Il y a de cela un peu plus de trois ans l'ami Prince de Lu vous parlait de "Procella Vadens" le troisième album du duo allemand IMPERIUM DEKADENZ sorti chez Underground Activists, branche de Season of Mist spécialisée dans le black metal. Trois longues années, c'est apparemment le délai nécessaire au groupe pour nous pondre un album, c'était déjà le cas avec le précédent qui avait cependant été mis en boîte en 2008. Le laps de temps qui sépare ce nouvel album du précédent en termes de composition et d'enregistrement est donc beaucoup plus important qu'il ne l'a pu être par le passé.

En dépit de cet intervalle beaucoup plus important notre paire de teutons passionnés d'Histoire ancienne et plus particulièrement romaine reste fidèle à la recette qui à fait leur réussite jusque là et propose avec ce "Meadows of Nostalgia" un quatrième album qui s'inscrit dans la droite continuité des précédents, sans grand bouleversement. Pas de grande surprise pour les auditeurs assidus du combo. Les 56 minutes de la cuvée 2013 font suite aux 57 minutes de celle de 2010, les 9 titres de ces "Prairies de nostalgie" prennent la place des 10 que comptait "Procella Vadens". IMPERIUM DEKADENZ nous propose toujours son black metal racé, puissant et majestueux, majoritairement mid-tempo et chanté en Allemand.

Le groupe a semble-t-il pris bonne note de la critique de Prince de Lu aux sujets des interludes trop présentes sur son précédent album et en a tiré la leçon qui s'impose en limitant cette fois leur nombre à une (en dehors de l'habituelle et incontournable intro), "Memoria" à la guitare acoustique (exit le piano sur cet album), judicieusement placé en cinquième position, au beau milieu de l'album. Ce n'est pas pour me déplaire, je trouvais également que ces interludes venait un peu trop hacher le précédent album. Ici l'espace sonore est principalement occupé par le black metal puissant du groupe, ce qui ne l'empêche pas de distiller tout de même - même si cela est sans doute un peu moins perceptible que par le passé - sa mélancolie et sa nostalgie de fort belle manière.

On retrouve ici certaines des marques de fabrique du groupe: les breaks ultra efficaces, les changements de rythmes (même si le mid-tempo reste la norme), les montées en puissance jouissives, les longs hurlements (qui suivent bien souvent les breaks d'ailleurs) et bien sûr ces compositions épurées qui captent rapidement l'auditeur, l'hypnotisent et l'emportent dans l'univers du groupe. Ceux qui espèrent trouver ici des riffs en seront pour leurs frais, le groupe utilise toujours les guitares comme il le ferait de synthés, pour créer un mur de son et poser ses ambiances un peu à la manière du BURZUM d'un "Dunkelheit" pour prendre un titre connu qui parlera à tout le monde ou presque. Parmi les petites nouveautés apportées par le duo notons cependant la présence de chœurs majestueux et redoutablement efficaces sur le titre "Ave Danuvi".

Si vous cherchez du black emmené par des gros riffs, cet album n'est clairement pas pour vous mais si vous aimez les ambiances mélodiques nostalgiques, proches de la nature mais néanmoins puissantes, je ne peux que vous conseiller de jeter une oreille attentive à cet album qui devrait se révéler être votre came.

Un mot sur l'artwork, tiré d'une photo datant du début du XXeme siécle, je le trouve très réussi. On le doit à Simon Bossert, artiste connu pour avoir déjà réalisé entre autres choses les pochettes du "Sulphurblooded" de UNLIGHT ou de "The Return of the Witch" de NECRONOMICON. Un artiste à suivre.




Rédigé par : Sheb | 14/20 | Nb de lectures : 12101