IMMORTAL RANDY RHOADS - The Ultimate Tribute (UDR) - 06/03/2015 @ 08h09
Blizzard Of Ozz, 1980. Diary Of A Madman, 1981. Ou deux classiques du metal, magnifiés par le talent d’un jeune six-cordiste de génie au destin tragique. En septembre 1979, pourtant, lorsqu’Ozzy Osbourne fait la rencontre du guitariste William Randall « Randy » Rhoads (Quiet Riot) à Los Angeles, la partie est loin d’être gagnée. Fraîchement débarqué de Black Sabbath pour cause d'excès en tous genres liés aux drogues et à l'alcool, le chanteur tient désormais plus de l’épave que de la rock star triomphante des 70’s. Mais le Madman est né sous une bonne étoile. Et ce prodige américain de 22 ans du nom de Randy Rhoads semble tombé du ciel. L'affaire est conclue en quelques minutes : Ozzy vient de trouver son alter ego, un compagnon d’infortune qui lui permettra de renouer avec le succès, en solo cette fois-ci. La suite appartient à l’histoire. Après deux albums salués par la critique et le public, le conte de fées tourne rapidement au cauchemar. Le 19 mars 1982, en pleine tournée américaine, Randy décède dans un accident d’avion au cours d’une virée improvisée par un membre du crew dont la licence de pilotage avait expirée. Il n’y a pas de mort intelligente, mais celle-ci laisse tout de même un goût amer…

Bien qu’estampillés « Ozzy Osbourne », Blizzard Of Ozz et Diary Of A Madman sont pour toute une génération de guitaristes la grande œuvre de Randy Rhoads. Il faut dire qu'en rythmique comme en lead, son jeu novateur pour l'époque contribue, tout comme celui d'Eddie Van Halen, à redéfinir les canons de la guitare heavy metal et préfigure l'arrivée en masse des shredders des années 80. Ces albums marqueront de façon indélébile les futures étoiles du genre que sont Yngwie Malmsteen, Zakk Wylde ou Dimebag Darrell. Plus de 30 ans après sa disparition, l'influence de Randy Rhoads demeure intacte et son héritage est encore célébré par bon nombre d’amis et de disciples.

Rien d'étonnant, donc, à voir fleurir en 2015 plusieurs disques rendant hommage à la légende. En effet, outre le tribute album concocté par le batteur Brian Tichy dans le cadre du Randy Rhoads Remembered, événement annuel célébrant outre-Atlantique la vie et l’œuvre du regretté guitariste, le label UDR a confié à Bob Kulick le soin de superviser un autre projet intitulé Immortal Randy Rhoads : The Ultimate Tribute. Si l’on s’interroge sur les véritables intentions de ce multirécidiviste qui a fait du tribute album une véritable entreprise, force est de constater que le père Kulick possède un carnet d’adresses long comme le bras. S’agissant des guitaristes, le casting est alléchant puisque des pointures comme Tom Morello (RATM), Dweezil Zappa, George Lynch (Dokken) ou Alexi Laiho (Children Of Bodom) ont répondu présent. On retrouve même les deux gratteux qui ont remplacé Randy Rhoads au pied levé sur les dernières dates du Diary Of A Madman Tour en 1982, à savoir Bernie Tormé et Brad Gillis.

Cela étant, comme toujours avec ce type de projet, les bons moments côtoient les reprises anecdotiques… Certes, on se doutait bien que les artistes participants auraient des difficultés à restituer la qualité des morceaux originaux, intouchables. Mais au regard du casting, on ne peut qu’être déçu du résultat global. Les parties vocales déjà, posent un problème de taille : pourquoi Tim « Ripper » Owens chante-t-il sur 8 des 11 titres de l’album ? N’y avait-il vraiment personne d’autre pour interpréter des classiques comme « Goodbye To Romance » ou « Flying High Again », sur lesquels l’ex-Judas Priest se plante méchamment ? La production, ensuite, se révèle plate et sans relief là où l’on était en droit d’espérer un travail appliqué de la part de Bob Kulick. Plus grave, enfin, certains musiciens confirmés sont parfois à côté de la plaque, comme en attestent les relectures de « Crazy Train » (Serj Tankian / Tom Morello / Rudy Sarzo / Vinnie Appice) ou de « Suicide Solution » (Tim « Ripper » Owens / Brad Gillis / Rudy Sarzo / Brett Chassen).

Retenons quand même une reprise diablement heavy d’ « Over The Mountain », sur laquelle le guitariste Jon Donais (Shadows Fall, Anthrax) et le batteur Frankie Banali (Quiet Riot, W.A.S.P) font le boulot, une version bien rock n’ roll du « Back To The Coast » de Quiet Riot chantée par Kelle Rhoads, le frère de Randy, ainsi que « Believer », emmené par la basse ronflante de Rudy Sarzo. Ce qui s’avère, en fin de compte, trop peu pour s’enthousiasmer outre-mesure. A choisir, mieux vaut réécouter l’excellent Tribute publié en 1987 par Ozzy Osbourne et dédié à son jeune guitariste parti trop tôt…




Rédigé par : up the irons | 10/20 | Nb de lectures : 9838




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