Pour commencer, je voudrais exprimer ici mes plus profondes excuses à Pierre-Marie et Yannick de LEX TALIONIS, avec lesquels j'avais réalisé une excellente interview vidéo, dans leur fief toulousain. Mais les vicissitudes de ma vie ont fait que je n'ai jamais pu faire le travail de montage et vous la proposer...

Alors, si je parle de LEX TALIONIS, c'est que cet album est le fruit du mastermind du groupe. Ceux qui se sont un jour penchés sur la musique de LEX TALIONIS savent que c'est brutal, martial, et bourré de guitares MIDI et de shreds hallucinants. ILLUVATAR reprend donc la recette, le côté ultra violence en moins. On y retrouve le côté martial du groupe, de par notamment cette batterie - tenue par J-G A - martellant la caisse claire et ces rythmiques carrées. On retrouve aussi Jérémy aux voix, qui scande des textes (que l'on aimerait bien lire - le livret étant la grosse déception de ce disque... une simple double page...) qui fleurent bon le mal être et l'envie exutoire de se débarrasser des emmerdes (le "I like to kill" scandé sur "Encamp" est du meilleur effet).

Enfin, Pierre-Marie s'occupe du reste c'est-à-dire tous les instruments, de la basse, aux guitares, 7 cordes ou synthés, et donc de tous les effets et sonorités MIDI associés. Pour avoir eu la démonstration de ce genre d'instruments (J'apprends avec VS: les guitares dont il s'agit ici ont des cordes de 15 cm de long, pour "jouer" avec la main droite, mais des touches pour jouer chaque note, les sons sont donc totalement synthétiques. Maîtriser ce type d'instrument est particulièrement complexe, car ne laissant pas beaucoup de place aux erreurs), je peux vous assurer qu'il faut une précision redoutable, et vraiment maîtriser la chose avant de pouvoir sonner comme le fait ici PMR. Je suis bien content que les fabricants de ces guitares l'aient endorsé, car c'est amplement mérité.

Donc, ici nous avons affaire à un disque de shreddeur fou, c'est la vélocité et le nombre de notes qui priment. L'exercice en rebutera plus d'un, entre les réfractaires au style, ceux qui n'aimeront pas le son, et enfin ceux qui n'aimeront pas les ambiances distillées au long des sept titres. Vu les titres, PMR aura puisé dans le pays d'Oc pas mal de son inspiration, ce qui ne manque jamais de raviver la flamme de mes lointaines origines albigeoises (voyez les titres: "Montsegur" et "Oc", qui parlent d'eux même, mais aussi "Encamp" - le camp - ou encore "Euskal Herria" - le pays basque - en occitan).

Personnellement mon hit est "Lampy", titre extrêmement complexe, mais à l'interlude mélodique imparable. Dommage que l'album n'ait pas plus de repères mélodiques de la sorte, cela l'aurait rendu plus accessible. Maintenant, je me délecte de chaque écoute: c'est tellement complexe qu'il en faut de nombreuses pour comprendre les subtilités ou entendre tel ou tel passage différemment et y déceler le trick de guitare qui tue, y trouver des similitudes avec le classique (moi j'y retrouve par exemple des sonorités à la Bach), ou imaginer quand la sept cordes ou la MIDI joue... Bref un vrai jeu de piste cet album, délivré par un artiste complexe, qui dévoile ici un autre aspect de sa personnalité.


Rédigé par : BozKiller | 15/20 | Nb de lectures : 12940