Pas d'intro/mise en bouche et cie pour cette fois, je crois bien que je vais pouvoir concurrencer ces gusses niveau inspiration...

Donc... Cet "Enigma" suit la droite lignée de leurs albums précédents, toujours cette mixture néométalcorisée très balisée aux influences latines qui oscille entre le potable et le franchement insipide. Pour la partie potable, vous avez les titres les plus "couillus", du Soulfly version light et à grosse prod', aux riffs recyclables mais écoutables (c'est Marc Rizzo qui y aura quand même gagné au change), avec alternance chant bourrinant/chant clair metalcorisant sur les refrains. Titres très formatés, qui contiennent autant de surprises que la chute d'une vanne de Cauet, mais ils ne sont pas les pires dans le créneau, heureusement pour eux que le chant est maîtrisé. Les trois premiers titres sont d'ailleurs les plus intéressants de la galette. Sûrement parce que ça tourne en rond derrière... Le gaillard s'évertue à essayer de pondre des refrains radio-friendly que toi-même tu peux chanter sous la douche, parfois ça passe, parfois ça casse.

Notamment sur ce "Me Gusta La Soledad", cadeau du ciel pour tout chroniqueur frustré (que le premier qui dise "pléonasme" fasse gaffe, joue pas au con, on a ton adresse I.P). Rien qu'à la lecture du nom de la chanson, j'ai esquissé un sourire en coin, et quand j'ai écouté le titre... mais lollilol quoi! Mais quelle ballade de merde! Au bon vieux temps de l'Inquisition, ils auraient été châtrés en place publique et leurs minuscules bijoux de familles donnés en pâture aux lépreux du village... Même constat pour "De sangre hermosa", ainsi que pour un paquet de passages que j'ai même pas envie de retrouver tellement ils sont moisis, je préfère amplement m'enfiler du Merzbow à pleine balle un lendemain de cuite... Les textes de l'album ne sont pas en reste, tels ces poignants "No more war, no more death" sur "Compulsion of virus and fever" qui retentiront tels des slogans ultimes dans vos caboches, voilà des paroles qui donnent à réfléchir vous trouvez pas? Dommage que l'album ne soit pas sorti en 2003, je reste intimement convaincu qu'Ill Nino aurait ainsi pu éviter la guerre en Irak. Espérons que Jean-Jacques Goldman songera à eux pour participer à la prochaine tournée des Enfoirés.

La palme de l'inutilité est quand même décernée au percussioniste. Tu sens le mec qui s'implique à fond dans les compos, tu sens le mec qui reste pas dans le groupe juste pour toucher son cachet. 'Tin en fait je le plains. Ce mec serait-il un autiste qui ne connaitrait qu'un seul rythme par chanson? A ce stade c'est plus de la détermination, c'est un véritable tour de force! Et, malgré l'apport de la touche latino qui fait une grosse part de la déja pas énorme personnalité du groupe, les percussions omniprésentes sont plutôt gavantes à la longue, et pas toujours judicieuses. A peu près le même effet que quand tu te trouves entre deux scènes à la fête de la musique communale, et que tu te retrouve avec un pot (très) pourri sonore entre le groupe de néo/fusion du coin et ces foutus joueurs de djembe qui tapent n'importe comment mais qui le savent pas.

Parce qu'ils sont mignons à avoir pris un nom de tornade pour jouer les gros durs, mais si c'est pour pondre des plans voire des titres que même Enrique Iglesias trouveraient trop guimauve, c'était pas la peine. C'était déja pris Las Fiottas? Je sais bien qu'ils ont toujours incorporés ces refrains en voix claires et ces parties plus mélodiques, mais on sent qu'elles sont là pour faire du gringue à la redoutable et insoumise jeunesse MTV et rien d'autre. Spontanéité quand tu nous tiens. Reste une brochette de titres écoutables, vite mémorisés/vite oubliés, qui feront un bruit de fond idéal pour vos murges à la tequila. Next!


Rédigé par : Crown_me | 10/20 | Nb de lectures : 13277