INFERNÄL MÄJESTY – One Who Points To Death (Black Lotus records/Season of Mist) - 13/10/2004 @ 10h47
Sont-ce les caprices facétieux d’une crise de la quarantaine ou le besoin de reprendre une bonne dose d’adrénaline qui incitent les vieux groupes à nous remettre le couvert après des années d’absence ? Toujours est-il que les quadras canadiens d’INFERNÄL MÄJESTY ont décidé de ressortir la quincaillerie des placards pour un come-back pas franchement attendu. Un coup d’anti-rouille sur les clous et les chaînes, et hop, le groupe s’est remis au boulot, non sans avoir remanié légèrement sa formation.
Pour les plus jeunes d’entre vous, ce nom à l’orthographe si singulière ne signifie peut-être pas grand chose, vu la carrière ratée du groupe. Permettez-moi un petit retour dans le temps, jusqu’en 1987. Alors que le death n’est encore que balbutiant, le thrash explose littéralement. Si les ténors du style se trouvent dans la bay area, une scène thrash se développe un peu partout. Au Canada, les rênes sont détenues par des groupes comme RAZOR (Culte) ou encore SACRIFICE (Re-culte). En cette même année 1987, INFERNÄL MÄJESTY sort son premier album « None Shall Defy » qui fera couler un flot d’encre approximativement proportionnel à ce que peut contenir une piscine olympique. « None Shall Defy » fera le tour du globe et INFERNÄL MÄJESTY sera porté aux nues. Pourtant, ce groupe de Toronto ne fera pas la carrière qui lui semble promise. S’ensuivront des problèmes de line-up qui ne feront resurgir le groupe qu’en 1992, pour « Creation Of Chaos », une seconde ogive un peu moins réussie, et en 1998 pour le dernier véritable album en date du groupe « Unholier Than Thou », où pointait une légère orientation death. Et voici donc, après six années d’absence, « One Who Points To Death » le bien nommé. Que les fans se rassurent, il reste tout de même des membres originaux d’importance dans le groupe, avec les deux guitaristes Kenny Hallman et Steve Terror et surtout le chanteur Chris Bailey.
Si INFERNÄL MÄJESTY reste et restera un groupe de thrash, les incursions de death métal se précisent ici au travers de parties plus rapides et du chant hurlé, terriblement efficace, de Chris Bailey. Ce dernier oscille entre growls et cris d’écorchés, dans un style qui n’est pas sans remémorer le regretté Chuck sur certaines intonations. Pour le reste, on est en présence d’un cas d’école de thrash de très haut niveau de composition, dont les pièces maîtresses sont incontestablement les guitares. Chaque album d’INFERNÄL MÄJESTY regorge d’une foultitude de riffs assassins, dont certains assez proches du SLAYER de « South Of Heaven », et « One Who Point To Death » ne déroge nullement à cette règle. Cependant, les six cordes se font presque voler la vedette par les prouesses du nouveau batteur, Kris Deboer, qui apporte une certaine fraîcheur par la richesse de son jeu. Malgré les qualités de ce cd et le savoir-faire indéniable d’INFERNÄL MÄJESTY, ne cherchez pas ici l’ombre d’une innovation. Si l’on reste en territoire bien connu, nos canadiens savent encore y faire et pourraient damer le pion à bien des jeunes formations. Une œuvre particulièrement bien envoyée mais les amateurs se feront probablement rares.
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Pour les plus jeunes d’entre vous, ce nom à l’orthographe si singulière ne signifie peut-être pas grand chose, vu la carrière ratée du groupe. Permettez-moi un petit retour dans le temps, jusqu’en 1987. Alors que le death n’est encore que balbutiant, le thrash explose littéralement. Si les ténors du style se trouvent dans la bay area, une scène thrash se développe un peu partout. Au Canada, les rênes sont détenues par des groupes comme RAZOR (Culte) ou encore SACRIFICE (Re-culte). En cette même année 1987, INFERNÄL MÄJESTY sort son premier album « None Shall Defy » qui fera couler un flot d’encre approximativement proportionnel à ce que peut contenir une piscine olympique. « None Shall Defy » fera le tour du globe et INFERNÄL MÄJESTY sera porté aux nues. Pourtant, ce groupe de Toronto ne fera pas la carrière qui lui semble promise. S’ensuivront des problèmes de line-up qui ne feront resurgir le groupe qu’en 1992, pour « Creation Of Chaos », une seconde ogive un peu moins réussie, et en 1998 pour le dernier véritable album en date du groupe « Unholier Than Thou », où pointait une légère orientation death. Et voici donc, après six années d’absence, « One Who Points To Death » le bien nommé. Que les fans se rassurent, il reste tout de même des membres originaux d’importance dans le groupe, avec les deux guitaristes Kenny Hallman et Steve Terror et surtout le chanteur Chris Bailey.
Si INFERNÄL MÄJESTY reste et restera un groupe de thrash, les incursions de death métal se précisent ici au travers de parties plus rapides et du chant hurlé, terriblement efficace, de Chris Bailey. Ce dernier oscille entre growls et cris d’écorchés, dans un style qui n’est pas sans remémorer le regretté Chuck sur certaines intonations. Pour le reste, on est en présence d’un cas d’école de thrash de très haut niveau de composition, dont les pièces maîtresses sont incontestablement les guitares. Chaque album d’INFERNÄL MÄJESTY regorge d’une foultitude de riffs assassins, dont certains assez proches du SLAYER de « South Of Heaven », et « One Who Point To Death » ne déroge nullement à cette règle. Cependant, les six cordes se font presque voler la vedette par les prouesses du nouveau batteur, Kris Deboer, qui apporte une certaine fraîcheur par la richesse de son jeu. Malgré les qualités de ce cd et le savoir-faire indéniable d’INFERNÄL MÄJESTY, ne cherchez pas ici l’ombre d’une innovation. Si l’on reste en territoire bien connu, nos canadiens savent encore y faire et pourraient damer le pion à bien des jeunes formations. Une œuvre particulièrement bien envoyée mais les amateurs se feront probablement rares.
Rédigé par : Tonton | 15/20 | Nb de lectures : 9848