INEVITABLE END - The Oculus (Relapse/Pias) - 16/09/2011 @ 08h23
« The Oculus » l'exemple-type de la sortie inconfortable. Précédés du petit coup d'éclat qui avait entouré la découverte de « the Severed inception », les Suédois de INEVITABLE END reviennent pour affronter le seuil du deuxième album dans la catégorie meilleur espoir scandinave death/grind. Exercice souvent fatal où un groupe doit tenir ses promesses, affiner sa vision et emporter l'auditeur plus loin dans son univers. Mettre une grosse claque et soutenir la gageure. Sauf quand le groupe en question choisit d'éluder la question dans une élégante volte-face stylistique.
En l'espace de deux ans, les mecs rabotent légèrement leurs attributs fondateurs, pratiquent plusieurs injections d'éléments chaotiques dans leurs compos, puis se lancent dans une gigue mathcore ininterrompue. Treize titres en mode pinball si l'on omet l'interlude aux relents bluesy de « Of the well ». Les ruptures rythmiques s'empilent, chaque titre se découvre comme un scrapbook mélodique qui déroulerait son motif trop rapidement pour qu'on le distingue. Le metal extrême de INEVITABLE END confirme sa révolution cubiste quelque part entre DILLINGER ESCAPE PLAN et CEPHALIC CARNAGE. Le genre de petite douceur qu'on met un moment à digérer sauf à être très familier du style pratiqué - la première écoute attentive de « The Oculus » s'accompagne idéalement d'un antalgique puissant, en revanche les suivantes devraient se conjuguer sans problèmes avec votre rincette favorite.
Plus vraiment le même groupe donc, même si à bien y regarder on retrouvait tous les germes de « The Oculus » chez son prédécesseur. Nouvelle entité ou mutation accélérée? Peu importe si l'on veut bien considérer les qualités évidentes du groupe. Ça joue technique même si personne n'oublie la petite touche de crasse dans le phrasé qui rend l'interprétation vivante. Volontiers bruitistes, les zicos soumettent la texture même de leur son à d'improbables torsions (« The supreme treachery ») - on gratte, on cherche et immanquablement quelque chose de jouissif en émerge. Les titres sont brefs, certains tracent des sillons grindcore, d'autres exploitent une bonne idée le temps nécessaire, leur point commun : rien de superflu. En contrepartie, l'absence de bornes apparentes qui rend le terrain traître, la tentation d'en faire trop qui mène au foutraque.
Globalement tout se tient, l'album demeure homogène tout en proposant une palette de couleurs aussi subtiles que variées (voir à cet égard le très narratif « Dogmatif Paralies »). Pour autant, est-ce qu'on en redemande? En dépit du plaisir évident qu'on peut prendre en compagnie de « The Oculus », le sentiment du caractère perfectible de l'ouvrage persiste. On trouve chez INEVITABLE END la spontanéité de celui qui s'éclate avec son nouveau jouet de manière parfois un peu désordonnée. Une recherche de densité et de présence pourrait, sans nier l'essence même des musiques chaotiques, donner davantage d'impact à leur musique. « The Oculus » ouvre une lucarne sur des perspectives enthousiasmantes. A confirmer.
ouais, très bien fait et accrocheur, mais manque on ne sait quoi
RBD Membre enregistré
Posté le: 16/09/2011 à 22h54 - (96812)
J'avais pris bonne note du virage quand il est sorti, je n'ai pas plus accroché après la première écoute, merci de me faire penser de réessayer.
zozo Membre enregistré
Posté le: 17/09/2011 à 11h30 - (96818)
J'avais aimé sans plus le premier. Là, pour moi, ce n'est plus le même groupe. Et surtout, bah, je déteste! :)
miasm IP:173.208.141.74 Invité
Posté le: 23/09/2011 à 17h47 - (96986)
a ecouter
Thrwdrtz IP:109.15.85.46 Invité
Posté le: 12/01/2012 à 20h54 - (99833)
J'ai écouté pas mal de temps ce disque. Y a quelque chose de jouissif dans le côté à la fois très brutal, technique, crasseux et super affranchi de toute frontière. Mais il faut reconnaître que je m'y replonge difficilement, car fatalement je me dis que je vais encore chopper un mal de tête en écoutant ! mais effectivement comme le dit le chroniqueur : "à confirmer" et j'attends vivement le prochain opus car ces mecs sont loins d'être des amateurs et ils ont une vraie réflexion sur leur musique. Par contre la pochette et franchement inadaptée.
Thrwdrtz IP:109.15.85.46 Invité
Posté le: 12/01/2012 à 20h54 - (99834)
J'ai écouté pas mal de temps ce disque. Y a quelque chose de jouissif dans le côté à la fois très brutal, technique, crasseux et super affranchi de toute frontière. Mais il faut reconnaître que je m'y replonge difficilement, car fatalement je me dis que je vais encore chopper un mal de tête en écoutant ! mais effectivement comme le dit le chroniqueur : "à confirmer" et j'attends vivement le prochain opus car ces mecs sont loins d'être des amateurs et ils ont une vraie réflexion sur leur musique. Par contre la pochette et franchement inadaptée.
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En l'espace de deux ans, les mecs rabotent légèrement leurs attributs fondateurs, pratiquent plusieurs injections d'éléments chaotiques dans leurs compos, puis se lancent dans une gigue mathcore ininterrompue. Treize titres en mode pinball si l'on omet l'interlude aux relents bluesy de « Of the well ». Les ruptures rythmiques s'empilent, chaque titre se découvre comme un scrapbook mélodique qui déroulerait son motif trop rapidement pour qu'on le distingue. Le metal extrême de INEVITABLE END confirme sa révolution cubiste quelque part entre DILLINGER ESCAPE PLAN et CEPHALIC CARNAGE. Le genre de petite douceur qu'on met un moment à digérer sauf à être très familier du style pratiqué - la première écoute attentive de « The Oculus » s'accompagne idéalement d'un antalgique puissant, en revanche les suivantes devraient se conjuguer sans problèmes avec votre rincette favorite.
Plus vraiment le même groupe donc, même si à bien y regarder on retrouvait tous les germes de « The Oculus » chez son prédécesseur. Nouvelle entité ou mutation accélérée? Peu importe si l'on veut bien considérer les qualités évidentes du groupe. Ça joue technique même si personne n'oublie la petite touche de crasse dans le phrasé qui rend l'interprétation vivante. Volontiers bruitistes, les zicos soumettent la texture même de leur son à d'improbables torsions (« The supreme treachery ») - on gratte, on cherche et immanquablement quelque chose de jouissif en émerge. Les titres sont brefs, certains tracent des sillons grindcore, d'autres exploitent une bonne idée le temps nécessaire, leur point commun : rien de superflu. En contrepartie, l'absence de bornes apparentes qui rend le terrain traître, la tentation d'en faire trop qui mène au foutraque.
Globalement tout se tient, l'album demeure homogène tout en proposant une palette de couleurs aussi subtiles que variées (voir à cet égard le très narratif « Dogmatif Paralies »). Pour autant, est-ce qu'on en redemande? En dépit du plaisir évident qu'on peut prendre en compagnie de « The Oculus », le sentiment du caractère perfectible de l'ouvrage persiste. On trouve chez INEVITABLE END la spontanéité de celui qui s'éclate avec son nouveau jouet de manière parfois un peu désordonnée. Une recherche de densité et de présence pourrait, sans nier l'essence même des musiques chaotiques, donner davantage d'impact à leur musique. « The Oculus » ouvre une lucarne sur des perspectives enthousiasmantes. A confirmer.
Rédigé par : #Guillaume# | 14,5/20 | Nb de lectures : 12722