Après d'agaçants déboires qui ont plongé IMPUREZA dans une léthargie de trois ans, le groupe revient (enfin) à la charge et tous les espoirs sont comblés. IMPUREZA dévoile un album absolument parfait. Tout y est au poil: la pochette, la musique, l'atmosphère titanesque… "La Iglesia Del Odio" est tout simplement l'album de Brutal Death Metal de l'année 2010. On les a crus à l'agonie, ils prouvent avec virtuosité et panache qu'ils sont là pour fesser les joues des amateurs de musiques épicées.

"L'Eglise de la Haine" ouvre ses portes pour une homélie qui restera (je l'espère) dans les esprits. Mais avant de taper dans le vif du sujet, on va donner un bref cours de catéchisme aux malheureux qui ne connaissent pas encore IMPUREZA… Ce groupe Français s'est fait connaître il y a quelque temps grâce à deux démos qui dévoilaient un Death Metal sévèrement burné incrusté de musique Flamenco. Pour donner une image rapide de la musique de IMPUREZA, on dira que si NILE taquine les momies, IMPUREZA embroche les viscères de Torquemada à grands coups de banderilles ornées de blasts, de furie et de galopades Andalouses…

"Ruina De La Penitencia" et "En El Desierto De La Creencia" plaçaient la barre très haut, "La Iglesia Del Odio" l'envoie au firmament.

L'album reprend les choses là où elles se sont arrêtées en 2007, IMPUREZA continue sur sa lancée bien décidé à coller quelques baffes. On a droit à huit titres, à huit pépites qui enchanteront les tous les amateurs de grand Death Metal. A la fois classique et originale, la musique de IMPUREZA est un savoureux condensé de toute une tripotée d'influences. Le quatuor brasse le style massif de MORBID ANGEL, la puissance de NILE, l'ambiance titanesque qui régnait sur les anciens VITAL REMAINS et l'atmosphère morbide de IMMOLATION. A ce déluge de brutalité compacte vient se greffer une subtile touche de musique Espagnole qui hante l'ensemble de la rondelle. Les longues nappes de guitare acoustique offrent à ce Death bourru une légèreté, une intensité inégalée. L'osmose entre l'univers du Death Metal et musique Andalouse est ébouriffante. Contrairement à des essaims de groupes en panne de talent, IMPUREZA réussi le pari de métisser deux genres musicaux très éloignés. Loin des clichés Club Merde, les passages "folkloriques" se marient à la perfection au Brutal Death… Les guitares Flamenco font courir un puissant souffle épique sur les huit titres de l'album. Et c'est bien un sentiment d'authenticité qui habite ce disque dantesque. A l'instar de groupes comme MELECHESH ou ABSU, la dimension "exotique" n'est pas qu'uune couche barbouillée sur une musique Metal. Les deux aspects Death et Flamenco s'imprègnent, s'entrelacent et se contrebalancent l'un l'autre, et donnent naissance à quelque chose de vraiment original, puissant et somptueux.

Dans un premier temps, on ne fait pas trop gaffe à la profonde richesse de IMPUREZA, on s'esbaudit bêtement de se farcir une belle grosse mornifle de Brutal Death Metal de derrière les fagots située entre NILE et MORBID ANGEL. Ca tambourine velu, ça gueule en Espagnol (ce qui renforce l'impact déjà costaud des vocaux) et les riffs sont enrobés de kevlar. Youpi tralala! Mais se contenter de cette attitude de cochons en visite à l'usine Confipote serait lamentable. OK, ça avoine à fond les ballons, on secoue la tête à s'en faire couler la cervelle par le tarin mais il est inconcevable de passer à côté de toute la subtilité de ce groupe au talent évident.

L'excellence est au rendez-vous à tous les niveaux de "La Iglesia Del Odio", au cœur de ses plus infimes molécules. IMPUREZA offre là une merveille de Death Metal. Brutal, massif, intense, mélodieux, mélancolique, écrasant… majestueux! La structure des morceaux est certes complexe mais jamais indigeste, chaque titre fait mouche et l'on est vite envoûté par l'atmosphère qui règne sur ces huit titres qui restent en tête, obsédants et admirables. Ca vous prend aux tripes, ça vous touche de plein fouet et l'on est transporté dans les volutes des bûchers qui éclairaient l'Espagne du XV° siècle. On trouve chez IMPUREZA l'aura qui hantait "Close To A World Below", "Gateways To Annihilation" ou "Forever Underground". Si la flamme des grands chancelle (comme Jacques!) IMPUREZA la ravive avec une force incroyable. Riffs extraordinaires, vocaux puissants et chantés, solos grandioses, interludes Flamenco étourdissantes, batterie exemplaire… Difficile de faire la fine bouche devant cette corne d'abondance!

La magie de IMPUREZA vient sans doute du fait que leur musique reste toujours ultra brutale mais toujours harmonieuse. Ca ratatine à tout va, mais la musicalité est omniprésente, entêtante. Et lorsque l'élégance s'immisce trop profondément, ces Hidalgos vous crucifient les oreilles avec une rafale de furie KRISIUNesque qui ira se dissoudre intelligemment dans les méandres d'une technique fascinante au service d'une mélodie gracieuse elle-même pilonnée par un jeu de batterie absolument impeccable.

Le seul point noir de ce disque… heu… attend, je le cherche… Je sèche. Tout est magique. La musique est glorieuse, l'exécution est fantastique et la prod' est farpaite. Un son brut et épais mais néanmoins limpide. Certains iront conspuer le son de la batterie qui serait trop synthétique… moui? A moins d'être abonné à "Studio Pignole Hebdo", on ne remarque rien de particulier… pis de toutes façon, quand je regarde une toile de Velasquez, je me tamponne de savoir quels pinceaux il a utilisé… poils de martre? Poils de panda? Poils de cul de hiboux… Ranafout'! La batterie est monumentale… à l'image de l'ensemble de ce joyaux de Brutal Death.

Trève de verbiage et de glose: IMPUREZA délivre là, l'album de l'année 2010, c'est tout ce qu'il faut savoir. Les démos dévoilaient un groupe prometteur gorgé d'un talent que l'on sentait phénoménal. Aujourd'hui ce potentiel fabuleux explose sur cet album extraordinaire.

Si vous aimez le Death Metal, si vous aimez la musique, si vous faites preuve d'un minimum de sens esthétique, cet album vous pulvérisera la couenne.

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Rédigé par : Cobra Commander | 19/20 | Nb de lectures : 15213