« Old School Black Metal with epic and melodic influences », nous dit l'encart promo de la page MySpace. Eh bien figurez-vous qu'il y a bien de ça! INFERNAL ANGELS n'a en effet pas inventé le trémolo, mais en use comme d'un étendard ; allergiques à ce gimmick, inutile d'aller plus loin cet album n'est pas pour vous.

De l'Italie, d'où il vient, le groupe a conservé quelques textes en version originale, les autres étant écrits en anglais. Quelques textes dont la proximité avec le latin, langue de l'Église, leur ennemie jurée, ont un côté solennel et dont le caractère blasphématoire est renforcé. Ce sera bien la seule originalité dont fait preuve le groupe, qui pour le reste récite le manuel du parfait petit blackeux presque dans ses moindres détails, allant jusqu'à clore l'album par une plage d'ambiance dont les deux tiers sont occupés par les vociférations d'un esprit/démon pour le moins tourmenté. « L'Exorciste » a laissé des traces... Ceci dit, quitte à faire dans le cliché, autant ne pas se priver, le seul problème résidant dans l'effet recherché ; à aucun moment en effet « Midwinter Blood » ne vous causera un quelconque malaise, sonnant trop comme une copie bien foutue de ce qu'on pouvait entendre il y a une quinzaine d'années.

L'album démarre sur trois bons morceaux, agressifs comme il faut avec un tempo de batterie guerrier et on se dit qu'après tout, bien que sans génie, le groupe donne bien le change. Malheureusement, on en vient vite à regarder le numéro de la plage en lecture et à s'étonner de ne pas être plus loin dans l'album : trop de répétitions, pas assez de passages mémorables et peut-être un mauvais choix de tracklisting en mettant les meilleurs titres au début. Bien qu'énergique, « Midwinter Blood » ne se renouvelle pas assez, utilise trop de mélodies interchangeables et, surtout, manque de passion. La recette est bien appliquée, mais l'interprétation est trop mécanique, comme ce chant clair lyrique qui aurait pu constituer la touche personnelle du groupe et qui n'est utilisé que comme un gadget, la même remarque pouvant s'appliquer au chant death qui aurait très bien pu avoir plus d'espace.

Mais il n'est pas question ici de réécrire l'album, INFERNAL ANGELS a fait ses choix, certains sont judicieux (les tempos de batterie, qui rappellent ceux utilisés par ROTTING CHRIST), d'autres non (les riffs trémolos qui sont trop uniformes). « Midwinter Blood » est assurément old school, mais à moins d'être un Zoltar du black épique et mélodique et avoir une soif inépuisable de sons vintages, on ne s'attardera pas sur lui. Dommage, parce qu'il contient quelques morceaux savoureux et quelques références à l'un des meilleurs albums qui soient sortis dans ce style, « Nemesis Divina », qui reste quoi qu'il en soit encore inégalé.




Rédigé par : Dungorpat | 12,5/20 | Nb de lectures : 10992