Il est de ces groupes dont on se demande comment ils font pour continuer contre vents et marées, en ne changeant pas d'un iota, quoi qu'il se passe et quoi qu'il se dise.
Appelez cela de l'intégrité, de l'immobilisme ou tout simplement une forme de "nostalgisme" sévère, mais les faits sont là : ILL NIÑO est toujours debout, l'air fier et susceptible en présentant leur cinquième album : "Dead New World".
A vue de nez, quand on regarde la pochette, on se dit que le groupe n'a pas du trop chercher à changer sa recette et donc du coup à révolutionner sa musique.
Imagerie latine dérapant sur les Mayas (un peu comme dans tout ce que le groupe a fait jusqu'à présent) et couleurs plutôt sombres mais pleines de chaleur. A ce propos, on peut noter la grande qualité du package, le groupe n'ayant de toute façon jamais bâclé ses présentations.
Dès le départ, on sent bien qu'on va pas être trop dépaysé et que ILL NINO va continuer à jouer sur les terrains qu'il affectionne.
Gros son à la Neo Metal, grosse rythmique bien sentie, groove imparable, voix alternant douceur puis brutalité et bien sûr ambiance à la "JUMDAFUKUP" qui vous change des mollets de coq en mollets de tigre.
Le premier morceau "God is for the dead" est vraiment très entraînant et synthétise un petit peu tout ce que sait faire le groupe. Le mélange sucré/salé est toujours de rigueur et les frappes du groupe sont toujours aussi millimétrées et métronomiques.
D'ailleurs, il y a des moments où cette méthode fonctionne parfaitement, comme sur l'excellent "Against the wall" où le travail de précision du groupe fait vraiment des merveilles avec le chant clair.
A d'autres moments, le groove du groupe mériterait un peu plus de décalage et peut-être même des petites approximations. Cela apporterait certainement de l'amplitude à ces sympathiques musiciens qui à la longue, ont un peu tendance à s'enfermer dans des schémas préétablis.
Car à l'écoute de cet album, on retient quelques titres bien ficelés mais quand on écoute l'album d'une traite, une certaine routine s'installe, et un peu comme il l'a toujours fait, ILL NINO finit par ronronner.
Il y a de bons morceaux qui sommeillent dans cet album (comme sur tous les albums qu'ils ont sortis d'ailleurs) avec d'excellents passages vraiment entraînants. "Ritual" est à ce niveau-là, certainement dans le top Five de ce qu'a pu composer ILL NINO. Le riff est véritablement fabuleux et c'est un peu dommage que le titre ne rebondisse pas davantage sinon il se plaçait dans le top Three des dreadlockés. "Killing You, Killing Me" est lui aussi un titre particulièrement bien senti, lui plutôt nerveux et assez agressif dans le chant, ce qui est plutôt réjouissant. Le passage Flamenco, bien que très convenu passe vraiment bien.
A d'autres moments, je suis un peu attéré par certains autres, ultra mielleux ou ultra prévisible, un peu comme si le groupe se disait "Hey les mecs, faut pas oublier de mettre quelques bons passages mélodique". M'enfin, il y a des amateurs pour ce type de formules et nul doute qu'avec de nombreuses chansons de "Dead New World" ils seront rassasiés.
La reprise de "Bullet with Butterfly Wings" est sympa mais n'apporte pas grand-chose à la version des SMASHING PUMPKINS, bien plus nerveuse et sauvage.
Au final, il reste avec "Dead New World" un album très sympa, qui s'écoute très bien en toutes circonstances et en tous lieux.
Si ILL NIÑO modernise gentiment sa musique, il ne se vend nullement par rapport à ce qu'il a toujours été. Voilà un groupe qui croit depuis plusieurs années en sa musique et ce genre d'attitude, je trouve que de nos jours, cela se respecte. Vamos Caralho !


Rédigé par : pamalach | 12/20 | Nb de lectures : 14301