Fichtre, diantre, mais c’est qu’il se passe toujours et encore des choses de par chez les Grecs comme en témoigne cette nouvelle signature d’Holy Records dont les liens quasi-sentimentaux avec les Hellènes ne sont plus à démontrer.

Nouvelle signature mais pas nouveau groupe pour autant puisque, après avoir sorti un unique album en 2002 sous le nom de WOMB OF MAGGOTS, le quintet athénien avait déjà sorti une première galette « messianique » et éponyme en 2005 chez le tristement renommé, et désormais limité, Black Lotus records.

Nous voici donc face au deuxième opus d’INACTIVE MESSIAH qui semble visiblement marquer une nette évolution dans le style du groupe si j’en crois les informations que j’ai pu glaner ici et là. Le groupe faisant totalement l’impasse sur ses enregistrements antérieurs difficile de se faire une idée très précise des changements mais penchons-nous sur ce « Be my drug » pour en extraire la moelle substantielle.

Toujours fermement influencé par les grands SEPTIC FLESH, INACTIVE MESSIAH a voulu ce deuxième volet de sa discographie nettement plus symphonique que le précédent. Si jusqu’alors, quelques nappes de synthés se fondaient discrètement dans l’univers de ces méridionaux, c’est désormais l’affluence du point de vue orchestral.
INACTIVE MESSIAH nous en colle plein la vue avec des arrangements grandiloquents et des ambiances ronflantes dignes de péplums hollywoodiens. Ces passages orchestrés à situer entre SEPTIC FLESH et HOLLENTHON s’agrémentent de chœurs synthétiques du meilleur effet qui vont jusqu’à évoquer la bande originale de « The Omen » (« La Malédiction » en français) sur l’intro grandiose de cette opus ou encore sur « All your dreams »

Pour le reste, INACTIVE MESSIAH a misé sur une musique directe, articulée autour d’un chant organique et d’un mur de gros riffs accrocheurs comme savait si bien les balancer, jadis, RAMMSTEIN. Cet assemblage des genres fonctionne plutôt bien et l’efficacité est maximale jusqu’au quatrième morceau qui voit apparaître ses premiers signes de faiblesse avec des passages de chant clair qui viennent ramollir une virilité qu’on croyait fermement acquise.

Cette baisse d’intensité continue un peu avec une reprise de Mickael Jackson « Beat it » ou plus exactement de son intro joliment sirupeuse à situer entre la B.O. de Bambi et celle « Maciste en Enfer ». La reprise en elle-même est plutôt réussie et son côté orchestral apporte un certain cachet à la chose. Difficile de rivaliser avec le solo original d’Eddie Van Halen que le sieur Jackson avait payé à prix d’or dans les années 80 mais l’un des guitaristes se fend tout de même d’un solo relativement honorable.
Au passage, après le « Phobia » de KREATOR en 2002 et « Marble Smiling face » de SEPTIC FLESH en 2005, INACTIVE MESSIAH confirme son désir de voir figurer une reprise sur chacune de ses œuvres.

Seconde chute de régime avec le mièvre de « Hear me tonight » et son chant clair digne de la « starak » (ah bon ? Ça s’écrit pas comme ça ?) visiblement destiné à ratisser les soupirs des adolescentes en rut qui ne manqueront pas de flasher sur l’un des « membres » tout de vinyle vêtu. Fort heureusement, « Be my drug » reprend du poil de la bi… pardon, de la bête pour finir sur une paire de titres plus couillus même si radicalement lyriques.

En fait, si l’on voulait faire une synthèse claire de « Be my drug », on pourrait reprocher au groupe d’avoir le cul entre deux chaises. D’un côté, nos Hellènes nous assènent des riffs et des rythmiques aux allures de massues fort judicieusement cernés par une orchestration titanesque et de l’autre, on a le sentiment, à travers quelques titres, que le groupe se prépare une éventuelle porte de sortie vers un style plus mielleux et plus grand public.

Espérons qu’INACTIVE MESSIAH fera le bon choix et continuera sa voie du côté de ce dark metal orchestral qu’il semble si bien maîtriser. Avec une production, il faut bien le dire, assez énorme et un magnifique artwork qui ne manquera pas de trancher dans les bacs, INACTIVE MESSIAH propose un disque particulièrement bien léché mais qui aurait pu être bien supérieur.


Rédigé par : Tonton | 14,5/20 | Nb de lectures : 12871