et de mélodies enchanteresses.

Bon… admettons, il n’est peut-être effectivement pas tout à fait pertinent de parler de mélodie quand on évoque « Feel The Rage », le premier album des Bayonnais. Un gnome verruqueux a dû leur carrer de l’acide dans le fion pour qu’ils soient aussi remontés parce que pour avoiner, ça avoine ! Reposant sur une méthode qui n’a rien de révolutionnaire mais qui a déjà maintes fois fait ses preuves, chaque titre s’articule autour de deux ou trois riffs punks/HxC violemment basiques et repose sur de bonnes vieilles giclées de blasts. Là-dessus, Bard vient décharger sa frustration en hurlant tout ce qu’il peut, efficace sur le coup mais légèrement agaçant à la longue par manque de variation.

Il arrive que la rapidité d’exécution cherche à dissimuler une carence au niveau des compos, mais pas dans le cas d’INFEST. La simplicité des riffs, indispensable en terme d’efficacité pour ce type de grind sauvage et direct, n’est pas ici synonyme de facilité ; après seulement une démo en 2005 et un trois titres promo récemment, ils ont visiblement bien bossé et cherchent à l’évidence le K.O. direct. On ne tergiverse pas chez INFEST, on cogne et on compte ensuite les dents qui restent : « Feel The Rage » passe très vite, et on commence à peine à se dire que les derniers morceaux sont un peu moins percutants que les premiers qu’on se retrouve déjà à la première plage « The False » et que la baston recommence… pour de vrai.

Voilà un premier album féroce et prometteur, qui ne sort pas des sentiers battus (ce qui n’aurait guère d’intérêt dans ce style de toutes façons) mais dont la rage spontanée en décuple l’intensité, ce qui me rappelle à certains moments le IMPALED NAZARENE fou furieux et crusty de « Nihil ». Mention spéciale à « The Enemy », en écoute sur leur MySpace, qui à elle seule résume parfaitement l’état d’esprit et l’état de tension dans lequel se trouve INFEST.


Rédigé par : Dungorpat | 07/10 | Nb de lectures : 10194