S’il est bien une chose sur laquelle on ne peut par revenir quand il s’agit d’IMMOLATION, c’est bien de l’intégrité sans limite qui anime le groupe new-yorkais depuis ses touts débuts et qui se caractérise par une ligne de conduite exemplaire qui n’a pas dévié depuis plus de vingt ans. Certes, le line-up initial s’est érodé sous les aléas de la vie mais la flamme qui animait le death métal des américains dès 1986 n’a jamais vacillé ; de quoi soulever les passions et constituer un following de fanatiques.

Alors que la production d’« Harnessing ruin », leur précédent disque, partageait les avis, un de nos lecteurs avait fort pertinemment lancé l’idée qu’IMMOLATION faisait partie de ces rares groupes qui n’avaient pas besoin d’être « produits ». Entendez par-là qu’IMMOLATION n’a pas besoin d’un son énorme et formaté pour mettre ses congénères à l’amende et retourner tout le monde ; une notion pouvant paraître fantaisiste de prime abord mais oh combien exacte en définitive.

C’est pour ces quelques raisons que la sortie d’un nouvel album d’IMMOLATION est toujours en événement en soit. « Shadows in the Light » ne déroge pas à la règle puisque ce mois de mai nous amène l’un des albums les plus attendus de cette année 2007 de même qu’une tournée européenne que nous attendions depuis 2003.

Une nouvelle fois, IMMOLATION déploie son expérience sans faille sur ce septième chapitre discographique d’une carrière exemplaire. Il est même surprenant de constater que la panoplie d’adjectifs qui va suivre est pratiquement la même que celle des prétendants articles parus dans VS.

Puisant son essence même dans les entrailles d’un death métal sombre aussi lourd que puissant, le quatuor américain nous propose une énième déclinaison de son style, si caractéristique, avec des compositions donnant immanquablement la part belle aux riffs majestueux et aux intros imposantes.
Certes les guitares sont moins dissonantes qu’elles ne pouvaient l’être dans le passé mais IMMOLATION n’a rien perdu de ses lignes mélodiques tourmentées presque plaintives, ni de ses solos possédés. Comme toujours les changements de tempos apportent cette diversité faisant trop souvent défaut aux groupes de death mais c’est dans la superbe de ses mid-tempos qu’IMMOLATION est au sommet de son art. Avec des riffs d’une efficacité sans faille, la progression rythmique de chacun des morceaux ici présents s’apparente à celle d’un véritable rouleau compresseur qui parfois s’emballe dans des accélérations.
Du côté du chant, Ross Dolan n’a rien perdu de ses growls ultra gutturaux et pourtant parfaitement intelligibles qui fait de lui l’un des chanteurs les plus charismatique de sa génération.
Cet album est également l’occasion de retrouver le batteur Steve Shalaty, également batteur d’ODIOUS SANCTION, pour sa seconde expérience en studio avec le groupe. Il est vrai que le choix d’une production quelque peu opaque pour « Harnessing ruin » n’avait pas rendu justice à son jeu de batterie.

Il faut croire que le groupe a tenu compte de ces remarques puisque cette septième ogive bénéficie d’un son un peu plus clair permettant un meilleur discernement des rythmiques.
Mais l’ingrédient qui fait sans doute la différence entre IMMOLATION est les autres formations lambda réside dans un atout pas exactement musical.
En effet, il se dégage de tous les titres du groupe, une véritable passion, une brûlante ferveur, une authentique dévotion qui prend aux tripes et transcende la musique pour la rendre plus bestiale. « Shadows in the Light » ne déroge pas à cette règle et permet à IMMOLATION d’ajouter une nouvelle tuerie à son palmarès déjà bien garni.

Toutefois, s’il fallait faire un reproche à ce nouvel album, on pourrait reprocher à ses créateurs de ne pas prendre une once de risque et de se cantonner dans leur registre aussi dévastateur soit-il.

Quoi qu’il en soit, les fans ne peuvent que se réjouir de cette sortie qui leur propose encore un disque épique pour un groupe de légende.




Rédigé par : Tonton | 17/20 | Nb de lectures : 15484