Formé en 2001, INDESINENCE porte haut le drapeau du sinistre depuis.
Les nouvelles ne sont pas fraîches car cet album, "Noctambulism", est sorti en 2006. La page Myspace du label n’a pas été éditée depuis 2007. Les sites officiels du groupe et du label sont morts. Le groupe semble néanmoins bien vivant puisqu’il a partagé l’affiche avec ATARAXIE. Bon, ça remonte à 2007 quand même…

Qu’importe, je vous livre aujourd’hui mes impressions sur ce "Noctambulism".

INDESINENCE, outre un patronyme difficile à prononcer, pratique un doom / death old school d’une âpreté rare. Dans la veine d’un ATARAXIE (justement) avec un côté early-KATATONIA et DISEMBOLWELMENT (un autre qui a un nom à coucher dehors).

Après une introduction courte, malsaine, qui sonne comme une ambiance de cauchemar, dans une rue déserte, une nuit de brouillard, sur le chemin de la maison de Regan (la fillette dans l’Exorciste), nous entrons dans le vif du sujet avec un riff plombé et une mélodie grinçante en arrière-plan.
Et tout au long des 71 minutes du disque, nous sommes traînés dans les ténèbres du groupe, dans des ambiances insomniaques oppressantes. Comme dormir les yeux fermés, en avoir conscience et pourtant ne pas pouvoir se réveiller. La rugosité des guitares, la voix death caverneuse, les quelques cris déments ou les murmures insensés et angoissants, la batterie funéraire, tout comme le reste ; tout cela forme une masse visqueuse qui nous englobe et nous tire vers le fond d’une eau noirâtre.
Quelques accélérations nous permettent de ne pas suffoquer, mais elles sont rares.

Les titres durent entre 10 et 20 minutes, ce qui laisse le temps à INDESINENCE de développer ses textures de noirceur. Mais également les fait tomber dans l’écueil du remplissage. Quelques riffs ont dépassé la date de péremption depuis 1994, sont un peu répétitifs et n’apportent pas grand-chose au développement. C’est dommage car la plupart des textures, de ténèbres pures, sont réussies et forment un tout cohérent. Et il faut bien avouer qu’au bout de 71 minutes, nous sommes sur les rotules, à l’agonie.

Au niveau de la production, un doom funéraire des plus classique, rappelant immanquablement les dinosaures. Le son est crade, ce qui renforce les atmosphères malsaines qui nous traînent vers les profondeurs. Très peu de traitements entrent en jeu dans la production. INDESINENCE nous montre un jeu presque live, qui leur colle à la peau, tout comme leurs angoisses, visiblement. Quelques flous également au niveau de la mise en place, mais rien de bien méchant.

Globalement, nous avons un disque d’une grande noirceur. Ayez le cœur bien accroché pour aborder ce groupe (comme pour un ATARAXIE ou un MY SHAMEFUL).
De très bons passages, d’oppressantes atmosphères mais quelques passages décevants.


Rédigé par : Matthieu | 13/20 | Nb de lectures : 10475