En matière de brutalité, le Japon est tout de même beaucoup plus réputé pour sa scène grindcore (BUTCHER ABC, CSSO, BATHTUB SHITTER, GORE BEYOND NECROPSY pour ne citer que les premiers noms qui me viennent à l'esprit) que pour sa scène death metal dont aucun nom en dehors de RITUAL CARNAGE (qui n'est d'ailleurs pas vraiment death metal) ne me vient à l'esprit. INFECTED MALIGNITY est donc le premier groupe de brutal death japonais qui me soit donné de chroniquer. Quelques petites recherches préliminaires à la rédaction de cette kronik m'ont permis de me rendre compte que même sans avoir sorti le moindre album, simplement une démo trois titres de moins de 10 minutes l'an dernier, ce groupe jouissait déjà d'une petite réputation dans l'underground. Après écoute de cet album on comprend pourquoi.

Signé sur l'excellent label américain Unmatched brutality, dont les sorties sont généralement de bonne qualité, ce trio ne déroge pas à la règle. Officiant dans un death brutal et technique, ce trio n'a pas grand chose à envier aux pointures américaines du genre. Oscillant dans les 3-4 minutes, les morceaux de ce premier album sont plutôt variés. Le groupe n'hésite pas à ralentir les tempos régulièrement histoire de pouvoir mieux réaccélérer la minute suivante dans un passage intense et lourdingue. Des passages groovys viennent ici ou là pimenter l'album et ajouter un peu de diversité, d'autant que le chant lui est assez monotone. Il se cantonne dans les habituels growls typiquement death metal sans le moindre moment explorer d'autres registres. Heureusement pour le groupe (et l'auditeur), Katsuyuki Oota, le bassiste du groupe, également détenteur du micro se débrouille plutôt pas mal et compense son manque de diversité par une efficacité redoutable. Des intros ou outros (plutôt courtes, on est loin de MORTICIAN) tirées de films viennent compléter ce tableau.

L'album reprend les trois titres de la démo, dans des versions bien sûr réenregistrées, auxquels viennent s'ajouter cinq nouveaux titres ainsi qu'un ghost track, le tout pour un total de 34 minutes, un peu court mais bien suffisant pour un album aussi intense. La production n'est pas mauvaise, elle apporte sa pierre à l'édifice. Je regretterai pour ma part juste le petit manque de puissance des grattes et la batterie un peu trop en avant sur les blasts ainsi qu'un son de caisse claire pas vraiment à mon goût mais rien de bien grave, cela ne nuit en rien l'écoute de ce pur moment de brutalité. Pour terminer, celui qui trouvera de quel film est extrait l'intro (en français, d'où ma légitime curiosité) du quatrième titre "Desperate death" gagnera... toute mon estime.


Rédigé par : Sheb | 16/20 | Nb de lectures : 14366