Non, Chuck Schuldiner n’est pas mort. Non, Chuck Schuldiner n’est pas Américain, il est Italien. Comment en douter après l’écoute de « Subjected » qui nous replonge en plein dans l’univers de ce grand monsieur ? Mais commençons par le commencement avec quelques points de repère sur Illogicist : né pendant l’été 1997, le groupe attaque de suite la composition et sort rapidement un premier mini-CD intitulé « Polymorphism Of Death ». Quelques changements de personnel plus tard, le groupe sort en 2002 son deuxième mini « Dissonant Perspectives », qui lui permettra de se faire connaître et se faire signer sur Crash Music pour la sortie de « Subjected », enregistré chez le guitariste Luca Minieri et mixé aux Finnvox Studios.
Les Italiens ont manifestement la culture de la scène techno death du début des 90s. Après Gory Blister, Illogicist nous le prouve de façon éclatante. Les musiciens nous livrent 9 morceaux techniques, enlevés, mélodiques. Les structures, très complexes, sont truffées de breaks et autres mesures impaires qui confèrent aux compositions un intérêt indéniable, à défaut d’une efficacité à toute épreuve. Ce sont d’ailleurs les breaks et les intros qui transpirent le plus Death, avec des mélodies à deux guitares dans les mêmes gammes que le groupe américain, couplées à une basse qui ajoute une troisième ligne mélodique (« Subjected », The High Price of Confidence »). Les rythmiques sont quant à elles plutôt bien fichues et restent mélodiques et bien techniques, toujours magnifiquement soutenues par un bassiste virtuose, manifestement influencé par DiGiorgio (sacré hasard non ?). La batterie n’est pas en reste et le jeu de Remy Curtaz se colle parfaitement aux subtilités des riffs de guitare. Il est clair que le niveau des musiciens impressionne, tout est carré et placé au millimètre. La voix quant à elle emprunte une tonalité aiguë, et dans sa mise en place rappelle celle de Chuck, avec des phrases courtes et rapides. Mais le timbre n’est pas le même, plus rauque peut-être. Les textes, assez introspectifs, donnent une touche de noirceur bienvenue à l’ensemble. Enregistré à la maison, « Subjected » offre un son tout de même relativement proche de celui des grands anciens comme Atheist. Des guitares claires mais dont le son reste trop synthétique, une basse très ronde (je soupçonne une fretless) et une batterie non triggée font de ce « Subjected » une parfaite continuité de la scène techno death de la décennie dernière. Ca sonne néanmoins puissamment et bien équilibré.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’ombre de Chuck plane sur cet album. Chaque break porte en soi le sceau de Death, mais il manque à l’ensemble la petite étincelle qui rendrait les compositions imparables. Un je ne sais quoi de puissance, peut-être plus de dynamique. En effet j’ai eu l’impression que ça ne décolle jamais, mais que ça ne se ralentit jamais non plus. Trop constant dans l’intensité musicale. Les fans de Death, Sadist, Atheist et autre Pestilence, vous pouvez vous procurer cet album les yeux fermés, il sera apte à vous combler d’aise, bien que moyennement novateur en la matière. Pour ma part je ne partagerai pas l’enthousiasme débordant de Tonton qui avait chroniqué leur mini CD, je trouve « Subjected » certes pas mal fichu, mais ça s’est déjà entendu il y a plus de 10 ans maintenant….


Rédigé par : Ocean? | 12/20 | Nb de lectures : 8859